Les représentants de huit bailleurs de fonds internationaux ont rencontré hier, à Dar Dhiafa, le chef du gouvernement, dans le cadre d'une mission conjointe conduite par Johannes Hahn, commissaire chargé de la politique européenne de voisinage et des négociations d'élargissement Youssef Chahed : les principaux bailleurs de fonds sont venus soutenir la démocratie tunisienne et exprimer leur engagement auprès de la Tunisie Une réunion de haut niveau a été tenue hier à Dar Dhiafa à Carthage entre le chef du gouvernement et Johannes Hahn, commissaire chargé de la politique européenne de voisinage et des négociations d'élargissement. Sa visite en Tunisie entre dans le cadre d'une mission conjointe avec des représentants des huit principales institutions financières, à savoir la Banque mondiale, la Banque européenne de reconstruction et de développement (Berd), le Fonds monétaire international (FMI), la Banque allemande de développement (KFW), la Banque africaine de développement (BAD), la Banque européenne de l'investissement (BEI), l'Agence française de développement (AFD) et la Société financière internationale (IFC). Youssef Chahed, chef du gouvernement, a indiqué lors d'un point de presse qu'il s'agit d'une rencontre très importante avec les principaux bailleurs de fonds, venus pour soutenir la démocratie tunisienne, soulignant qu'il y a un grand engagement envers la Tunisie. Selon lui, le coût des projets de ces huit bailleurs de fonds dépasse les 3.500 milliards d'euros. «La Tunisie est en risque. On l'a bien vu avec la dernière attaque terroriste. Il est donc important de maintenir cette expérience démocratique unique», estime-t-il. Il a affirmé que la reprise économique est là mais reste insuffisante. «Nous voulons augmenter le taux de croissance pour créer de l'emploi et réduire le chômage. Cela passe par des mécanismes de financement pour le secteur privé, par des projets dans les régions intérieures, par la création d'opportunités d'emploi pour les jeunes chômeurs, par le renforcement de certains secteurs en évolution comme les technologies de l'information et de la communication, les énergies renouvelables, etc.», a-t-il expliqué. Il a également souligné que la réunion a porté sur l'importance de soutenir les catégories défavorisées, qui sont les plus affectées par les difficultés rencontrées en période de réforme. Bons indicateurs En ce qui concerne les grandes réformes, le chef du gouvernement a précisé que leur réussite requiert une conduite des réformes à travers le soutien financier et l'assistance technique. Il s'agit aussi de les faire connaître aux citoyens tunisiens. «Ces réformes ne sont pas dictées par qui que ce soit. En tant que Tunisiens, nous sommes appelés à réformer la Caisse de compensation, les caisses sociales, la masse salariale...», a-t-il lancé. De même, il a affirmé que les financements annoncés récemments (BM et FMI) sont déjà programmés dans la loi de finances 2018, indiquant que leur approbation montre que la Tunisie est sur la bonne voie des réformes. Il a également fait observer que la situation économique s'améliore avec de bons indicateurs dans le tourisme, l'exportation, etc. Pour les finances publiques, les réformes ont commencé à porter leurs fruits, selon lui, avec une augmentation des ressources propres dans le budget et aussi une maîtrise du déficit budgétaire. «On espère que le taux d'inflation commencera à reculer à la fin de cette année et que le rythme de la croissance augmentera davantage parce que la Tunisie est capable de faire mieux», rétorque-t-il. Soutenir les réformes De son côté, Johannes Hahn, commissaire européen à la politique européenne de voisinage et des négociations d'élargissement, a affirmé que la rencontre avec le chef du gouvernement et ses ministres a permis d'explorer les voies de coopération dans l'avenir et en particulier dans les deux années qui viennent. «C'est un moment crucial pour continuer les réformes. Nous voulons exprimer notre profond engagement pour la démocratie tunisienne et que nous sommes prêts à soutenir davantage les efforts du gouvernement», a-t-il insisté. Il a ajouté que certaines réformes nécessaires doivent être engagées pour le bien-être des citoyens tunisiens qui ont le droit de vivre dans de bonnes conditions, indiquant que les institutions européennes et les bailleurs de fonds travaillent ensemble avec le gouvernement tunisien pour la réalisation de ces réformes.