Voici les 10 joueurs dont les blessures ont subi une importante couverture médiatique. Alfredo Di Stefano Trois équipes nationales, trois chances de disputer la plus prestigieuse des compétitions. Mais ratant d'abord avec l'Argentine le Mondial 1950 au Brésil pour raisons politiques, puis celle en Suisse quatre ans plus tard avec la sélection colombienne pour cause de suspension, la star du Real Madrid, naturalisé espagnol en 1956, espère disputer le Mondial chilien 1962 avec la Roja, après avoir échoué quatre ans plus tôt en qualifications. Di Stefano le sait, c'est sa dernière chance de disputer une Coupe du monde. Manque de bol, il se blesse lors de l'avant-dernier match de préparation contre Osnabrück, club de D2 allemande, victime d'une déchirure musculaire. Faisant la Une de la presse ibérique, Di Stefano ne peut qu'assister à la défaite de l'Espagne face au Brésil, futur vainqueur, et à l'instar d'autres grands noms du football, comme George Best et George Weah, il ne jouera aucun match de Coupe du monde. Romario Homme fort de la Seleçao qu'il a aidé à conquérir sa quatrième Coupe du monde aux Etats-Unis, dont il fut sacré meilleur joueur, Romario entend répéter ce scenario lors du Mondial organisé en France. Mais ce 2 juin 1998, quand Mario Zagallo et lui se présentent devant la presse, le peuple et les médias brésiliens comprennent l'importance du moment. Les larmes du joueur confirmeront assez vite le ressenti général, et le tollé que cela va provoquer. Romario va déclarer forfait pour la Coupe du monde et sait qu'il va louper sa toute dernière chance de participer à une compétition internationale avec la sélection auriverde. Gêné par une blessure au mollet droit, il déchira le cœur des Brésiliens qui transféreront leurs espoirs dans un jeune nommé Ronaldo, qui parviendra à mener son équipe jusqu'en finale. Angelo Peruzzi Cesare Maldini, le sélectionneur de l'Italie, a déjà composé sa liste depuis longtemps, à l'aube de la Coupe du monde 1998. Mais en ce dernier dimanche de mai, peu avant le début de la compétition, le médecin Ferretti annonce à Angelo Peruzzi, gardien titulaire indiscutable de la Nazionale, qu'il ne sera finalement pas du voyage en France, pour cause de blessure musculaire. «J'ai cru que c'était une blague, puis j'ai réalisé», déclara l'ex-gardien de la Juventus à l'époque. Un forfait qui fera beaucoup de bruit de l'autre côté des Alpes, où Gianluca Pagliuca sera propulsé dans les cages italiennes. Peruzzi se voit proposer un poste de troisième gardien à l'Euro 2000 et la Coupe du monde 2002, qu'il refuse. Il acceptera finalement la fonction pour l'Euro 2004 et la Coupe du monde 2006, seul Mondial auquel il participera. Ronaldo Durant son exceptionnelle carrière, Il Fenomeno n'a pas été épargné par les gros pépins physiques. Trois blessures ont particulièrement retenu l'attention, où tout a commencé le 21 novembre 1999. En effectuant une feinte de passe face à Lecce, le pied droit de Ronaldo, alors à l'Inter, se bloque dans le gazon. Verdict : rupture partielle du tendon rotulien de la jambe droite et 5 mois d'indisponibilité. Il effectue son retour le 12 avril 2000, à l'occasion d'un match de Coupe face à la Lazio. Rentré en jeu, Ronaldo s'effondre sur une accélération. Cette fois-ci, le tendon rotulien a complètement cédé et le Brésilien se voit éloigné des terrains jusqu'à la fin de l'année. En février 2008, cette fois-ci avec l'AC Milan, il sera de nouveau trahi par son tendon rotulien. Une indisponibilité estimée à 9 mois, qui marquera lentement la fin de sa carrière. Zinedine Zidane Une malchance des blessures dites médiatiques qui n'ont pas épargné les joueurs français, et notamment Zinedine Zidane. Alors que les Bleus abordent la Coupe du monde 2002 dans la peau du favori, ils disputent un dernier match de préparation face à l'un des deux pays hôtes, la Corée du Sud. Ce 26 mai 2002, Zizou se blesse au quadriceps de la cuisse gauche au bout d'une vingtaine de minutes. Le peuple français retient son souffle, mais Zidane ne pourra finalement pas jouer les deux premiers matches contre le Sénégal et l'Uruguay. Son retour est programmé pour le troisième face au Danemark, où toute la France attend son héros. Raté : défait 2-0, Zidane, trop juste physiquement, ne parvient pas à éviter la déroute de son équipe et les Bleus, tenants