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21 pays accordent leurs violons au lendemain des frappes...
Arabie saoudite — 29e sommet de la Ligue arabe
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 04 - 2018


Par Raouf SEDDIK
A l'évidence, les travaux de la dernière réunion de la Ligue arabe ne se sont pas laissé influencer par l'actualité du jour, ou si peu: les frappes menées en Syrie par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne... Mais ils ne se prêtent pas moins à une lecture attentive. Car la réunion de Dhahran fut certainement un moment fort de concertation arabe à l'approche d'échéances régionales décisives... Et l'occasion enfin d'apprendre que Tunis est le prochain rendez-vous !
La réunion de la Ligue arabe, dimanche dernier, dans la ville côtière de Dhahran (Arabie Saoudite), à quelques encablures de l'émirat du Qatar, n'a pas donné lieu à des déclarations retentissantes ni à des prises de position surprenantes... Une réunion de travail, pour ainsi dire. Pourtant, la veille, un incident défrayait la chronique à l'échelle planétaire qui aurait dû enflammer le débat entre les délégations présentes : les frappes conjointes des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France sur le territoire d'un pays membre — la Syrie — visant certains sites soupçonnés d'abriter des activités liées à l'armement chimique.
Alors que le débat faisait rage chez nous et dans bien d'autres pays arabes, sur les réseaux sociaux, autour de la signification et de la légitimité de cette «agression», la réunion de Dhahran lui a accordé une attention toute relative... Très modeste ! Il faut dire que des pays du poids de l'Arabie saoudite, hôte de la réunion, ont clairement applaudi l'opération. Le Qatar, invité pour l'occasion malgré les dissensions qui subsistent avec l'Arabie saoudite, les Emirats, Bahreïn et l'Egypte — la fameuse «crise du Golfe» —, mais dont l'émir s'est fait remplacer par son représentant permanent auprès de la Ligue arabe, s'est également prononcé en faveur des frappes...
Rappelons par ailleurs que la délégation syrienne est la seule à ne pas avoir été invitée. Ce qui n'a rien d'étonnant puisque la Syrie est absente des réunions de la Ligue arabe depuis 2011, la légitimité du régime étant contestée par l'organisation arabe. Pour autant, le dossier syrien n'était pas absent. Il était seulement abordé selon un angle différent de celui qu'aurait dicté l'actualité du jour. Cet angle, c'est essentiellement celui de l'expansionisme iranien, auquel le régime syrien est accusé de se prêter dans le jeu de ses alliances stratégiques. D'ailleurs, évoquant de façon indirecte l'épisode des frappes contre la Syrie, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul-Gheït, a suggéré qu'elles étaient la conséquence d'une situation d'ingérence iranienne dans les affaires syriennes : «L'ingérence régionale dans les affaires arabes a atteint un degré sans précédent, a-t-il déclaré. Et la plus importante de ces ingérences est l'ingérence iranienne, dont le but n'est pas le bien-être des Arabes ni leurs intérêts»...
«Jérusalem-Est restera la capitale de la Palestine arabe»
C'est une lecture de la situation géopolitique qu'on pourra ne pas partager mais qu'on peut comprendre : la Syrie aurait accepté de jouer la carte iranienne malgré un plan iranien de domination de la région, dont l'appui apporté aux Houthis chiites au Yémen ne serait qu'une illustration. L'Arabie Saoudite n'a pas manqué de rappeler à l'occasion de ce 29e sommet de la Ligue que les Houthis ont envoyé en direction de son territoire quelque 116 missiles depuis le début de la guerre au Yémen. Leur provenance ne peut être selon elle que l'Iran... Ce choix en faveur du régime des Mollahs, comme on dit en Occident, ferait de l'actuel gouvernement syrien un ennemi des pays de la région, malgré l'ancrage arabe du pays quant à son peuple et quant à sa culture et, pourrait-on ajouter, malgré la rhétorique nationaliste arabe du régime. La sympathie que beaucoup d'entre nous éprouvent pour la Syrie, en qui ils voient le vaillant soldat contre l'ordre occidental et ses serviteurs locaux, ne doit pas aveugler sur la possibilité d'autres lectures concernant le différend qui existe entre ce pays et ses voisins... La géopolitique est une science complexe !
