Un groupe de 6 à 8 joueurs représente l'ossature dure et le «cœur» d'une équipe de Tunisie dont on attend confirmation. Deux tests gagnés et une bonne impression laissée, l'équipe de Tunisie a bien rempli son contrat. Contre le Costa Rica, on a vu une meilleure copie pour deux raisons : l'adversaire était moins agressif et moins audacieux que l'Iran, et aussi parce que le milieu de terrain tunisien a été très bien inspiré. Ce qu'on retient le plus après cette seconde victoire acquise à Nice, c'est qu'on a aujourd'hui un groupe de 6 à 8 joueurs, dont M'sakni, le grand absent de ces deux tests, qui s'impose comme le groupe dur, les «intouchables» qui ne devraient pas rater le Mondial et bien sûr des places de titulaires. Même si l'abondance pose problème pour certains postes, pour d'autres joueurs, le problème ne se pose même pas. Leur calibre, leur vécu en sélection, ce qu'ils sont en train de présenter chaque fois qu'ils évoluent leur permettent de marquer des points. On est encore loin du Mondial et des trois matches en Russie, mais logiquement, l'équipe-type prend de plus en plus forme, du moins pour l'ossature dure. Dans un 4-3-3, un 4-2-3-1, comme avant-hier ou même le 5-3-2 qu'on promet, il y a des joueurs qui sont sûrs de jouer quel que soit le plan de jeu retenu. Ce qu'on a vu en amical en deux matches peut ne pas se reproduire à la lettre, et cela, il faut le retenir. Au Mondial, et contre une sélection comme la Belgique par exemple, jouer avec un plan offensif et chercher à avancer et à posséder la balle n'a rien de sage. Tout ce qu'on peut conclure, c'est que Maâloul et son staff ont déjà des joueurs importants et qui, par souci d'homogénéité, doivent jouer le maximum de matches. Entente et repères Commençons par la défense. Meriah et Ali Maâloul sont deux titulaires incontestables. Le premier a été la carte gagnante de Nabil Maâloul qui l'a mis en confiance pour devenir le joueur «irremplaçable». Quant à Ali Maâloul, ses qualités offensives font de lui un joueur qui fait la différence, même sur les balles arrêtées où son pied gauche fait des ravages. Peut-on dire aussi que Syam Ben Youssef est «intouchable»? Sur le papier, oui, mais l'arrivée de Ben Alouane qui semble convenir aux idées du staff national rend Ben Youssef un peu moins intouchable, même s'il a plus de chances. Pour les postes de gardien et de latéral droit, la vision n'est pas encore claire. Ben Mustapha et Hassan ont montré de bonnes qualités, et leur duel pour un poste de titulaire est très difficile à arbitrer. Pour le latéral droit, c'est la grande interrogation où il n'y a aucun joueur certain. Bronn, bon sur le plan défensif, ne l'est pas en attaque, alors que Nagguez (le plus nanti) fait encore des efforts pour retrouver son top niveau et Bédoui (le préféré de Maâloul) est encore convalescent. D'autres intouchables ? On parlera déjà d'un Elyès Skhiri qui, en deux matches, a marqué son territoire comme un vrai n°6 à l'ancienne qui protège l'axe défensif. Ferjani Sassi et Amine Ben Amor, sont eux aussi intouchables dans le sens que le premier offre des qualités de relayeur et le deuxième joueur puncher qui va s'opposer aux Naiggolan, De Bryne, Dyer ou Chamberlin. Dans un 4-3-3 ou 4-3-2-1, ce trio n'a aucun concurrent. Et Khazri ? C'est le joueur en forme du moment et même s'il joue à un poste qui ne lui sied pas, il est décisif, et on imagine mal qu'il va faire banquette. Peut-on oublier Msakni, qui reste le créateur et le joueur qui emmène la sélection et qui a la confiance totale de son sélectionneur ? Naïm Seliti, ignoré par Maâloul au début, a réussi à revenir en force. Lui aussi est à notre avis un joueur très important. Le seul joueur qui paraît aussi primordial, mais qui va avoir du mal à partir d'entrée, c'est Khenissi. Pourtant, c'est un attaquant de pointe costaud. Son problème, c'est que Khazri est utilisé comme attaquant de pointe. Pratiquement, le onze type est, à deux postes près, clair et indiscutable. Il reste alors de ménager autant que possible ces cadres des blessures et des baisses soudaines de régime.