«Gagner son pain à la sueur de son front», tel le slogan des jeunes de Thala qui ont rejoint le programme d'appui aux zones défavorisées. Ce programme, considéré comme leur dernier recours, a constitué l'occasion pour eux de trouver un emploi et de s'intégrer dans la vie professionnelle. Le polissage des pierres issues des déchets du marbre des carrières de Thala a nécessité des mois de travail. Dans ce contexte, le Bureau international du travail a adopté avec ses partenaires tunisiens une approche consistant à segmenter un marché en plusieurs parties afin de faire participer le plus grand nombre de jeunes entrepreneurs locaux. Cette approche est fondée sur l'idée de la valorisation des déchets du marbre des carrières de Thala qui contiennent une énorme réserve de pierres inutilisées. Ce projet, placé sous la tutelle du ministère du Développement et financé par l'Union européenne, a réuni le Bureau international du travail (BIT) et plusieurs structures publiques. L'importance de ce projet est due au fait qu'il est environnemental par excellence puisqu'il contribue à la dépollution de Thala des déchets des pierres de marbre et vise à créer des emplois et augmenter la capacité opérationnelle tout au long du processus de la transformation des pierres. Khaled Hrichi, ouvrier spécialisé dans le carrelage et la valorisation des déchets de carrière, explique : «J'ai eu la chance de travailler et comme le reste du groupe, j'ai été formé dans le bâtiment. Nous avons appris les techniques de carrelage en utilisant la pierre sculptée, une technique oubliée que nous avons essayé de faire revivre à travers la méthodologie du Bureau international du travail. Thala ne reste pas de marbre... elle le travaille» ! Un projet appuyé par le BIT a consisté à réunir trois sources d'eau (Aïn Sultan, Aïn Mizab et Aïn Maklaou) et à les relier à un système de contrôle manuel, situé aux entrées des champs de figuiers et d'oliveraies. Ce projet a permis d'exploiter de façon systématique et moderne 20 hectares de figuiers, et de rassembler un nombre important d'agriculteurs pour assurer une meilleure exploitation de l'eau. Des artisans ont profité également de l'appui du BIT, à l'instar de Fathiya Boufath artisane qui a affirmé que «lorsque nous avons rencontré les membres du Bureau international du travail pour la première fois, nous ne pensions pas que notre projet allait se réaliser. Les encouragements de la BIT nous ont permis de réaliser nos objectifs, de faire de notre rêve une réalité et de mener une vie meilleure. La ville de Kesra offre de nombreuses opportunités prometteuses. Ces projets que nous avons pu développer permettent de valoriser les produits locaux», a-t-elle conclu.