Le doublé est une juste récompense L'EST était intraitable dans les phases décisives du championnat et de la Coupe J'ai été surpris par la passivité des compartiments de jeu de l'ESS en finale de la Coupe A chaque fois que le CSS affronte l'EST, il baisse vite pavillon! Le déclic a eu lieu avec l'arrivée de Foued Kammoun. L'EST a retrouvé une âme Les cinq échéances de la prochaine saison exigent un effectif étoffé et costaud Il y a une pénurie de talents sur la scène Notre volley-ball a besoin de dirigeants capables de s'investir à fond C'est un acteur de renom. C'est une valeur sûre, et une étoile qui continue à briller au ciel du volley-ball national et international. Phénoménal, là où il passe. Lui, c'est Hosni Karamosli, la force tranquille, qui s'est dépensé à fond pour contribuer aux exploits de l'équipe de Tunisie, du Club Sfaxien, de l'Etoile du Sahel, de l'Espérance de Tunis et d'autres clubs arabes. Un homme à la carrière mouvementée et au palmarès bien garni. Recordman, il a porté le maillot de douze clubs. Connu pour sa probité, son honnêteté, son sérieux et son sens du professionnalisme, il passe pour être l'homme providentiel et des situations difficiles, tout comme il l'a fait la saison écoulée au sein de son club actuel, l'Espérance de Tunis, auteur de son dixième doublé. Hosni Karamosli, ce joueur omniprésent, racé n'en finit pas de faire parler de lui. Pur produit du Club Sportif d'Hammam-Lif, âgé aujourd'hui de 38 ans (il est né le 1er juin 1980), il a fait partie de toutes les sélections nationales des jeunes jusqu'à celle des seniors en 2000. Autant de grosses prestations de Karamosli restent gravées dans la mémoire. Nous nous rappelons particulièrement de ses «explosions» à la CAN 2003 au Caire, au Championnat d'Afrique des clubs à «Cotonou 2005», au Mondial du Japon 2006 marqué par une qualification au second tour. Entretien La saison qui vient de faire ses adieux fut exceptionnelle pour votre club, l'Espérance de Tunis, et couronnée par deux sacres, voire le 10e doublé. C'est un grand bonheur de voir l'équipe récolter les fruits de la patience, de la persévérance et des efforts consentis. On se devait de renouer avec le titre de champion. Chose faite avec beaucoup de rigueur et de grosses satisfactions. Tout est lié. Ce succès nous a donné beaucoup de sérénité, ce qui nous a permis d'enchaîner dans le reste de l'épreuve de la coupe. La période séparant la finale du championnat et celle de la coupe a augmenté notre vigilance et notre détermination. Cela a abouti contre l'Etoile du Sahel. Nous avons répondu présent sur tous les plans. Il n'était pas question de douter ni de lâcher. Les joueurs savent désormais où ils veulent aller. Ils ont su évoluer en bloc et attaquer intelligemment. Ce fut, pour l'EST, l'occasion à ne pas rater pour réaliser la première victoire face à ce rival étoilé, après les trois précédents revers, pour confirmer les bonnes dispositions et terminer la saison en beauté. Mais contrairement à ce qu'on attendait, la finale de la coupe n'a pas été d'un haut niveau et a été techniquement pauvre... L'Etoile était loin de son niveau habituel et incapable de parvenir à faire front pendant une grande partie du débat. Personnellement, j'ai été surpris par la passivité de ses compartiments de jeu et la méforme de certains joueurs de base. J'ai tant souhaité pour que la finale soit la fête de la fin de saison, d'autant qu'elle regroupe les deux experts de l'épreuve. De notre côté, nous avions été relativement défaillants particulièrement lors du début de la rencontre, mais on a su progressivement mettre notre adversaire sous une pression constante. Je peux dire pour expliquer