Aujourd'hui, il y a un bon mélange même si on ne connaît pas trop encore les limites de cette nouvelle génération. Le test grandeur nature face à Galatasaray a offert avant tout une réponse temporelle. D'un côté, à des « apprentis »qui se doivent de transformer les espoirs nourris par l'assistance, de l'autre, à certains tauliers appelés à asseoir leur autorité sur le terrain. Sous les projecteurs de Radès, face à un adversaire chevronné et rompu au haut niveau, ce fut, côté clubiste, comme une bascule entre titulaires et stagiaires. Si la survie d'un parcours en championnat tient souvent à une entame sur les chapeaux de roues, la préparation d'avant-saison fait souvent éclater une vérité aux yeux de tous. Qualité de l'effectif, cohésion d'ensemble, affinités, partenariat, sérénité globale, implication, complémentarité et solidarité de groupe. En clair, quand l'équipe sera en parfaite osmose, Jose Riga pourra faire converger les potentiels ensemble, avec la foi comme confiance. En dépit du fait qu'il soit quelque peu méconnu au yeux du grand public, le technicien belge est loin d'être un néophyte du milieu. C'est avant tout un pragmatique qui s'adapte tout en restant constructif. Réticent lorsqu'on lui demande de se projeter, défenseur de l'immédiat. A ses yeux, le sport-roi est un objet de l'instant. Mais il ne rechigne tout de même pas à scruter l'horizon clubiste selon son entourage. Bref, il sait pertinemment que Kamel Kolsi, puis Bertrand Marchand, ont mis la barre assez haut la saison passée avec une équipe qu'il ont fait renaître de ses cendres après une entame d'exercice laborieux. En effet, la saison écoulée, le CA a accusé un tel retard à l'allumage que personne n'aurait parié sur un redressement clubiste et une fin de parcours couronnée de succès (toutes proportions gardées). Maintenant, même si depuis, Saber Khelifa, le buteur, et Seif Tka, le sauveur, sont partis. Comme observé face aux Turcs, la marge de progression de ce CA new-look est importante. Aujourd'hui, il y a un bon mélange même si on ne connaît pas trop encore les limites de cette nouvelle génération. Ce qui est avéré par contre, c'est que l'étape actuelle est primordiale. En ce sens, le discours servi aux nouveaux affamés de l'escouade clubiste doit être construit de manière aussi structurée que limpide. Une dynamique à entretenir Depuis le début de la préparation, Jose Riga s'active à réajuster et à repositionner. Il n'y a pas vraiment de surprises à ce niveau-là, juste une dynamique à entretenir et des joueurs à sublimer. C'est en effet le message que le timonier claironne en ce moment. Et à cette étape de la préparation, le tout début des répétitions, c'est forcément dans cet entrebâillement que le CA tente d'avancer et monter en régime. Sur ce, la question récurrente du moment est de savoir si cette saison sera celle de la récolte. Si, à terme, le CA constituera un groupe homogène. Une chose est sûre cependant. On n'est pas prêt à parler cette fois d'ego et de cette notion d'identité variable. Et au milieu de tout ça, Jose Riga a débarqué pour faire converger les potentiels ensemble. Ce faisant, pour toucher au but, il devra s'appuyer sur le potentiel collectif en place tout en resserrant le groupe, lui donnant, par là même, foi en ses capacités. Bref, ce qui doit primer, c'est ce vrai sentiment de confiance, les uns envers les autres. Dans l'adaptation tactique et la réponse collective, c'est tout un processus qui doit converger vers un destin compétitif, au plus haut niveau à terme, sachant que le CA retrouvera la C1 cette saison. Avoir un vrai vécu, partager une vision et une ambition communes, voilà le message actuellement véhiculé. En clair, place aux transformations, car c'est ce qui définira l'échelle du temps. Réputé attentif à l'aspect psychologique de la préparation d'avant-saison, le technicien flamand prône un discours constructif, sans s'enflammer, ni fanfaronner, mais avec une part de pression tout de même. Et de sa capacité aussi à manager les tauliers dépendra en partie sa réussite. Sur ce, pour toucher au but, il s'active à parler avec la passion et le naturel que certains lui connaissent. Pour l'instant, jusque-là, pour ce «bourreau de travail», il n'a pas été difficile de convaincre qu'il est, au Club Africain, la bonne personne au bon endroit. A lui maintenant d'écrire l'histoire de demain...