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La migraine et le cancer
Chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 07 - 2015


Par Hmida BEN ROMDHANE
Depuis l'entrée du monde arabe dans une période de grande turbulence, en 2011, et jusqu'à une date très récente, les pays du Golfe, en particulier le Qatar et l'Arabie Saoudite, faisaient la pluie et le beau temps au sein la Ligue arabe. Par exemple, le nom de Bashar Al Assad était tabou et personne n'osait le prononcer. Le Qatar et l'Arabie Saoudite ont même imposé, au sommet de Doha de mars 2013, l'attribution du siège de Damas à l'opposition armée syrienne, un cadeau assorti du «droit pour les pays membres de fournir des armes aux rebelles».
Les choses ont commencé à changer un an plus tard. Pendant le sommet du Koweït en mars 2014, sous la pression de l'Egypte, de l'Algérie, de l'Irak et du Liban, le siège de la Syrie était retiré à l'opposition pour rester vacant depuis.
Il y a quelques jours, cette tendance a connu un grand développement. Alors qu'il s'apprêtait à s'envoler pour Moscou pour assister à la réunion du Comité des Nations unies pour les droits des Palestiniens, le Secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al Arabi, a surpris tout le monde en affirmant sa prédisposition à rencontrer les autorités syriennes, et il a cité nommément le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Al Moallem. De là, à interpréter cette affirmation comme un avant-goût d'une prochaine normalisation des relations de la Ligue avec le régime syrien, beaucoup au sein de l'opposition syrienne ont franchi le pas sans cacher leur colère.
Il va sans dire que Nabil Al Arabi ne pourrait pas se permettre un tel changement d'attitude s'il n'avait pas l'aval des membres de la Ligue ou, au moins, l'aval des membres les plus influents. Comment ce revirement de la Ligue en faveur de la Syrie a-t-il été rendu possible ?
Il est à rappeler que depuis le déclenchement des événements sanglants de Syrie, en mars 2011, les trois pays principaux, qui se sont dépensés sans compter contre le régime syrien, sont le Qatar, l'Arabie Saoudite et la Turquie. Cette dernière n'est pas membre de la Ligue et ses motivations sont différentes de celles des deux premiers pays. Pour les dirigeants islamo-conservateurs turcs, le danger ne vient pas des terroristes opérant en Irak et en Syrie, mais des Kurdes qui, selon les autorités d'Ankara, attendent impatiemment l'occasion de créer leur Etat.
Le Qatar, qui abrite la plus grande base militaire en dehors des Etats-Unis, n'a pas d'agenda propre, mais s'est fait et se fait encore l'instrument de l'agenda américain, qui n'a pas changé depuis que la conseillère à la sécurité nationale de George W. Bush, Condolezza Rice, l'avait dévoilé en 2006 : généralisation de l'«anarchie créatrice» dans le monde arabe. Depuis, le Qatar n'a pas cessé de se faire l'instrument efficace de cet agenda en aidant matériellement et médiatiquement, par le biais de la chaîne Al Jazeera toute organisation capable de mener la vie dure au régime de Bashar Al Assad et d'entretenir l'état d'anarchie qui sévit dans le pays depuis mars 2011. Quel intérêt a le Qatar à ce que l'anarchie sévisse dans le monde arabe ? Aucun. Il est seulement tenu de respecter les ordres de ses protecteurs américains.
Le cas de l'Arabie saoudite est différent. Ayant l'ambition d'une puissance régionale, ce pays n'est pas un simple pion entre les mains des Etats-Unis. En s'engageant fortement à côté de l'opposition armée syrienne, les Saoudiens poursuivaient leur propre agenda qui est de contrer l'Iran par tous les moyens, y compris par l'entrée en guerre contre les «Houthis», les alliés de Téhéran au Yémen.
La crise de confiance qui obscurcit les relations américano-saoudiennes, à la suite du rapprochement entre Washington et Téhéran, s'est traduite par un rapprochement parallèle entre Ryadh et Moscou. La récente visite du ministre saoudien de la Défense en Russie, où il a été reçu chaleureusement, s'est traduite par la conclusion d'importants accords relatifs à l'achat de 16 centrales nucléaires et de matériel militaire.
Le rapprochement avec Moscou et les attaques répétées des terroristes de «l'Etat islamique» contre les Chiites saoudiens, dans le but de déclencher des troubles confessionnels, sont pour beaucoup dans le changement d'attitude de l'Arabie saoudite envers le régime syrien, sans lequel le Secrétaire général de la Ligue arabe n'aurait pas exprimé aussi explicitement et aussi franchement son intention de coopérer avec le régime syrien et de rencontrer l'un de ses piliers, le ministre des Affaires étrangères, Walid Al Moallem.
Cette soudaine ouverture de la Ligue arabe est appelée à se renforcer au rythme de la fréquence et de la férocité des attentats terroristes, comme ceux qu'on a observés à Sousse et au Koweït, le 26 juin, ou encore au Sinai, en Egypte, le 1er juillet.
Mais l'élément moteur de cette ouverture reste la perspective terrifiante de voir les terroristes de l'Etat islamique occuper Damas et étendre leur «khilafa» sur tout le territoire syrien. Et à ce titre, ce n'est pas seulement la Ligue arabe qui devrait prendre langue avec le régime syrien, mais le monde entier.
Entendons-nous bien. Bashar Al Assad n'est pas un ange et son régime n'est pas ce qui convient le mieux pour le peuple syrien. Et si l'opposition dite modérée et démocratique était l'élément dominant dans la bataille, l'idée même de soutenir Bashar serait saugrenue et indécente. Mais le choix n'est plus maintenant qu'entre les coupeurs de têtes, les destructeurs de civilisations, les amis des ténèbres et les ennemis de la vie, d'une part, et le régime syrien, d'autre part. Contrairement à ce que prétendent certains opposants syriens, reclus dans les grands hôtels d'Istanbul, ce choix n'est pas entre la peste et le choléra, mais entre la migraine et le cancer.


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