Par Jalel Mestiri Autant il est permis au football tunisien et à ses principales équipes de grandir, autant il est aujourd'hui nécessaire de ne pas ignorer les règles élémentaires de la bonne conduite et d'une honnête canalisation. Il est évident que le progrès recherché devrait en tout état de cause découler d'une certaine cohérence, d'accord et d'adhérence indépendamment des noms et des prérogatives de chacun. D'une mobilisation à toutes épreuves. Mais en dehors du terrain, le football tunisien est loin d'être moral. Il héberge et affectionne des parties emblématiques. Parfois symptomatiques. Présidents de clubs, mais aussi consultants médias, producteurs, animateurs, journalistes, invités. Souvent dans une ambiance sur fond de polémiques qui n'en finissent pas, mais aussi des règlements de compte aussi cruels qu'injustifiés. Tout un monde qui participe à lui seul à donner une certaine insipidité à un environnement de plus en plus fomenté. On devrait comprendre que quelles que soient les contraintes, on aura toujours le droit d'aspirer à un milieu qui ne soit pas inspiré de polémique, d'escarmouche et de manquement. Pendant de longues années, on avait produit un football presque contre nature... Loin des méthodes susceptibles de définir une vraie politique sportive, un collectif uni et solide. On avançait sans boussole dans un environnement déjà vilipendé pour ses dérives... On ne doit pas l'oublier : les dérapages successifs désavouent les valeurs et les principes du football et de ses grandes époques. Au-delà des doutes quelque part justifiés, des éternelles interrogations, des objectifs et attentes rarement atteints, voire compromis, au-delà aussi de l'incapacité de la plupart des acteurs à trancher , et encore moins à mériter ce qui leur est tendu, c'est tout le système qui est ainsi mis en cause. La piste de la réhabilitation consiste à combiner des objectifs communs dans un système bien approprié. Personne n'ignore que la logique de la confiance devrait s'imposer en tant que source fédératrice. Au-delà des résultats et de la qualification au Mondial de Russie de 2018, en dépit des dépassements de certaines parties, nous osons affirmer que le football tunisien est prêt à entrer dans une phase de composition, alors que ses détracteurs s'amusent à se renvoyer l'ascenseur et à déformer quelque part la réalité. Pire que la guerre médiatique, c'est une stratégie faite de mauvaise foi qui semble toucher la fédération et le sélectionneur. A un moment où l'équipe nationale a plus que jamais besoin de sérénité, d'accalmie et de quiétude pour préparer le Mondial. Seuls les actes peuvent définir les choix et juger de leur justesse. Cibler le président de la fédération et le premier responsable technique de la sélection revient à cibler tout le football tunisien. Il y en a qui ne savent même pas quel rôle jouer, d'autres veulent agir dans un milieu dans lequel ils n'ont pas réellement de vocation. Et cela à plusieurs niveaux de responsabilité... Ironie du sort : il n'est pas si simple de séparer le bon grain de l'ivraie, mais il est clair que la place n'est plus réservée aujourd'hui à ceux qui réussissent.