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Russia 2018 : Décevante prestation tunisienne
Tribune
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 06 - 2018


Par Boubaker BENKRAIEM*
Le football est devenu, grâce aux nombreuses vedettes internationales dotées de don, d'instinct, de talent et d'aptitude hors du commun, l'une des activités sportives les plus spectaculaires, les plus appréciées, les plus populaires et en perpétuel développement.
On dit souvent que le Brésil est le pays de la samba et du football, mais il serait difficile de dire lequel des deux sports est le plus populaire. Le foot est le premier sport brésilien et compte des millions de supporters. D'ailleurs, qu'ils fassent partie des petites ou des grandes équipes, tous les joueurs s'impliquent dans le football corps et âme. Au Brésil, certaines industries et traditions sont dédiées au football, ce qui en fait une partie importante de la culture du pays.
Des prodiges, dans ce domaine, nous ont fait vibrer durant notre enfance et notre jeunesse et nous ont permis d'admirer leurs prouesses, d'une part et, d'autre part, ont imposé ce sport comme étant celui qui fait intervenir, à la fois, les capacités techniques, physiques et mentales. Pour ne citer que quelques noms, Larbi Ben Mbarek (Maroc), le roi Pelé (Brésil), Di Stephano (Espagne), Eusebio (le Mozambicain, premier Africain Ballon d'or en 1965 et qui a fait les belles années du club portugais Porto, décédé depuis seulement quelques années), Maradona (Argentine, artisan du Championnat du monde de son pays), Kopa et Platini (France) Zineddine Zidane (qui a permis à la France d'être championne du monde en 1998), Noureddine Diwa, Abdelmajid Chettali, Hamadi Agrebi et Tarek Dhiab (Tunisie) et les contemporains Cristiano Ronaldo (Portugal) et Leo Messi (Argentine) sont et resteront des immortels tellement ils nous ont fait et nous font encore frémir durant le spectacle qu'ils nous offrent, à chaque match, lors de l'étalage de leurs remarquables art, habileté et adresse.
Notre pays a eu, par le passé, de bons et talentueux sportifs dans de nombreuses disciplines, dont le football. Jouant essentiellement pour les couleurs de leurs équipes ou du pays, le côté financier importait peu et ils pratiquaient ce sport comme amateurs. C'est grâce à leur ténacité, à leur volonté et à leur patriotisme que notre pays a eu l'honneur et le privilège de représenter le continent africain lors de la Coupe du monde qui eut lieu en Argentine en 1978. Notre participation, cette équipe composée, surtout, d'amateurs, a été exceptionnelle, car outre le fait que nous avons fait, lors de notre prestation, honneur au continent africain, nous avons été admirables puisque nous avons gagné notre premier match, fait match nul au second et perdu par 1 à 0 le troisième à cause de quelques erreurs d'arbitrage. Nous qui avons vécu cette fabuleuse prestation argentine, nous avons rêvé de revivre, à chaque Coupe du monde de football, les mêmes sensations et la même fierté. Ceci ne s'est, malheureusement, pas produit encore.
Après avoir réussi, tant bien que mal, notre qualification à la Coupe du monde de football 2018 en Russie, tous les espoirs étaient permis, surtout lorsque l'entraîneur, enivré par quelques satisfaisants comportements de notre équipe durant les quelques matchs amicaux, nous vendit de faux espoirs puisque son objectif n'était plus le passage au second tour. En effet, il déclara, à plusieurs reprises, qu'il viserait, désormais, les quarts de finale et beaucoup de monde l'a cru. C'est ce qui explique l'engouement de tant de citoyens qui ont tout fait pour partir en Russie, en vue d'encourager notre équipe. Et le chiffre de quinze mille supporters est, souvent, avancé.
