Pour rendre la municipalité efficace et opérante, il est impératif de tracer des stratégies. Cela requiert le renforcement des compétences humaines, des moyens financiers et, surtout, la promotion d'une culture de transparence en termes de gestion. Des défis auxquels les nouveaux élus municipaux seront confrontés durant ce quinquennat qui démarre bien pour les uns et très mal pour les autres sur fond de sempiternels clivages politiques qui ont poussé de nouveaux élus à jeter l'éponge et s'éclipser totalement après avoir échoué à glaner la présidence du conseil municipal. Du coup, c'est la notion de la démocratie participative qui se trouve menacée, ce qui pourrait impacter la décentralisation et la gouvernance locale. Des jeunes qui réussissent déjà De jeunes élus municipaux, imbus de bonne volonté, ont émergé du lot et font déjà le bonheur des citoyens dans certaines communes. Ils ont saisi le message et ont multiplié les réunions et les campagnes de propreté, à l'instar de la municipalité de Menzel Abderrahmane à Bizerte et d'autres communes où les jeunes n'ont pas trop attendu pour se mettre au travail, plaçant l'intérêt des citoyens en premier degré. Même sur le plan de la communication, ils ont très vite réussi à charmer les citoyens et ont pu les impliquer davantage dans les campagnes de propreté et de respect de l'environnement. Contrairement à ces jeunes élus, de nouveaux conseillers municipaux ont eu un petit faible pour les anciennes pratiques, axées notamment sur le show et le comportement exhibitionniste qui dénote un déphasage avec la réalité et une perte de contact avec les citoyens. Ils sont entrés en hibernation suite à la proclamation des résultats et ont sombré dans l'attentisme après l'euphorie trompeuse des résultats des élections municipales, au moment où les citoyens piaffaient d'impatience de ressentir ce changement tant attendu et tant espéré. Les citoyens dans plusieurs communes ont très vite dû déchanter . Le paysage post-électorale sclérosé ne rassure plus et donne l'impression que la gouvernance locale n'est pas pour demain. Des municipalités encore en stand by L'élection du représentant du parti Ennahdha à la tête de la municipalité du Kram malgré la victoire du Nida lors des élections (2.918 voix contre 2.329) est l'exemple édifiant de l'échec de la cohabitation entre les partis politiques dans le cadre des élections municipales. Du coup, c'est l'indivision qui règne au sein de ce conseil sur fond d'éclipse d'un certain nombre de Nidaistes, ce qui en dit trop sur une cohabitation qui s'annonce très difficile et risque de faire écrouler toute la battisse de la démocratie participative dans cette commune et dans d'autres municipalités. La décentralisation sur le plan de la gouvernance est un processus long, complexe et semé d'embûches, mais au-delà de ces considérations, il faut tracer des stratégies pour répondre aux attentes des citoyens et être en symbiose avec la société civile, dont le rôle demeure primordial dans la réussite de toute action entreprise dans ce cadre, et pour offrir un meilleur service au citoyen et améliorer la situation des communes. Le nouveau Code des collectivités locales a conféré une nouvelle dimension à l'action des conseils municipaux visant à concrétiser la libre administration et offrir un meilleur service aux citoyens. En plus des compétences humaines en mesure d'appliquer à la lettre ledit Code, les municipalités doivent être dotées de moyens financiers en vue de concrétiser les attentes des citoyens, le tout sur fond d'entente entre les nouveaux élus qui sont appelés à travailler dans l'union et à s'assurer une formation adéquate qui tient compte des attentes des citoyens, loin des calculs partisans étroits. Malheureusement, ce n'est pas aujourd'hui le cas. Chaque parti applaudit sa victoire et semble reléguer au second plan la lourde responsabilité qui lui incombe au niveau de la gestion d'une commune. Demain est un autre jour, semblent se dire nos nouveaux élus.