Les principaux circuits de l'émigration clandestine utilisés en Tunisie sont situés essentiellement au Cap Bon, à Mahdia et à Kerkennah, à cause de leur proximité des archipels italiens. Aussi, il est notoire que les pays du Maghreb, notamment le Maroc, la Tunisie et la Libye, représentent une passerelle obligatoire dans les mouvements migratoires de l'Afrique vers l'Europe. L'étude de l'Ites a été élaborée à partir d'un échantillon de 60 jeunes dont 30 sont originaires de la région de Mahdia. Le reste habitant les quartiers populaires d'Ettadhamen et Douar Hicher La Méditerranée est devenue un véritable gouffre qui ne cesse d'engloutir des jeunes à la fleur de l'âge. Un fléau inquiétant qui a fait l'objet d'une étude réalisée par l'Ites pour en déceler les principales raisons. La mer Méditerranée a connu, depuis 2011 jusqu'à fin 2017, 38.114 tentatives de migrations irrégulières vers la rive italienne, dont 26.710 étaient des tentatives réussies. Un chiffre frappant, qui a été révélé dans une conférence de presse tenue hier à Tunis, dans le but de présenter les résultats d'une étude élaborée par l'Institut tunisien des études stratégiques(Ites) sur «la migration irrégulière – Al Harka». Le géopolitologue à l'Ites, Moez Ghribi, a fait savoir que l'étude, objet de la présentation a été élaborée en se basant sur un échantillon de 60 jeunes dont 30 sont originaires de la région de Mahdia. Le reste habitant les quartiers populaires d'Ettadhamen et Douar Hicher. Les résultats ont révélé une forte corrélation entre le chômage et la migration clandestine. En effet, 58 sur les 60 jeunes enquêtés sont inoccupés. Egalement, l'étude a montré l'impact de l'abandon scolaire sur une ruée vers la migration clandestine. 49 jeunes ont confirmé leur décrochage scolaire. La paupérisation et le dysfonctionnement dudit « ascenseur social » ont également contribué à l'accentuation du phénomène. Aussi, Moez Ghribi, a souligné l'effet provocateur que procurent les émigrés qui ont réussi leur vie en Europe, chez les jeunes diplômés au chômage, les poussant ainsi à s'orienter vers « La Harka », à la recherche d'un statut social. Les principaux circuits de l'émigration clandestine utilisés en Tunisie sont situés essentiellement au Cap Bon, à Mahdia et à Kerkennah, à cause de leur proximité des archipels italiens. Aussi, il est notoire que les pays du Maghreb, notamment le Maroc, la Tunisie et la Libye, représentent une passerelle obligatoire dans les mouvements migratoires de l'Afrique vers l'Europe. L'inclusion sociale comme alternative Moez Ghribi a indiqué que le flux migratoire s'est intensifié après la révolution à cause du contexte politique et social qui régnait alors. Les recommandations de cette étude appellent à renforcer le travail de sensibilisation des jeunes. Moez Ghribi a, également, précisé qu'une stratégie de coopération entre le gouvernement et la société civile doit être établie, outre les coopérations sécuritaires entre les divers gouvernements. De son côté, Lorina Lando, présidente de l'Organisation internationale de la migration en Tunisie, a souligné l'importance des alternatives d'inclusion sociale et de développement régional pour lutter contre la migration clandestine, outre les politiques sécuritaires des gouvernements des divers pays de la Méditerranée. Elle a fait savoir que l'OIM travaille en Tunisie sur le volet informatif pour sensibiliser les jeunes et les adolescents sur les dangers de la migration irrégulière, et ce, en s'appuyant des vécus de jeunes migrants qui ont failli périr dans le large de la Méditerranée, en guise de moyen de persuasion.