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Nos bourreaux «exécutés»
APRÈS L'ELIMINATION DE LA Belgique ET DE L'ANGLETERRE
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 07 - 2018

La France et la Croatie seront en finale de la Coupe du monde ce dimanche. Pour y parvenir, ils ont eu raison respectivement
de la Belgique et de l'Angleterre, les deux bourreaux de notre équipe nationale.
Au début de toute phase finale de la Coupe du monde, trente- deux nations arrivent boostées par un grand rêve. Celui de faire honneur à leurs pays en défendant avec bravoure leurs couleurs. Elles sont en majorité emportées par l'ambition d'aller jusqu'au bout de la fabuleuse aventure footballistique planétaire. Mais au bout du parcours, la gloire ne sourit qu'à un seul élu. Celui qui aura l'exclusivité de goûter aux charmes du sacre mondial. Ce splendide trophée de six kilos d'or massif.
Eh bien, c'est à cette étape finale que l'on est arrivé avec l'édition de Russie 2018 qui connaîtra son épilogue ce dimanche à Moscou dans le cadre de la finale inédite qui opposera la France à la Croatie.
Ainsi, le verdict de l'heureux élu, qui sera roi du monde pour un bail de quatre ans, sera donné dans deux jours.
Mais avant de parler des prouesses de la France et de la Croatie affichées lors de leurs deux demi-finales de mardi et mercredi derniers, respectivement devant la Belgique et l'Angleterre, mettons quelques lumières sur le rêve brisé des deux dernières.
En effet, l'Angleterre et la Belgique étaient nos compagnons du premier tour. Ces deux équipes, qui n'ont fait qu'une bouchée de notre sélection, étaient à l'origine de l'amère déception que tous les Tunisiens ont vécue à l'occasion de ce Mondial. Tous les spécialistes avertis ont même prédit une sérieuse candidature à la consécration finale pour ces deux grandes équipes. Le fait qu'elles aient atteint les demi-finales renforçait cette idée. Seulement en football, un peu comme dans le jungle d'ailleurs, les prédateurs des uns peuvent devenir les proies des autres. C'est une question d'équilibre ou plutôt de déséquilibre de forces.
Et c'est ainsi que nos deux bourreaux, l'Angleterre et la Belgique, ont été «exécutés» à leur tour sans pitié par leurs bourreaux à eux : la France et la Croatie. Passons.
Vers une finale captivante
D'ailleurs, nous n'avons pas manqué de remarquer que la France et la Croatie ont laissé entrevoir une certaine supériorité dès le premier tour, même si c'était moins évident pour la France, dont le rendement s'est illustré par une frappante courbe croissante au fil des matches.
Les Français n'ont montré leurs réelles ambitions qu'après avoir balayé magistralement de leur chemin l'Argentine (4-3) et l'Uruguay (2-0) en huitième et quart de finale.
Leur confirmation vient d'être donnée à l'occasion de leur demi-finale jouée mardi dernier contre la Belgique. Grâce à leur seul but marqué par le défenseur Umtiti (51'), les Français ont magistralement freiné la marche des Belges qui étaient donnés pour favoris dans cette édition, notamment après leur succès édifiant face au Brésil (2-1) en quart de finale. Depuis, mardi la fête est totale en France, particulièrement à Paris comme si les «Bleus» avaient déjà remporté la Coupe du monde !
Seulement après la jolie performance de la Croatie réussie aux dépens de l'Angleterre avant-hier soir (2-1) au terme d'un duel musclé et pleinement disputé, on est en droit de dire que la finale France-Croatie sera des plus indécises.
Les feux n'ont jamais été suffisamment braqués sur la Croatie de Luka Modric, cette équipe qui a pourtant fait montre d'une cohésion parfaite et d'une force mentale à toute épreuve.
La leçon qu'elle vient de donner dans ce contexte à l'Angleterre en témoigne largement et donne un sérieux avertissement aux protégés de Didier Deschamps qui semblent exagérément emballés par le fait d'avoir accédé à la finale. La Croatie est un très sérieux client, capable d'imposer sa loi à quiconque.
Modric, Ballon d'or 2018 ?
Ce que les Croates ont réalisé jusqu'à présent avoisine l'excellence. Ils ont arraché leur qualification dans les trois derniers matches contre le Danemark (1-1 et 3-2 t.a.b.) en huitièmes de finale contre la Russie (2-2 et 4-3 t.a.b.) en quart de finale, et avant-hier, en demi-finale face à l'Angleterre après des batailles historiques qu'ils ont âprement disputées. Leur détermination, leur force mentale et surtout leur grande maîtrise tactique font d'eux un sérieux concurrent de la France qui risque d'être désagréablement surprise.
La performance de la Croatie s'est illustrée dans le fait qu'elle s'est imposée haut la main dans trois bras de fer de 120 minutes d'affilée.
D'aucuns pensent qu'ils arriveront exténués devant la France. C'est peu connaître ces accrocheurs de Croatie qui sont également un groupe de grands joueurs talentueux avec le Madrilène Luka Modric, le Barcelonais Ivan Rakitic, Mario Mandzukic (Juventus) et tous les autres. Et dans le cas où la chance souriait à la Croatie ce dimanche, elle entrera dans l'histoire et dans le giron des champions du monde.
Mais, c'est surtout son capitaine Luka Modric (34 ans), triple champion d'Europe avec le Real Madrid, qui se retrouvera bien propulsé au grade de sérieux candidat pour le Ballon d'or 2018, sacre jusque-là monopolisé depuis dix ans par les deux monstres sacrés, Ronaldo et Messi.


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