Cependant, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts et les choses ont évolué, un peu partout dans le monde et ce, dans tous les domaines. L'introduction du professionnalisme en football dans notre pays, a eu pour conséquence l'amélioration, certes, de la situation matérielle des joueurs qui fut, par ailleurs, assez exagérée et même abusive puisque leurs salaires sont parmi les plus élevés du pays. D'autre part, et malgré la situation financière du pays, la grande majorité de ces footballeurs ne s'acquitte pas de ses devoirs fiscaux, l'une des deux seules obligations prévues par aussi bien la Constitution de 2014 que celle de 1959. C'est pourquoi beaucoup de jeunes essaient, par tous les moyens, de devenir footballeurs et de réussir une carrière, bien qu'assez courte, mais, certainement, plus que juteuse. Cela est d'autant plus vrai que l'équipe à laquelle nous avons infligé 3 buts à 1 en Argentine, il y a quarante ans, a fait des progrès énormes avec un entraîneur national ; elle a infligé une cuisante défaite au champion du monde, en titre, l'Allemagne, par 1 but à 0. Pour nous, tous les espoirs étaient permis et nous attendions notre premier match, avec l'Angleterre, avec une grande impatience et beaucoup de détermination et d'espoir et une confiance, quelque peu, mitigée.
D'ailleurs, quelle fut grande et immense notre déception après avoir assisté, grâce à la magie de la télévision, aux deux premiers matchs contre l'Angleterre et la Belgique. Je n'exagèrerai pas en affirmant que notre équipe a été, pour le moins qu'on puisse dire et surtout lors du deuxième match, tout simplement méconnaissable et, souvent, inexistante. Tout le monde, tous les Tunisiens qui ont vu ce second match, ne reconnaissaient pas les joueurs qui semblaient être pétrifiés par leurs adversaires. Où est l'équipe qui a tenu en échec le Portugal et l'Espagne, qui a battu l'Iran, le Costa Rica et tant d'autres lors des matchs amicaux ? L'impression qui se dégageait était qu'ils avaient peur de l'adversaire, qu'ils ne savaient quoi faire avec le ballon, qu'ils ont oublié leurs repères, qu'ils n'avaient ni schéma tactique à suivre, ni capacités techniques à mettre en œuvre contre l'adversaire, qu'ils se débarrassaient du ballon aussitôt qu'ils le recevaient, allant parfois jusqu'à le lancer n'importe où et n'importe comment ! Nous étions surpris et abasourdis de voir l'un de nos joueurs, connu comme étant l'un des meilleurs défenseurs d'Afrique et qui participait, souvent, aux attaques, donner deux balles à l'adversaire qui, sans la moindre hésitation, les transforma en buts.
Etre footballeur de haut niveau nécessite des connaissances techniques indéniables, confirmées et incontestables, une condition physique puissante et herculéenne, un désir de faire honneur à son pays indiscutable, un mental hors pair et un suivi psychologique par de grands spécialistes du domaine. Trois de ces quatre conditions avaient fait défaut à notre équipe lors des deux premiers matchs.
Etre footballeur professionnel exige des droits et des obligations. Ayant choisi comme profession le football, le joueur doit, d'abord, respecter les termes du contrat qui le lie à son employeur pour lui donner toutes les satisfactions. Ensuite, il doit aussi respecter le public venu, en payant cher son billet, le voir pour assister au beau jeu et à un joli spectacle et constater, de visu, que le joueur ne lésine en rien pour dominer son adversaire du jour.
Etre joueur de haut niveau remarquable et remarqué peut être, aussi, un honneur parce qu'il aura toutes les chances d'être remarqué par le sélectionneur. C'est ainsi qu'il aura la chance d'être intégré à l'Equipe nationale, cette ambition qui taraude l'esprit de tout sportif lui permettant de mériter la représentation de son pays dans les compétitions internationales, d'une part, et, d'autre part,de devenir célèbre pour être recruté par les grands clubs de grande renommée.
