La parité pourrait être assimilée à un paiement de facture cash par une défense qui se cherche encore. Deuxième et avant-dernier test avant les choses sérieuses, et encore des enseignements à tirer à la faveur de ce Tunisie-Turquie qui s'est déroulé en Suisse. Un nul que l'on pourrait assimiler à un paiement de facture cash par une défense qui se cherche et qui a encore une fois a été prise de court par l'accélération ou le renversement de jeu de l'adversaire. Nos latéraux, surtout du côté droit, ont toujours un temps de retard et permettent à l'adversaire de centrer ou de prendre en défaut le dispositif mis en place. Des fautes qui ont été déjà signalées lors du match livré au Portugal: un manque de communication donc qui permet aux Turcs de battre le gardien tunisien alors que pas moins de huit ou neuf joueurs meublaient la zone. Où étaient-ils? Comment se fait-il que le jeune Hassen n'ait pas réussi à placer et commander sa défense alors que presque toute l'équipe s'était repliée ? Est-ce une question de timidité, de langage, ou de manque de concentration ? A force d'être exposé et en encaissant des but qu'il aurait pu éviter avec une défense mieux dirigée, ce gardien de but risque de devenir une cible. Ce qui serait une perte pour toute l'équipe. Ce jeune vaut plus que les misères auxquelles il est exposé, par la faute d'une défense mal placée et pas du tout synchronisée. Retard à l'allumage... Indépendamment de cet aspect, l'équipe tunisienne a été encore une fois lente au démarrage. Elle a encaissé un but (certes sur penalty), mais a pu remonter la pente, grâce à sa force de caractère, puis à prendre l'avantage. Un avantage qu'elle a été obligée de laisser filer à la faveur d'une nouvelle bêtise défensive ! Nous ne sommes pas les seuls observateurs de ces matchs de préparation. Les cassettes et les enregistrements de tous nos derniers matchs seront immanquablement disséqués par des spécialistes autrement plus compétents et on mettra à nu toutes ces insuffisances qui seront exploitées par nos adversaires potentiels. Déjà ils se sont certainement rendu compte que nous sommes prenables à droite et que dans les dix-huit mètres il y a des boulevards sur lesquels il est possible de se promener sans crainte d'être attaqué ou pressé. C'est déjà beaucoup. Le sélectionneur se doit de trouver la formule en secouant ses défenseurs. De deux choses l'une: ou les ordres et les instructions ne sont pas bonnes, ou elles ne passent pas. A ce niveau la répétition des mêmes erreurs est un drame, lorsqu'il s'agit de jouer une qualification. De toutes les manières, on ne peut pas toujours compter sur cette force de caractère ou ces exploits individuels pour égaliser et s'en tirer à bon compte. Une lutte sans merci ! Le premier tour est toujours une lutte sans merci dans laquelle les places sont chères, très chères et il ne s'agit nullement de se laisser surprendre par des buts qu'on aurait pu éviter par une meilleure concentration et par une attitude plus ferme, surtout sur les côtés qui sont actuellement notre faiblesse. La prochaine rencontre à livrer à l'Espagne ne sera pas de tout repos. Elle nous permettra, elle permettra surtout à l'équipe, de prouver qu'elle a compris la leçon. L'effectif dont dispose le sélectionneur est en mesure de s'adapter à toutes les conditions. La belle brochette de joueurs est excellente. Elle est formée de joueurs qui savent ce qu'est un match de haut niveau, possèdent jeunesse, vigueur et assez de sens de responsabilité pour imposer leur façon de jouer et de se faire respecter techniquement et collectivement. C'est ce qui manque à cette équipe qui doit démontrer qu'elle sait ce qu'elle veut et qu'elle est en mesure de s'imposer par sa force de caractère et son savoir-faire. Et ils l'ont démontré aussi bien contre le Portugal que contre la Turquie, que les changements stratégiques opérés en cours de jeu ont eu lieu sans que l'ensemble ne perde son équilibre et sa stabilité. Cela suppose l'excellence de la communication qui règne entre les joueurs et leur encadrement technique. Face à la «Roja», la manière avant le résultat ! En dépit de toutes ces remarques, qui font souffler un vent d'inquiétude, il y a eu quand même une note positive : le comportement du milieu et de l'attaque ; ces deux compartiments se complètent dans la récupération de la balle et dans la relance. La progression par passes courtes tout en multipliant les triangulations prouvent que la complicité entre les joueurs est de retour. Il faudrait néanmoins que les velléités offensives soient plus portées vers l'avant pour gagner du temps et déséquilibrer le dispositif de l'adversaire. La multiplication des passes latérales donne le temps au réseau défensif adverse de se replier et de se reconstituer. Nous pensons que la mise au vert du groupe, maintenant connu, lui permettra de récupérer et d'être plus frais et plus disposé. Il n'y a pas le feu en la demeure certes, mais face à l'Espagne c'est la façon d'évoluer qui sera plus importante que le résultat. La liste des 23 En marge de la rencontre amicale internationale face à la Turquie (2-2), nous connaissons désormais la liste officielle des 23 Tunisiens qui disputeront la Coupe du monde 2018. Gardiens de but : Moez Hassen (Chateauroux/Fra), Aymen Mathlouthi (Al Batin/SA), Farouk Ben Mustapha (Al Shabab/SA). Défenseurs : Hamdi Nagguez (Zamalek/Egy), Dylan Bronn (La Gantoise/BEL), Rami Bédoui (Etoile du Sahel), Yohan Benalouane (Leicester City/Ang), Syam Ben Youssef (Kasimpaça/Tur), Yassine Meriah (CS Sfaxien), Oussema Haddadi (Dijon/Fra), Ali Maâloul (Al Ahly/Egy). Milieux de terrain : Elyès Skhiri (Montpellier/Fra), Mohamed Amine Ben Amor (Etoile du Sahel), Ghaïlene Chaâlali (Espérance de Tunis), Ferjani Sassi (Al Nasr/SA), Ahmed Khalil (Club Africain), Seïfeddine Khaoui (Troyes/Fra), Naïm Sliti (Dijon/Fra), Anis Badri (Espérance de Tunis), Wahbi Khazri (Rennes/Fra). Attaquants : Fakhreddine Ben Youssef (Al Ittifak/SA), Bassem Srarfi (Nice/Fra), Saber Khalifa (Club Africain). En Russie, la sélection tunisienne évoluera dans le groupe G avec l'Angleterre (18 juin), la Belgique, (23 juin) et le Panama (28 juin). Les six joueurs écartés Après la divulgation de la liste des 23, le sélectionneur national, Nabil Maâloul, a écarté Moez Ben Cherifia, Khalil Chammam, Bilel Mohsni, Mohamed Wael Belarbi, Karim Laribi et Ahmed Akaïchi. Kamel GHATTAS