Mais le dossier syrien a été également abordé sous l'angle de la question de la reprise du processus politique de sortie de crise. Il est vrai que les pourparlers de paix de Genève semblent en suspens. Le fait qu'ils aient été concurrencés par des négociations parrainées par le trio Russie, Iran et Turquie — dont le but est davantage de créer et de gérer des zones de désescalade sur le terrain — ne les a pas aidés à maintenir leur dynamique. Aujourd'hui, on observe cependant que les trois pays qui parrainent ces discussions parallèles peuvent chacun être soupçonné d'avoir des visées sur la Syrie, parce qu'ils y sont présents par leurs armées respectives ou par des milices qui leur sont dévouées sur le territoire syrien... Il est donc important que l'on s'occupe à nouveau de l'agenda qui permettra à la Syrie de se donner un nouveau départ, par le biais d'une Constitution qui garantisse la diversité ethnique et religieuse du pays et qui assure dans le même temps la venue d'un pouvoir légitime à travers des élections ouvertes et crédibles... Ce serait la clé de sa souveraineté retrouvée.
En réalité, il est clair que l'essentiel des travaux des réunions de la Ligue arabe n'a pas vocation à faire l'objet de publicité. Il n'échappe à personne que cette dernière édition intervient à un mois de la date prévue du déplacement de l'ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem, en Israël, et dans un climat tendu à Gaza en lien avec l'organisation d'une «marche du retour». En outre, le prince héritier d'Arabie Saoudite, Mohamed Ibn Salmane, est rentré il y a peu d'un long périple à l'étranger, qui comportait un séjour aux Etats-Unis de trois semaines... Il va se passer bientôt des événements importants autour de la ville sainte pour lesquels un travail de mise en accord des violons, pour ainsi dire, est nécessaire. L'annonce par le roi Salmane d'un don de 150 millions de dollars en faveur de sites religieux situés à Jérusalem-Est a valeur de signe ou de signal... «Jérusalem-Est restera la capitale de la Palestine arabe», insiste le communiqué final de la réunion, et cela engage d'ores et déjà une implication des pays arabes afin que le slogan prenne sens et prenne vie...
La culture comme moyen mais aussi comme fin
A cette préparation arabe fait écho, notons-le, une récente réunion au siège de l'Unesco à Paris au cours de laquelle Palestiniens et Israéliens sont tombés d'accord par consensus sur un report concernant des décisions à prendre sur les «territoires arabes occupés» et la «Palestine occupée»... Une première qui n'est pas passée inaperçue. D'habitude, entre Palestiniens et Israéliens, c'est la règle du vote contradictoire qui prévaut au sein de cette organisation onusienne dont les Etats-Unis et Israël menaçaient il y a peu de claquer la porte... C'est désormais manifeste : la culture est la voie par laquelle la paix se fraie son petit bonhomme de chemin au Moyen-Orient autour de la ville de Jérusalem, d'Al-Qods. D'ailleurs, la réunion de la Ligue arabe s'est déroulée dans un lieu appelé «Centre du roi Abdelaziz pour la culture mondiale»... Autre clin d'oeil, autre signe !
Enfin, et c'est une information qui vaut son pesant d'or : la dernière édition de la réunion de la Ligue arabe nous apprend que la prochaine édition aura lieu à Tunis en mars prochain... A quelques mois d'élections législatives et présidentielle. Le Bahreïn s'est désisté en faveur de notre pays, qui aura donc à assumer l'année prochaine l'organisation de la rencontre en un moment crucial. Le modèle tunisien de transition politique sera au centre des regards, notamment comme réponse intégrale et durable au risque du terrorisme... Dans son allocution de dimanche dernier, le président, Béji Caïd Essebsi, rappelait l'approche tunisienne en ce domaine : «Nous sommes appelés à poursuivre nos efforts à travers une stratégie commune visant à combattre ce phénomène en le traitant à la racine, conformément à une approche globale qui prenne en compte les différentes composantes du problème — celles de la sécurité, de la politique, du développement et de la culture — et qui repose sur une coordination judicieuse et une coopération effective au double plan régional et international». On notera la mention de la dimension culturelle de l'approche qui, tout en étant un moyen en vue d'une fin, correspond également à l'exigence d'une revivification de la vie culturelle au niveau de l'aire arabe, dans la reconnaissance de son propre héritage pluriel ainsi que dans la reconnaissance de l'héritage d'autrui : c'est un but en soi !


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