La fête commence , le monde oublierait pour un mois ses maux et son chagrin. Magie football oblige! C'est dans quelques instants que l'événement footballestique planétaire commence en Afrique du Sud. La coupe du monde, c'est un rêve qui date des années 80, et comme le monde a si changé depuis ( les mutations politiques et économiques profondes ont eu un effet sur le sport et le football en particulier), voilà que le rêve se réalise enfin. On a beau dire que la sécurité au pays de Mandela est le maillon faible, on a beau dire que les Sud- Africains ne sauraient être capables d'offrir la logistique nécessaire, mais ce ne fut que des rumeurs. Et même ce qui s'est passé lors du test amical Nigeria-Corée du Nord n'aura pas d'effet. On est bien parti pour un mois de fantaisie et de pures sensations de football. Tout sera fait pour que l'événement gagne ses lettres de noblesse ; et ce n'est pas la Fifa, cette méga-institution qui détient les droits économiques de la "world Cup" , qui va hésiter à prêter main forte. Depuis qu'on était enfant, la coupe du monde a été toujours un rendez-vous important dans notre vie. Un rendez-vous sacré qui nous a fait aimer le football et ses stars. Au fil des générations, chacun de nous a appris à mémoriser quelques noms d'immenses talents auxquels il s'est attaché infiniment à jamais. Certains vous parleront de Pelé, de Garrincha, de Copa , de De Stefano, de Puskas , de Boby Charleton ou de Best , d'autres vous citeront Revellino, Tostao, Fachetti, Rivera, Cruyff, Bekenbauer, Kempes, Tarek, Agrebi, Temime ... Les années 80 sont pour plusieurs la période faste de la coupe du monde: plus de compétitions, plus de sélections et plus de moyens financiers engagés. Peut-on oublier la coupe du monde 1982 en Espagne avec un magnifique et maudit Brésil ou une Algérie qui a émerveillé tout le monde avant d'être la victime d'un "arrangement" entre l'Allemagne et l'Autriche ? Ceux qui ont suivi la coupe du monde des années 80 vous parleront de Socrates, Falcao, Zico, Rossi , Tardelli, Altobelli, Gentili, Madger, Platini , Ruminigue, puis de Butrangueno, Laudrup, Sanchez , Buruchaga, Gires, Voller , Shifo , Squillaci, Mattaus, Klinsman, Cannigia, Zenga, Berti, Carica, Lineker, Gascoigne, Shilton, Zaki, Bouderbala, Khairi, Milla, Omam Biik, Berkamp, Davids, Boksic ... Nous ne l'avons pas oublié , Maradona a révolutionné la coupe du monde 1986. C'est le plus grand joueur de toute l'histoire du football, son génie en 1986, ses larmes qui ont fait le tour du monde après la finale ratée de 1990 ont écrit des pages en or dans les annales du ballon rond. Tous ceux qui sont venus après lui , malgré un talent fou, n'ont pas atteint son charisme. Même Baddgio qui a emmené l'Italie d'Arrigo Sacchi jusqu'à la finale alors qu'il était blessé, même Romario , l'impressionnant lutin assassin des seize mètres, ou Zidane, le patron des bleus et véritable hériter de Platini, n'auront réussi à atteindre la splendeur d'un Maradona qui éblouit les férus de la coupe du monde en 1994, avec un retour surprenant, avec un but de toute beauté contre la Grèce et surtout avec une tumultueuse affaire de dopage. Le seul joueur, à notre avis, qui était parti pour concurrencer le Maradona, était un certain Ronaldo, phénoménal attaquant brésilien qui a cartonné en 98 , mais tout a tourné au drame la veille de la finale face à la France. Le joueur perd en confiance et se donne aux blessures.Dommage pour lui et pour nous, il avait tellement de talent! A chaque coupe du monde donc ses stars à travers l'histoire, et aucun ne peut dire que nous avons perçu les différentes éditions de la même façon. Aujourd'hui, cette fête n'est plus aussi conviviale comme avant: trop de compétition durant toute l'année, une extravagante médiatisation télévisée, des montants énormes qui reflètent d'énormes enjeux financiers (420 millions de dollars de primes allouées, une liste élargie de sponsors et de partenaires) et des joueurs de plus en plus toniques et de moins en moins techniques. Ceci ne changera pas grand chose: le mondial est un moment grandiose et effrayant quand on voit ses coulisses. La télémania ! Les regards se tourneront vers tous les matches, question de découvrir des révélations. S'il y a un fait que nul ne peut contester, c'est que toutes les sélections se valent plus au moins. Finie cette distance énorme entre les favoris et les outsiders, et ce ne sera pas facile de dire qui a le plus de chances de brandir le trophée le plus cher. Des stars , ça ne manquera pas même si les blessures ont condamné plus qu'un. Le duel Messi-Ronaldo se poursuivra encore. Qui des deux aura le dernier mot? C'est que parallèlement à ce bras de fer , cette coupe du monde est avare en stars par rapport aux anciennes éditions. Kakà reviendra-til à son top niveau ? A quel point Villa et Silva, Gerard et Rooney, ou Anelka seront déterminants pour leurs pays? Deux parmi un bon lot de questions que l'on se pose. Faute d'être sur place, on suivra cette coupe du monde à la télé, le véritable allié des téléspectateurs dans la planète. Et si les techniques de diffusion , le matériel utilisé a si évolué , c'est tant mieux. Une coupe du monde gratuite ? pas tellement, la déferlante du "pay per view" a fait que l'on doit payer pour regarder le mondial, mais en même temps, la Fifa ne veut pas priver "les pauvres" de cette fête. Il y a des chaînes publiques qui vont retransmettre des matches, il y aura des chaînes qui fermeront les yeux sur le décryptage illicite ( question d'attirer plus de revenus publicitaires) . Bref, il y aura toujours une solution pour regarder les matches malgré la montée en puissance des grandes chaînes sattelitaires qui courent derrière le monopole de diffusion. On en aura pour trente jours de pur délice , de frémissements et d'attente. On en aura pour trente jours pour des milliers d'analyses techniques placées et déplacées à même de tomber dans des paradoxes. Le monde entier, toutes nationalités confondues, parlera la même langue , chantera les mêmes refrains. Vive le mondial, vive le foot!