Aussi, quel que soit le résultat du dernier match contre le Panama qui, d'après ses résultats, est une équipe très moyenne, le mal est fait : la déception des Tunisiennes et des Tunisiens est grande, et l'espoir de voir l'équipe de 2018 dépasser et faire mieux que celle de 1978, quarante ans plus tôt, ne s'est pas réalisé mais le souhait de tous nos concitoyens est que l'Etat prenne ses responsabilités et demande des comptes pour, au moins, justifier tout cet argent dépensé, ces quatre dernières années, pour le football. Notre ambition n'était certainement pas de remporter la Coupe du monde mais de voir notre équipe se comporter dignement, courageusement, disputer le match d'égal à égal, d'homme à homme, sans peur et sans reproche, mouiller le maillot, quitte à perdre mais dans l'honneur et après avoir donné le maximum d'elle-même comme l'ont fait les Lions de l'Atlas, durant leur dernier match contre l'Espagne (2 à 2) en se battant comme de véritables lions. De même, le comportement de l'équipe d'Iran contre le Portugal (1 à 1 ) a été considérable et digne.
Notre football n'a pas évolué comme c'est le cas en Afrique, en Europe et en Amérique latine. Nous devons travailler beaucoup toutes les composantes de ce sport populaire : que ce soit l'aspect technique, l'aspect physique demeure primordial et même capital ainsi que le côté psychologique nécessaire au maintien du mental. Il est inadmissible qu'un joueur de haut niveau ne sache pas amortir le ballon, le contrôler correctement ou se démarquer, en permanence, pour recevoir de bonnes passes de ses camarades. De même, il est impardonnable de permettre aux joueurs de l'Equipe nationale de ne pas entonner l'hymne national. Celui qui ne trouve pas le temps d'apprendre le refrain et un couplet n'a pas sa place dans cette équipe représentative.
De même, il n'est pas donné à n'importe qui d'exercer le métier d'entraîneur et le fait d'avoir réussi une grande carrière en tant que joueur n'a jamais été suffisant pour faire l'entraîneur et, surtout, le réussir. Cette fonction est devenue une science exacte et de grandes écoles européennes et sud-américaines en ont fait leur preuve.
Je pense qu'il ne faut pas attendre la fin de la Coupe du monde pour donner un bon coup de balai dans les organismes nationaux qui s'occupent du sport-roi, le football, l'opium des foules par excellence en vue de faire un bilan impartial et désintéressé, laver notre linge sale en famille, arrêter les objectifs et tracer une stratégie. Toutefois, j'espère que la direction de la Fédération de football ne s'accrochera pas aux règles de la Fifa et, pour peu qu'elle ait le sens de l'honneur et le minimum de courage, démissionnera et convoquera une assemblée générale extraordinaire élective en vue de faire le bilan et surtout passer la main à une nouvelle équipe. Parmi les questions à revoir on peut citer, entre autres,le professionnalisme, les salaires des joueurs qui doivent être revus à la baisse, et peut-être, même, divisés par deux ainsi que les moyens de financement des clubs.
En effet, notre participation a été non seulement décevante mais encore blessante, honteuse et même avilissante au regard des attentes de tout un peuple avide et impatient, depuis une dizaine d'années, de réussites édifiantes pouvant relever son moral.
Cependant, et lorsqu'on regarde les choses de très près, notre Equipe nationale de football de 2018 est, malheureusement, le reflet de la société tunisienne actuelle : égoïste, indécise, partisane du moindre effort, paresseuse, peureuse, versatile et j'en passe. Ces tares, apparues après le 14-Janvier, doivent faire l'objet d'études sérieuses en vue d'y faire face pour leur trouver, très rapidement, les solutions adéquates.
Notre grande crainte est de voir, dans quelques semaines, la catastrophique participation de notre Equipe nationale de football, oubliée et son étude reportée pour après les vacances d'été et ainsi * Tarja3 halimaliadathail kadima*. Et comme on a, toujours, laisser faire et laisser aller, on verra cela plus tard et ce plus tard risque de ne jamais arriver parce que les préoccupations des politiques sont ailleurs.
Que Dieu garde et protège la Tunisie éternelle, l'héritière de Carthage !
* Ancien gouverneur


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