Si Abdi et Belkhiter ont globalement satisfait aux exigences de qualité et de fiabilité, Marco Simone va devoir mobiliser tout son génie pour bâtir un monument solide dans l'axe et lubrifier ses engrenages ! Du côté du Parc A, l'accalmie actuelle ne dissipe pas les inquiétudes quant à l'avenir proche du CA. L'exécutif fait front, trace son sillon et brave la marée. Les joueurs sont mobilisés, les recrues intégrées et le staff technique est à pied d'œuvre. Mais la structure clubiste reste quand même otage d'une conjoncture difficile. Plus de place au pessimisme ambiant et aux tiraillements de ces derniers temps toutefois. Pour un club de la trempe du CA, faire face aux soucis en tout genre, tenir ses engagements, régler les charges et s'acquitter des frais de fonctionnement est un travail au quotidien. L'argent est donc le nerf de la guerre. Et s'il venait à manquer, c'est toute la chaîne clubiste qui en ferait les frais. Sur ce, quand l'argent coulait à flots, le CA a aussi connu des ratés et a vécu des mésaventures. Donc, de l'argent certes, mais aussi de l'audace et de bonnes idées, tout en assainissant l'environnement. C'est à ce titre que le CA renaîtra de ses cendres. Ancré dans la réalité du moment, le CA a aussi la chance d'être un club historique, légendaire et attractif. Travailler son pouvoir d'attraction pour enrôler de bons éléments, tout comme pour réussir à garder ses joyaux doit donc forcément être de mise. En clair, le CA ne doit plus être déplumé au sortir d'un mercato ! Bref, il doit se renforcer et non se limiter à dégraisser et à affiner, s'il veut jouer les premiers rôles. Il a d'ailleurs fallu nous frotter les yeux très fort lors de l'intronisation de Fabrice Ondama et Lauwrence Lartey. Là, c'est du lourd mais ça ne doit pas être suivi d'une saignée en règle. Il faut comprendre que les puristes spéculent actuellement sur les départs de Chenihi, Belkhiter, Rusike et... Bilel Ifa. Cela dit, pour faire court, jusque-là, c'est en jetant un coup d'œil sur la colonne des arrivées du mercato qu'il nous a pris l'envie de nous pincer ! Pour un club dont le président-mécène est sujet à des problèmes de liquidités, ça tient la route, pour le moment. Et ce n'est pas du luxe pour un club qui doit travailler sa compétitivité. Sur ce, en quelques jours, la «caravane» clubiste a changé de sens. Le club ne dépense certes pas à foison. Mais les coupes budgétaires se font rares en ce moment. Une certaine tendance semble même être inversée. Après les départs de Kader Oueslati et Farouk Ben Mustapha, le gros des troupes, les tauliers, semblent résister aux avances gourmandes de certains concurrents. Saber Khelifa, Ahmed Khlil et Ghazi Ayadi ne sont pas allés voir si l'herbe était plus verte ailleurs ! Ce n'est peut-être (sans doute) que partie remise mais on aurait tort de bouder le plaisir de certains inconditionnels. Ces derniers s'attendent maintenant à ce que les dirigeants dépensent avec intelligence et audace. Dénicher de bonnes pioches, à l'instar de Khefifi et Chamakhi. Exploiter le réseau relationnel de Ridha Dridi, agent Fifa, qui connaît la filière africaine sur le bout des doigts. Il ne s'agit pas d'étaler son ambition à l'envi. Mais de savoir saisir les opportunités qui se présentent. C'est forcément habile de recruter des têtes d'affiche disponibles sur le marché. Les recruteurs appellent cela la vérité de l'instant. Et quitte à nous répéter, il semble que le mercato d'exode auquel le CA nous a habitués ne soit plus d'actualité. Sans être hyperactif sur le marché estival, le CA scrute et brasse large. Il s'agit maintenant de dépenser aussi l'argent qu'on a. Celui dont on dispose. Autrement, le CA s'exposera de nouveau aux contrecoups de sa politique. D'ailleurs, dernière sanction en date, les sommations de la Fifa en vue de régler les impayés du technicien Ruud Krol, n'ont pas manqué d'interpeller un CA qui ne doit plus s'emballer et spéculer tout en prenant des risques de pertes. Ce n'est pas un système durable mais un véritable guet-apens. Sortir le chéquier et proposer des contrats juteux ne doit pas être un leurre ni une surchauffe. Plutôt un indicateur qui permet de jauger la santé financière du club et sa crédibilité. Hamdi Dahmani en approche Pour revenir aux affaires techniques clubistes, l'on ne sait pas encore si le milieu international ghanéen Abdul Latif Anabila a signé mais on sait qu'il est proche du CA. Quant à l'attaquant tunisien Hamdi Dahmani, sociétaire de l'équipe allemande Fortuna Köln, il pourrait débarquer au Parc A prochainement. Agé de 29 ans, ce dernier a marqué 13 buts la saison passée. Anabila, à son tour, est doté d'un bon savoir-faire technique balle au pied. Il devrait pouvoir répondre aux normes de relance imposées par le chef de chantier, Marco Simone. Le «montage» du Ghanéen avec la seconde tige, Ghandri, donnerait de la hauteur à la structure axiale clubiste, et ce, afin de maîtriser les airs et permettre de placer la logistique du ballon sur de bons rails. On spécule certes à l'envi. Mais selon des données toutefois. Maintenant, à l'entrejeu, il s'agit aussi d'avoir une meilleure fluidité balle au pied. A cet effet, le roulement de la cheville ouvrière serait assuré par le multi-tâche Wissem Ben Yahia et l'inconstant Ghazi Ayadi. Sauf que l'altérabilité de ce dernier rouage pourrait laisser planer des doutes sur la profondeur de l'armature centrale ainsi que sur la fluidité de ses mécanismes. Et c'est là que le rôle d'Oussama Darragi devient prépondérant. Enfin, dernière étape de la construction, la défense, celle qui a posé le plus de problèmes la saison dernière, du moins jusqu'à la progression des latéraux via la confiance retrouvée de Ali Abdi et la percée de Belkhiter. Sauf que si ces deux joueurs ont globalement satisfait aux exigences de qualité et de fiabilité, Marco Simone va devoir mobiliser tout son génie pour bâtir un monument solide dans l'axe et lubrifier ses engrenages !