ce second triomphe, que chacun a eu envie d'être solidaire tout en répondant convenablement à son rôle. Peut-on dire que ce constat s'applique aussi à la finale du championnat face au CSSfaxien ? Non, c'est différent. L'équipe de Sfax quand elle affronte l'EST souffre d'un handicap mental, peut-être d'un complexe, qui paralyse les efforts, noue les muscles et leur complique la tâche. Dans les quatre face-à-face de la saison, le CSS n'a pas pu tenir la dragée haute et s'est contenté d'un seul set. Pourtant il excelle contre les autres équipes et sort ses griffes. L'EST, au cours de la première phase du championnat, n'arrivait pas à convaincre, il y avait des hauts et des bas. Elle a même fléchi lors de la journée inaugurale du play-off à domicile. Etaient-ce les raisons du limogeage de l'entraîneur Nizar Chkili ? Indépendamment des résultats positifs ou insuffisants, il y avait un mauvais état d'esprit qui régnait au sein du groupe et a incité au changement. La page de Nizar est bel et bien tournée. Le déclic a eu lieu avec l'arrivée de Foued Kammoun. L'EST, en somme, a retrouvé une âme. A quel niveau Kammoun a axé son travail à l'entame de sa mission ? Sur le plan mental. Il sait communiquer. Il est très fort à ce niveau. Vous regrettez le triplé, après la perte du championnat arabe des clubs en février dernier ? Dans cette joute arabe, l'EST est passée à côté de l'exploit. Les circonstances ne nous ont pas été favorables en finale, trop de fatigue, trop de pression, et peu de temps pour la récupération après la prestation livrée en demi-finale (la veille de l'apothéose) face à la coriace équipe d'Al Arabi du Qatar. Sachant qu'en quarts de finale on a cravaché dur face à l'accrocheuse formation libyenne d'Essouihli. Je retiens toutefois les belles tentatives en finale pour renverser le cours des choses mais notre entame de match relativement fragile nous a été trop préjudiciable. Nous avons par contre remporté le doublé dans la logique des choses. C'est déjà une grande réussite. On a l'impression que les ambitions de l'EST ne s'arrêtent pas en cette fin de saison. Le club veut tout rafler la saison prochaine qui coïncide avec le centième anniversaire de sa création. Qu'est-ce qui manque à l'équipe pour réussir les cinq échéances ? Le succès attire le succès. Le doublé n'est qu'un point de départ vers une nouvelle ère, et appelle à d'autres performances. Les progrès sont évidents, mais certains renforts sont nécessaires pour assurer de bonnes doublures. Les échéances de la prochaine saison sont énormes, de taille, et exigent un effectif assez costaud. Les responsables sont-ils déjà passés à l'action ? Le président du club a pris l'initiative de valoriser le budget de la section de volley-ball. Cela est de nature à permettre d'étoffer l'effectif avec des joueurs de qualité. D'ailleurs le central de l'USTS Mehdi Ketata s'entraîne déjà avec le groupe et sera peut-être retenu. A un âge avancé et tout proche de la quarantaine, Hosni Karamosli est toujours aussi jeune, dynamique, et décisif dans les grands rendez-vous. Quels sont les secrets de votre seconde jeunesse ? Il s'agit d'une bonne hygiène de vie, en plus je suis régulier dans les entraînements collectifs ou individuels. Je fais parfois plus de trois séances par jour. Je tiens fort à une parfaite tenue physique sans dépasser les limites pour éviter surtout les blessures. C'est pénible, mais l'essentiel est de savoir exploiter au mieux la période de l'intersaison pour atteindre le summum de la forme. A qui êtes-vous reconnaissant dans votre carrière? A l'entraîneur Khaled Saâda, auteur d'un travail collégial au niveau des jeunes du CSHLif. Il m'a