Entré de plain-pied dans la préparation d'avant-saison, le Club Africain version José Riga semble encore embryonnaire mais capable, selon les observateurs, de prendre progressivement du volume et du corps. On dit souvent que le football sans style n'est rien et que cet esthétisme est nécessaire pour distinguer un onze de ses rivaux ou adversaires. La particularité d'une équipe, c'est son fond de jeu, cette maîtrise, sorte de pierre angulaire autour de laquelle on construit un onze performant. Sauf que ça met du temps et ça demande de la persévérance, de la ténacité et une disponibilité à toute épreuve. C'est ce à quoi s'attelle forcément le technicien belge du CA, persuadé qu'avec une implication de tous les instants de la part de ses protégés, il dessinera à coup sûr les contours d'un CA plaisant, séduisant et surtout gagnant. Maintenant, il est hors de question de tout démolir et de rebâtir. Le CA a montré de belles choses la saison passée, achevant l'exercice tel un bolide lancé à vive allure. Et même éreinté par une saison à rallonge, le CA a touché au but, compostant son billet pour la C1. Avec un effectif limité quantitativement mais capable de tout, José Riga fera-t-il mieux que ces prédécesseurs (Kolsi et Marchand)? Saura-t-il sublimer cette équipe sanguine mais encore perfectible? Ce dont il est question avant tout, c'est tout d'abord de révéler ce supplément d'âme qui permette aux joueurs de ne former qu'une et même entité. Retrouver l'osmose, l'alchimie, la cohésion et surtout la solidarité de groupe. Voilà l'objectif premier du stage effectué du côté de Hammam Bourguiba. La saison passée, grâce à un discours qui passe et une mobilisation payante, le CA a même dépassé cette incapacité chronique à s'imposer dans les gros chocs. C'est désormais du passé. Mieux encore, certains succès de prestige ont bel et bien marqué un tournant. Servir d'électrochoc même, que ce soit pour le groupe ou surtout pour les supporters. Ces fans, ces inconditionnels si fabuleux. Ce public de type «latin» et chaud comme la braise qui ne demande qu'à vibrer au rythme des exploits clubistes ! Autre particularité naissante, c'est cette aptitude à garder la tête froide et à ne pas s'emballer. On l'a noté en finale de la Coupe de Tunisie. Comment ? Eh bien, le CA sait désormais rester tranquille, ne pas trop s'enflammer pour ne pas tout gâcher à terme... Prometteur et annonciateur mais ça dépend aussi des compétiteurs capables de relever le défi ! La loi du marché Comme à chaque intersaison, la loi du marché, les flux entrants et sortants occupent les pensées des responsables clubistes. Mercato à malice ou recrutement ambitieux, seule la vérité du terrain sera juge. Mais en attendant les signes avant-coureurs, si certains départs pourraient être considérables en termes de qualité, les bonnes pioches offensives pourraient compenser la sortie d'un certain Saber Khelifa par exemple. On pense à la filière camerounaise, sondée à l'envi ces derniers jours, en attendant peut-être le retour du Zimbabwéen Rusike. Cela dit, actuellement, l'effectif reste tout de même suffisant pour jouer les premiers rôles cette saison. Et ce faisant, jusque-là, le recrutement s'est axé sur des joueurs perfectibles mais pas toujours confirmés. L'on pense précisément à Ayoub Tlili, transfuge de Gafsa, ainsi qu'au jeune Wajdi Sahli, international olympique et promis à un avenir radieux. Ces éléments-là vont sûrement mouiller le maillot dans la perspective de se frayer une place au soleil à la rentrée. Il y a donc de quoi être optimiste et la confiance est de mise. Confiance en José Riga qui va devoir aussi souder le groupe en incorporant d'autres jeunes révélations. Par le passé, en été principalement, quand le CA a été (presque) entièrement remanié, il a rencontré bien souvent de nombreuses difficultés en début de saison. En clair, le staff technique doit vite trouver la bonne formule en espérant que la mayonnaise prenne rapidement. Les supporters, à leur tour, gardent espoir. Avec son bon recrutement et une bonne équipe sur le papier, le CA peut faire quelque chose. Mais il va falloir être costaud et constant dès les trois coups. Ne pas tarder à trouver ses marques. S'investir totalement. Il faut que les réglages s'opèrent maintenant, sans oublier qu'en parallèle, la direction doit s'activer à consentir l'effort nécessaire pour renforcer l'équipe dans toutes ses lignes. Gérer une nouvelle saison avec des impératifs à la clé au niveau des résultats ! La pression va être tout autre et le coach belge doit s'adapter aux siens, tout en les tenant en main. Un rapide flash-back nous rappelle qu'un grand nombre de techniciens clubistes n'ont pas survécu à une baisse de régime par rapport aux attentes de tous (supporters, direction). Bref, José Riga doit prendre le pouvoir à l'instant et marquer son territoire avant tout ! Par le passé, un certain Abdelhak Ben Chikha y est arrivé, avec, à la clé, un succès retentissant qu'on n'a pas oublié, ni fini encore de savourer !