Pour avoir été irriguées avec de l'eau acide provenant des batteries de voitures Le couffin de la ménagère coûte cher depuis quelque temps. Ceux qui vont, tous les jours, faire les courses en ont une idée. C'est la contrariété, le désappointement et même la colère que l'on peut lire sur les visages de ceux qui vont faire tous les jours leurs courses au marché. Les viandes rouges et blanches ainsi que les fruits et les légumes continuent d'afficher des prix à la hausse. Les familles aux revenus modestes, qui ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts à la fin du mois, arrivent à peine à remplir leur couffin de ce dont elles ont besoin. Un tour du côté du Marché central de Tunis nous a permis de nous faire une idée sur le prix des fruits et des légumes de saison. Les tomates se vendent à 980 millimes le kilo. Les pommes de terre et les oignons sont écoulés à 700 millimes le kilo. Le prix des poivrons forts est de 1 dinar 380 le kilo tandis que les poivrons doux avoisinent les deux dinars le kilo. Pour confectionner une simple salade, il faut débourser plus de deux dinars, si on se réfère au prix de la laitue écoulée à 850 millimes l'unité, à celui des radis qui s'élève à 450 millimes la botte, outre celui des oignons qui, comme nous l'avons déjà précisé, coûte 700 millimes la botte et celui des tomates écoulées à 980 dinars le kilo. Quant au prix des concombres, il a atteint un dinar l'unité alors que les carottes et les navets sont commercialisés respectivement à 750 millimes et 850 millimes le kilo. Intéressons-nous maintenant au citron. Très apprécié, ce fruit aux multiples vertus avec lequel on confectionne des citronnades fraîches et délicieuses pendant l'été et avec lequel on assaisonne les salades est écoulé à deux dinars 500 millimes le kilo. S'il reste à ce prix, on ne risque pas d'en consommer beaucoup au cours du mois de ramadan. Prix abordables pour les fruits de saison Au Marché central, les étalages croulent sous les fruits de saison présents en abondance. La ménagère a l'embarras du choix entre les fraises, dont la saison n'est pas encore achevée, les melons, les pêches juteuses, les pommes, les prunes, les bananes, les dattes....tous écoulés à des prix plus ou moins abordables. Pour l'heure, on ne parle pas encore de pénurie. Afin de ne pas rebuter les clients, les commerçants ont eu recours à une astuce. Jugeant le prix de l'unité assez cher pour certains fruits, ces derniers préfèrent, alors, afficher le prix d'un demi-kilo plutôt que d'un kilo. C'est le cas des fraises. Celles-ci sont écoulées à un dinar 150 millimes les 500 grammes. Commercialisées à deux dinars le kilo, de magnifiques prunes rouges s'offrent à la vue des ménagères et des gourmands qui flânent entre les étalages. Sur ces derniers, on peut voir également des melons juteux à souhait, dont le prix avoisine un dinar cinq cents millimes le kilo, tandis que les pêches royales sont proposées à deux dinars le kilo. Viande rouge écoulée à vingt dinars le kilo Bien que les marchés aient été approvisionnés tôt en pastèques, on a pu remarquer que ces derniers ne sont pourtant pas disponibles en quantités suffisantes dans les marchés. Selon un vendeur de légumes, plusieurs stocks de pastèques ont été saisis récemment au marché de gros afin d'être soumis à des analyses, car il semblerait que ces fruits aient été irrigués avec de l'eau provenant de batteries de voitures, les rendant impropres à la consommation. « Des agriculteurs ont irrigué les cultures de pastèques avec de l'eau provenant des batteries de voitures, afin d'obtenir des fruits volumineux au goût sucré. J'ai entendu dire qu'un homme a été hospitalisé pour avoir consommé une pastèque irriguée avec de l'eau de batterie. C'est pour cette raison que les autres fruits affichent des prix élevés, car ils ne souffrent pas de la concurrence de la pastèque, peu présente cette année sur le marché ». Du côté du marché d'El Halfaouine, les fruits et les légumes sont également présents en abondance mais écoulés à des prix moins chers, du fait d'une clientèle en majorité modeste. Au lieu de 980 millimes, les tomates sont écoulées à 700 millimes le kilo. Idem pour les poivrons, les pommes de terre et les oignons. Chez les poissonniers, on vend même du poisson bon marché. Par contre, le kilo de viande rouge est vendu à un prix élevé, soit 19 dinars le kilo pour la viande ovine et vingt dinars le kilo pour la viande bovine. « On achète de moins en moins de la viande, car elle est chère, souligne ce boucher. Il est rare de voir des clients acheter plus d'un kilo de viande. Ces derniers varient leurs achats et préfèrent se rabattre sur la viande blanche qui coûte moins cher ».