Le chef de cabinet du ministère de la Santé, Mabrouk Aounallah, a indiqué que les revendications des jeunes médecins portaient essentiellement sur six points. Il a également affirmé que les déclarations du ministre des Affaires sociales, Issam Lahmer, avaient été sorties de leur contexte. Selon lui, ce dernier s'était simplement contenté d'appeler à l'annulation de la grève afin d'entamer des négociations. S'exprimant mercredi 2 juillet 2025 dans l'émission Ahla Sbeh de Jihen Miled sur Mosaïque FM, Mabrouk Aounallah a précisé que le ministère était d'accord avec l'Organisation tunisienne des jeunes médecins (OTJM) concernant la mise en place d'un système transparent d'évaluation des stages. Concernant le service national, le chef de cabinet a expliqué que les médecins ne l'effectuaient pas dans les casernes, mais dans les hôpitaux situés dans les régions de l'intérieur. Ces derniers demandent une revalorisation de la subvention accordée par l'Etat, auparavant comprise entre 750 et 1.250 dinars. « Ils ne bénéficiaient pas d'une couverture médicale… Le ministère de la Santé en était conscient… La subvention est passée à 2.000 dinars… Un texte publié au Jort en juin 2025 a permis aux jeunes médecins d'être affiliés à la Cnam… Les jeunes médecins demandent à bénéficier des conditions d'exemption du service national… Ce point est actuellement à l'étude, en collaboration avec le ministère de la Défense… Nous ne l'avons pas rejeté », a-t-il précisé.
Mabrouk Aounallah a également évoqué la demande d'accélération des procédures de versement des rémunérations dues au titre des gardes effectuées par les jeunes médecins. Selon lui, plus de 90 % des sommes dues ont déjà été réglées. « Le ministère de la Santé n'est pas opposé à une augmentation des salaires des jeunes médecins… Un interne en quatrième ou cinquième année touche un salaire avoisinant les 2.000 dinars… À cela s'ajoutent les indemnités de garde… Les ministres de la Santé et des Affaires sociales sont compréhensifs sur ce point et ne posent pas de réserve quant à une revalorisation… Cela doit néanmoins se faire dans le cadre d'un processus de négociation », a-t-il ajouté.
Le 1er juillet 2025, des membres de l'OTJM ont accusé des représentants du ministère des Affaires sociales d'avoir menacé les jeunes médecins ayant participé à la réunion de négociation tenue le même jour de poursuites judiciaires. Ces représentants, notamment le ministre des Affaires sociales, auraient même affirmé qu'en cas de départ à l'étranger, les médecins seraient remplacés par des praticiens venus d'autres pays, en l'occurrence de Chine et de Hongrie. Réagissant à ces accusations, Mabrouk Aounallah a expliqué que, selon le ministre des Affaires sociales, Issam Lahmer, la migration des jeunes médecins était perçue comme une source de devises. Il a ajouté que le ministre avait également déclaré qu'une association n'avait pas le droit d'ouvrir des négociations ou d'organiser des grèves. Mabrouk Aounallah a assuré que le ministre n'avait jamais proféré de menaces et que ses propos avaient été sortis de leur contexte.