La série de Slown «Nuit blanche à Paname» dévoile des passages de temps et de lieux saisis dans la vie parisienne dont l'esthétique nous rappelle l'univers du peintre américain Eduard Hopper. Quatre univers se conjuguent dans l'exposition photographique «Paris/Carthage» abritée sous la forme de rencontre photographique par la galerie d'art Essaâdi à Carthage. Il s'agit de la première édition de ces rencontres photographiques, fruit d'une collaboration bénévole entre les artistes tunisiens Slown (Slim Zahra) et Sana Ben Ayed qui résident en France et les Français Michel Giliberti (né en Tunisie) et Bruno Delamain. Une démarche qui ambitionne de développer des événements et des échanges artistiques entre la France et la Tunisie. L'idée, comme l'explique Sana Ben Ayed, est de donner de la visibilité à des artistes tunisiens qui vivent et évoluent en France mais aussi à des photographes français qui ont l'occasion de présenter leur art au public tunisien. Réunies sous l'intitulé «Sfumato», les photographies de Michel Giliberti, abordées en noir et blanc ou en couleurs, racontent des histoires de lieux comme sortis de nulle part, en ruine et abandonnés, dans lesquels se détachent de temps à autre des visages, des silhouettes, des corps et des regards dans des mises en scène ou autres prises sur le vif. A l'image du titre, il se dégage de ses photographies des effets vaporeux, des chevauchements transparents, des contours incertains qui racontent des instants en suspens ou en devenir. Se qualifiant de photographe surréaliste, Slown, enfant du pop art, vit et évolue, depuis quelques années, en France. «Je considère la photographie comme une passerelle qui ouvre sur un film figé, tel un roman, on détient tous les éléments pour imaginer l'histoire sans que cette dernière ne soit complètement dictée afin de transcender l'instant et pénétrer l'imaginaire», note-t-il en parlant de sa démarche artistique. Sa série «Nuit blanche à Paname» dévoile des arrêts sur images, des passages de temps et de lieux saisis dans la vie parisienne dont l'esthétique nous rappelle l'univers du peintre américain Eduard Hopper. Les titres s'inscrivent dans cette démarche narrative et cinématographique. Dans sa série intitulée «Les déesses : de la Rome à l'Afrique Antique», Sana Ben Ayed invoque des déesses provenant de différentes civilisations qui ont marqué la Tunisie. Ces créatures mythologiques prennent corps à travers les portraits de jeunes femmes aux habits et autres maquillages oniriques. A voir.