du titre, sont éliminés. Steven Gerrard Le jeune prodige des Reds, poli soigneusement par Gérard Houiller, est devenu l'incarnation de l'espoir, mais surtout du futur pour tout le peuple anglais, à l'aube du Mondial 2002. Steevie-G, auteur d'une grosse saison avec Liverpool et une deuxième place en Premier League, espère briller pour son tout premier Mondial. Mais le rêve du jeune espoir anglais va rapidement tourner au cauchemar : il se blesse à l'aine lors du dernier match des Reds face à Ipswich Town, et voit ses chances de disputer la compétition s'appauvrir. Le verdict final va malheureusement confirmer les premiers diagnostics. Gerrard est contraint de rester au pays et verra ses coéquipiers échouer en quarts de finale face au Brésil, futur vainqueur. David Beckham Le pays de sa majesté n'a pas seulement retenu son souffle face à la blessure tardive de Gerrard pour le Mondial 2002. Il était déjà dans l'attente angoissante de la guérison de la fracture du Spice Boy quelques mois plus tôt. Une blessure qui avait poussé tout le Royaume à perdre son flegme, au point que Tony Blair, le premier ministre, aborde le sujet lors d'une réunion de son cabinet. «Rien n'était plus important que l'état du pied de David Beckham», avait-il même lancé. Lors d'un quart de finale retour de Ligue des champions contre La Corogne, Beckham se fait tacler violemment par le défenseur argentin Aldo Duscher. Sa sortie sur civière va mettre en émois les tabloïds qui accuseront l'Argentine de complot, les deux pays se retrouveront dans le même groupe pour le Mondial. Plus de peur que de mal, Beckham sera du voyage en Corée et au Japon, et c'est même lui qui délivrera les siens face à l'ennemi intime. Tout un symbole. Santiago Canizares Dans la catégorie «blessures stupides», la palme revient à Santiago Canizares. Sélectionné en tant que gardien titulaire avec l'Espagne pour la Coupe du monde 2002, il espère réaliser un beau parcours avec sa sélection, où elle avait lamentablement échoué en phase de groupe, quatre ans plus tôt. Le portier de Valence va devoir cependant revoir ses plans pour l'été. A quelques jours de la compétition, il se blesse chez lui en voulant réceptionner une bouteille de parfum avec son pied. Le verdict est sans appel : tendon coupé pour le gardien de la Roja. L'affaire est vivement critiquée en Espagne et les médias hispaniques pointent la négligence du gardien valencian, remplacé dans les buts par un certain Iker Casillas, qui n'en bougera plus ensuite. Michael Ballack Si le milieu allemand de Chelsea a raté la Coupe du monde 2010, il le doit principalement à Kevin-Prince Boateng, alors joueur de Portsmouth. Pour le dernier match de la saison en Angleterre, la traditionnelle finale de Cup à Wembley , le 26 mai 2010, les Blues sont en route pour décrocher leur septième sacre dans la plus ancienne des compétitions de football. A la 44e minute, Ballack est victime du tacle violent de Boateng, et reste de longues minutes au sol. Sur la civière, il sait que cette blessure le privera du Mondial quelques semaines plus tard. L'attentat du Ghanéen a éveillé tous les soupçons outre-Rhin, l'Allemagne et le Ghana se trouvant dans la même poule dans la compétition. Cet épisode sera à l'origine de la brouille momentanée entre Kévin-Prince Boateng et son demi-frère Jerome, coéquipier de Ballack en sélection, qui critiquera vivement le geste du sulfureux milieu des Black Stars. Radamel Falcao Un déplacement à Gerland en seizièmes de finale de Coupe de France pour y défier les amateurs de Chasselay, club de CFA, pouvait sembler anodin pour l'AS Monaco et Radamel Falcao. Mais la tranquille victoire des joueurs de la Principauté (3-0) passera très nettement au second plan. En ce 22 janvier 2014, juste avant la mi-temps, l'attaquant colombien s'écroule après un contact avec le défenseur amateur Soner Ertek. Le verdict est sans appel : lésion du ligament croisé antérieur du genou gauche et une participation à la Coupe du monde au Brésil très compromise. Une blessure qualifiée de «tragédie nationale» par le président colombien. Une épreuve aussi douloureuse pour Ertek, menacé de mort par les supporters des Cafeteros et un mail envoyé directement depuis la Colombie. Falcao ne sera pas remis sur pied et regardera les bonnes performances de ses compatriotes à la télévision.