Les fondateurs du parti écartés par Hafedh Caïd Essebsi et ses fidèles lieutenants se préparent à reprendre leur place au sein de Nida. Des concertations sont en cours en vue d'imaginer les moyens de faire revenir le parti aux nidaistes de la première heure La bataille de la reprise en main de Nida Tounès par ses fondateurs ou ses pionniers, à l'instar de Lazhar Akremi, Boujemaâ R'mili, Wafa Makhlouf et même Mohsen Marzouk et Ridha Belhaj, a-t-elle déjà démarré dans le cadre de ce qu'on peut appeler les négociations secrètes tenues à l'heure actuelle entre les pionniers ayant été écartés du parti par Hafedh Caïd Essebsi ou ayant préféré se retirer d'eux-mêmes quand ils ont compris qu'ils n'avaient plus de place au sein du parti à l'époque où Hafedh a pris le pouvoir et y a installé son équipe ou sa garde rapprochée ? La question est posée dans le paysage politique national à la lumière de la crise qui couve depuis longtemps au sein du parti et dont l'opinion publique est aujourd'hui au fait de tous les détails à la suite de la déclaration faite, mardi soir, par Youssef Chahed: «Hafedh Caïd Essebsi et son entourage ont tout détruit au sein de Nida Tounès. En témoignent la défaite cuisante aux législatives partielles en Allemagne et lors des élections municipales du 6 mai et aussi la perte par le parti de près d'un million de voix depuis les élections de 2014». Beaucoup d'observateurs s'interrogent : n'est-il pas temps que les fondateurs de Nida Tounès écartés de sa direction depuis fin 2015, plus particulièrement depuis le congrès de l'entente à Sousse, reprennent l'initiative et décident de retourner au parti dans le but de «l'arracher des griffes de l'équipe dirigeante actuelle qui lui a fait perdre son statut de formation politique n°1 dans le pays», comme le confie à La Presse une source informée et proche des pionniers. La même source précise : «Des rounds de négociation et de concertation ont déjà démarré entre les fondateurs du parti à l'échelle nationale et les responsables des coordinations régionales dans le but de reprendre le parti et d'obliger la direction actuelle à démissionner et à nous remettre les archives et toute la logistique du parti. Nous sommes pour le moment en train d'examiner les mouvements à organiser en vue de parvenir à notre objectif, celui de pousser vers la porte de sortie Hafedh Caïd Essebsi et l'équipe des loosers qui l'entoure dont en premier lieu Borhène Bsaïes, Wissem Saïdi, Mohsen Hassen et Samir Laâbidi». Pour conclure, notre source laisse entendre qu'un mouvement est attendu d'un moment à l'autre. Il est possible d'organiser un sit-in au sein du siège du parti. Nida Tounès a vécu Boujemaa R'mili, l'un des douze fondateurs de Nida Tounès aux côtés du président Caïd Essebsi, Taïeb Baccouche, Mohsen Marzouk et Ridha Belhaj, qui a annoncé, il y a quelques mois, qu'il se retirait de la vie politique nationale, révèle à La Presse : «Personne ne m'a contacté pour le moment pour m'informer de la possibilité pour les pionniers de retourner au parti. Je suis toujours attaché à ma position de quitter la scène politique nationale». Il ajoute : «Pour moi, l'expérience de Nida Tounès a vécu et le parti a déjà donné tout ce qu'il pouvait. L'appellation du parti pourrait changer et il pourrait s'ouvrir à d'autres familles politiques qui portent les mêmes convictions que les nidaïstes». Est-il prêt à revenir au parti au cas où la direction actuelle se résignerait à partir ? Boujemaâ R'mili ne ferme pas définitivement la porte à un retour à ses premières amours. Il se contente de souligner : «La crise ne fait que commencer pour le moment. Et à chaque développement ou nouveauté, la réponse qu'il faut».