beaucoup appris dans les catégories poussins, école, et minimes. A l'entraîneur Adel Ben Zid qui m'a entouré de toutes les conditions de réussite dans la catégorie cadette pour rejoindre dans un laps de temps les seniors. Comment expliquez-vous votre retour à l'équipe nationale avant la CAN 2017, et sept ans après ? Réellement je ne m'attendais pas à une telle initiative de Jacob Antonio, le sélectionneur national. Je crois que son choix était juste puisque j'ai bien contribué à la réussite de l'équipe de Tunisie en championnat d'Afrique au Caire, 2017, en mettant toute ma large expérience en évidence et jouant convenablement le rôle d'encadreur. Croyez-vous que Jacob va récidiver pour compter sur vos services aux Jeux méditerranéens et le Mondial ? Tout peut arriver, ce que je peux dire à ce propos, je reste à la disposition de l'équipe de Tunisie et je ne manquerai pas de servir le volley national et avec beaucoup de fierté. Croyez-vous que notre volley-ball a perdu de son ampleur et de sa popularité. Quelles en sont les principales raisons à votre avis, et quels sont les remèdes pour surpasser les anomalies Absolument. Notre sport a tellement régressé. J'avoue qu'il y a une pénurie de talents : la majorité des joueurs sur la scène actuellement ne pensent qu'à l'argent alors que le rendement est relégué au second plan. Une réaction s'impose en fonction d'un plan de travail vigoureux et objectif. Il faudra des dirigeants qui aiment le volley-ball, qui croient à l'importance de la formation, qui sillonnent les régions pour découvrir les talents et créer de nouveaux clubs. Comment évaluez-vous les premiers pas de votre fille dans le monde du volley-ball ? Ma fille, à l'âge de onze ans, figure dans la catégorie école du club Ahly Hammam Chott. Douée et ambitieuse, elle se comporte bien et se porte candidate à un avenir radieux. Je ne cesse de la soutenir pour qu'elle puisse gravir les échelons à pas sûrs. Parcours exceptionnel - Palmarès éloquent Ses clubs en Tunisie CSHLif (club d'origine) CSSfaxien : de 2001 à 2009 et durant la saison 2014-2015 Saydia et COKélibia : il s'agit de deux escales de courte durée respectivement en 2006 et 2009. Espérance de Tunis : En 2007, uniquement à l'occasion du championnat arabe des clubs, puis un contrat de deux ans 2017-2019 Etoile du Sahel : deux saisons : 2015-2016, et 2016-2017. Ses clubs en Libye Essouihli de Mesrata 2010-2011 Ahly Tripoli au cours de 2010 Attasadi en 2013 Ses clubs au Golfe Al Hilal Assaoudi au cours de 2008 Ennasr des Emirats en 2012 Ahly Bahrein en 2013-2014 Cinq fois champion de Tunisie : 2004, 2005, 2009 avec le CSS, 2017 avec l'ESS, et 2018 avec l'EST Quatre fois gagnant de la coupe de Tunisie : 2005 et 2009 avec le CSS, 2016 avec l'ESS, et 2018 avec l'EST. Une seule fois champion d'Afrique des clubs en 2005 à Cotonou, au Bénin Trois fois champion arabe des clubs : 2007 avec l'EST à Tunis, 2008 avec le CSS à Beyrouth, et 2016 avec l'ESS à Sousse. Avec les équipes nationales Champion d'Afrique cadets en 1996 à Kélibia Champion d'Afrique juniors en 1998 en Afrique du Sud Une participation au Mondial cadets en 1997 en Iran Une participation au Mondial juniors en 1999 en Thaïlande Vainqueur du championnat arabe des nations (seniors) en 2002 en Jordanie Champion d'Afrique des nations, deux fois au Caire, en 2003 et 2017 Deux participations au championnat du monde 2002 en Argentine, et 2006 au Japon Deux fois présent en Coupe du monde au Japon 2003 et 2007 A pris part au Jeux méditerranéens de 2001 à Tunis, 2005 à Alméria en Espagne, et 2009 à Pescara en Italie Une seule participation aux Jeux olympiques : Athènes 2004 Elu meilleur joueur arabe en 2010
