Pour faire face à la crise par laquelle passe le secteur du lait, le ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche a adopté un programme « exceptionnel de renouvellement du cheptel local » Finalement, le ministère de l'Agriculture a décidé de supporter à lui seul la charge de l'accroissement du coût de la production de lait, pour maintenir son prix à la consommation. Une décision qui, selon le ministre de l'Agriculture Samir Taieb, va mettre fin à la spéculation des distributeurs ainsi qu'à la pénurie conjoncturelle du lait sur le marché et permettra une certaine embellie pour un secteur qui est désormais en difficulté. Par ailleurs, lors d'une conférence de presse qui s'est tenue hier au siège du ministère, le ministre de l'Agriculture a annoncé le lancement d'un « programme exceptionnel pour le renouvellement du cheptel local » qui fixe les principaux mécanismes de l'augmentation du cheptel laitier tunisien. Son principal objectif est de mettre en place des solutions urgentes pour faire sortir les petits et les moyens éleveurs des limbes. Ce programme d'appui à la production du cheptel local a été adopté lors du Conseil ministériel restreint sur le secteur du lait qui s'est tenu vendredi 5 juillet et sera appliqué à partir de 2019. Un programme de 33 millions de dinars Le programme, dont le coût s'élève à 33 millions dinars, vise essentiellement à renforcer l'appui du ministère aux agriculteurs sur les plans financier, technique et juridique afin de pallier, dans l'immédiat, les entraves qui menaceraient dans la durée le secteur du lait. Il est décliné en sept principales décisions, qui sont les suivantes : Le doublement de la subvention au transport des fourrages et des déchets industriels. Le doublement de la subvention à l'engraissement des veaux pour passer de 150 à 300 dinars par tête de veau. La création d'une « caisse pour la santé animale » avec un fonds qui s'élève à 10 millions de dinars. Sa principale mission est de veiller à la santé du cheptel. L'élaboration d'une étude nationale sur le cheptel pour identifier les races les plus adaptées à l'environnement en Tunisie. L'augmentation d'au moins 30 % des primes allouées à l'octroi du cheptel originel, avec un maximum de 60% pour les races mixtes du cheptel bovin (pour la production de lait et de viande rouge). L'instauration d'un cadre législatif permettant aux petits et moyens éleveurs de percevoir des primes et des aides financières s'élevant à 500 dinars, pour promouvoir la production du cheptel bovin. Cette mesure permettra la production d'environ 5.000 vaches. Renforcement du programme d'identification des vaches qui vise à lutter contre le bradage du cheptel local, en décidant une prime encourageant la traçabilité bovine pour le compte des privés, arrêtée à 0,2 dinar par tête de vache. Le stress hydrique fait pression A la fin de la conférence de presse, le secrétaire d'Etat aux Ressources hydrauliques et la Pêche Abdallah Rabhi, a fait le point sur la situation des ressources hydriques, notamment au niveau des barrages. Il a fait savoir que le niveau des eaux dans les barrages a chuté pour la troisième année consécutive. Les apports en eau, cumulés jusque-là, ont atteint 988 millions de mètres cubes, enregistrant un manque global de 632 mètres cubes par rapport à la moyenne habituellement enregistrée. Toutefois, il a précisé que la Sonede n'a pas épargné ses efforts pour assurer l'accès des citoyens à l'eau potable, et ce, à travers une stratégie impliquant le forage des puits, notamment dans les régions du centre du pays, outre l'intervention immédiate pour la maintenance des réseaux de distribution de l'eau potable. Le secrétaire d'Etat a précisé que comme l'année dernière, il y aura recours au pompage des eaux à partir du barrage de l'extrême nord du pays pour assurer l'approvisionnement en eau des habitants à travers le pays.