Une journée de sensibilisation sur les voies de fournir une assistance psychologique aux migrants en Tunisie a mis en lumière, hier à Tunis, une somme innombrable de défis auxquels doit faire face notre pays pour prétendre réussir à respecter le devoir d'assistance. Alors que l'Europe représente un vrai Eldorado pour les Tunisiens en quête d'autres perspectives et d'une nouvelle vie, il semble que la Tunisie soit devenue elle aussi la cible des ambitions de toutes sortes de migrants qui viennent y chercher ce qu'ils n'ont pas trouvé chez eux, mettant automatiquement notre pays devant ses devoirs d'accueil comme l'imposent nos engagements au sein de la communauté internationale. C'est pour délimiter ces responsabilités et les défis qu'elles charrient dans leur sillage que le projet régional «Favoriser la santé et la protection des migrants vulnérables en Tunisie et aussi au Maroc, Egypte, Libye et Yémen est monitoré par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l'Office national de la famille et de la population (Onfp) avec le ministère de la Santé. Les deux organisation ont réuni plusieurs intervenants autour d'une journée de sensibilisation, hier à Tunis, spécialement tournée vers l'assistance psychologique aux migrants. Des vulnérabilités et des défis Dans l'exposé sur les vulnérabilités, nous avons appris que les deux organisations les classent en plusieurs axes, là où un pays d'accueil comme la Tunisie doit comprendre les répercussions de ces difficultés sur sa politique en la matière. Les migrants dans le pays d'accueil se heurtent généralement à la méconnaissance de la législation dans les pays de destination et leurs droits, à l'accès limité à la protection sociale, aux soins de santé, aux services psychologiques et autres services sociaux, à commencer par l'éducation. Ils seront, de même, confrontés au chômage dans le secteur informel, aux risques d'exploitation et d'abus et aux difficultés d'accès au logement de qualité, à l'eau potable, à l'hygiène et à une alimentation saine et équilibrée. Outre le problème de l'absence de protection juridique, les migrants sont exposés à plusieurs dangers dont la prostitution forcée, le risque d'être victimes de fraude, l'accumulation de dettes, les difficultés d'intégration et le racisme, la discrimination, ainsi qu'à la barrière de la culture et de la langue et la séparation familiale... Et la liste est longue de ces vulnérabilités qui appellent évidemment à un devoir d'assistance, ce qui pose des défis à l'assistance médicale et psychosociale en Tunisie. Ils se trouvent devant la méconnaissance des immigrés de leurs droits en l'absence de statistiques sur les migrants qui ne savent même pas que l'Onfp existe et que ses services sont gratuits, par exemple l'accouchement. Dans la foulée, il faut faire attention à la mauvaise orientation et au retard dans les soins. La journée de sensibilisation se poursuit sur cette lancée avec l'intention évidente de dire que le dossier des migrants et la manière dont notre pays le gère sont devenus très complexes. Ce dossier doit dorénavant bénéficier de toute l'attention possible pour que notre pays continue à tenir son rang dans le concert des pays qui font l'effort de se comporter de manière honorable avec les migrants.