Selon l'Observatoire national de la prévention routière, 364 accidents routiers ont été enregistrés durant le mois de mars 2018, causant le décès de 87 personnes. Le nombre des blessés s'élève à 566. En 2018, le nombre d'accidents enregistrés (du 1er janvier au 27 mars) est de 1.276, contre 1.763 durant la même période en 2017.Le nombre des décès reste élevé, il est de 266. Parmi les premières causes des accidents figurent l'inattention et l'excès de vitesse. Des conducteurs en train de manipuler leurs téléphones portables ou d'envoyer des messages, ne se souciant guère de leur sécurité et de celle des personnes sur la route, on en voit tous les jours. En plus du manque de concentration, les conducteurs (hommes et femmes) sont pressés d'accomplir plusieurs tâches en même temps. Ils téléphonent, envoient des messages, se maquillent, boivent leur café, se montrent nerveux au volant, faisant fi des règles les plus élémentaires du Code de la route. Excès de vitesse, dépassement interdit, la route devient parfois une piste de course pour des automobilistes psychopathes en quête de suprématie. Le Tunisien, quand il prend le volant, change de comportement. Il est complètement métamorphosé. De simples disputes sur la route peuvent très mal finir. Si ce n'est pas la distraction, c'est la nervosité qui pourrait causer les accidents sur nos routes. Depuis la révolution, le non-respect du Code de la route prend des proportions alarmantes, au point que les agents de la circulation sont dépassés et n'arrivent plus à verbaliser les contrevenants lors des heures de pointe. Des voitures qui s'approprient la voie du métro en roulant en sens contraire, l'avenue Mohamed-V à Tunis qui se transforme en une voie à sens unique avec des bouchons à mettre les nerfs à fleur de peau, c'est la capitale qui suffoque en raison de l'infraction des règles de la circulation. Le non-respect des signalisations ou des indications d'arrêt, de stationnement ou l'arrêt ou encore la marche-arrière sur les autoroutes sont devenus monnaie courante pour la majorité des conducteurs. La conduite sous l'emprise de l'alcool est de plus en plus fréquente. Le spectacle désolant de conducteurs jetant des canettes de bière par la fenêtre de leur véhicule dénote un mépris des valeurs du civisme et de la citoyenneté. On a commencé par imposer le port de la ceinture de sécurité pour le conducteur et tous les passagers ; maintenant, il est urgent d'accentuer les contrôles autour d'autres infractions, comme l'utilisation des téléphones portables.