A l'approche du mois de Ramadan, les citoyens s'inquiètent de la flambée des prix qui touche certaines denrées de base et qui constitue l'envers du décor dans certains marchés municipaux... Les agents du contrôle économique relevant de la Direction régionale du commerce de La Manouba ont effectué une visite d'inspection aux marchés de Borj El Amri et La Mornaguia. Reportage Il est vrai que les marchés gardent toujours leurs attraits et cette ambiance qui leur est particulière, mais les prix de certains produits ont connu une flambée inouïe. A 12 heures au souk de La Mornaguia, les marchands mettent de leur art et de leur technique pour décorer leurs étals et attirer la clientèle clairsemée et hésitante. Un vendeur de fruits et légumes déclare : «Nous sommes soumis à un contrôle strict. Notre marchandise est fraîche car elle provient directement de l'agriculteur. Le contrôle sanitaire est effectué quotidiennement par les brigades de contrôle de La Manouba». Wael, un agent de la brigade de contrôle qui maîtrise la question de l'inflation, martèle : «Le coût d'un panier de légumes et de fruits a augmenté par rapport à 2011. Il y a quelques années, le coût du couffin était estimé en moyenne à dix dinars. Aujourd'hui, le coût moyen du contenu du même couffin s'élève à trente dinars». Les femmes, qui se promènent couffin à la main au marché, ont constaté la flambée des prix. Les pommes de terre sont écoulées en moyenne à 1,180d le kilo, les poivrons Baklouti à 2,380d le kilo ou encore les tomates à 980 millimes le kilo. A première vue, dans le marché, les fruits sont plus présents que les légumes. Les fruits de saison sont exposés chez tous les marchands. Des dattes des moins mûres aux plus mûres varient entre 6,500d et 6,800 le kilo. Les oranges Thompson sont vendues à 2,680 le kilo. Le citron est vendu à 1,680d. Les bananes sont commercialisées à 5d le kilo. Les fraises sont écoulées à 3,500d et les mandarines chinoises sont commercialisées à 3,480d le kilo. En parcourant le rayon des poissons, Mounira, une dame qui vient, d'acheter deux kilos de poissons témoigne : «Les prix sont abordables avec des daurades vendues à 12,500d le kilo. Le rouget est à 9,900d le kilo. Les crevettes sont écoulées à 15,900d». Pression permanente sur le couffin Le directeur régional du commerce à La Manouba, Yasser Ben Khelifa, a indiqué que le couffin du consommateur est le principal souci de la direction régionale du commerce. «Nous suivons le marché de façon quotidienne avec des visites sur le terrain, le recueil de témoignages, l'analyse des évolutions. C'est là que nous avons constaté le degré de spéculation, mais il ne s'agit pas de la seule pression permanente sur le couffin du consommateur», poursuit-il. Rencontré sur place, Noureddine, retraité, nous révèle qu'il vient régulièrement faire ses courses au marché municipal de La Manouba. «Nous trouvons dans ce marché des produits de qualité à un coût abordable et conforme aux attentes du client. Pour ma part, je m'approvisionne selon le budget dont je dispose...». On a croisé un autre consommateur qui affirme d'un air songeur : «Le kilo de tomates est écoulé à 980 millimes, celui des poivrons doux (meski) est vendu à 2 dinars 380 millimes. Si l'on rajoute le kilo de pommes de terre qui est écoulé à 1 dinar 180 millimes la boucle est bouclée et le malaise est réel chez les consommateurs... Je trouve que la majorité des prix au détail de certains fruits et légumes dans les marchés restent significativement élevés. Et c'est le couffin de la ménagère qui devra en prendre alors un sérieux coup...».