Et si la crise qui a secoué le pays durant plus de quatre mois et a connu son épilogue samedi 28 juillet, au Palais du Bardo, annonçait que la famille progressiste et moderniste est sur la voie de trouver le leader fédérateur qu'elle cherche depuis 2011 ? Des analystes n'hésitent pas à désigner Youssef Chahed comme le futur probable leader de la famille progressiste moderniste. Beaucoup de facteurs, soutiennent-ils, militent pour que cette mission lui soit confiée Beaucoup d'observateurs et d'analystes se sont posé la question suivante : comment Youssef Chahed va-t-il exploiter la large victoire qu'il a remportée samedi 28 juillet au Parlement quand près de 150 députés ont accordé la confiance au nouveau ministre de l'Intérieur, Hichem Fourati ? En d'autres termes, y aura-t-il un avant — 28 juillet et un après — 28 juillet 2018 dans le sens que Youssef Chahed a réussi à opérer une véritable métamorphose au sein du paysage partisan national dans la mesure où il n'est plus, désormais, soutenu exclusivement par Ennahdha, mais aussi par d'autres partis dont en premier lieu Nida Tounès dont les députés ont décidé, à la dernière minute, d'accorder leur confiance à Hichem Fourati, sans oublier Machrou Tounès où il existe une frange importante au sein du groupe qui soutient le maintien de Youssef Chahed au Palais de La Kasbah et aussi certains députés d'Afek Tounès ainsi que le bloc «Al Watania» qui se sont rangés eux aussi du côté du chef du gouvernement. Maintenant que l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) a entamé depuis hier de longues vacances parlementaires l'on se demande du côté de la grande famille démocratique progressiste si l'heure n'est pas pour le rassemblement des forces éparpillées et s'il n'est pas temps de mettre un terme à la guéguerre des ego et des ambitions démesurées qui ont fini par diviser cette famille et lui faire perdre sa crédibilité, son poids sur la scène politique nationale, d'une part, et les élections municipales du 6 mai dernier, d'autre part, sans oublier les législatives partielles de décembre 2017 en Allermagne. Et pour être encore plus clair et plus direct, certains observateurs lancent l'idée selon laquelle les échecs accumulés depuis les élections du 26 octobre 2014, les crises qui ont fait éclater Nida Tounès en quatre partis et ont éparpillé son bloc parlementaire en quatre groupes (bloc pro-Hafedh Caïd Essebsi, bloc pro-l'Instance politique du parti, bloc Al Watania et enfin bloc Al Horra parlant au nom de Machrou Tounès lui aussi candidat à la division), l'implosion au sein d'Al Massar, la crise de leadership menaçant Afek Tounès d'éclatement et enfin la situation confuse qui règne au sein de l'Union patriotique libre (UPL), ne constituent-ils pas autant de facteurs ou d'indicateurs qui devraient pousser les militants et surtout les sages de la grande famille démocratique et moderniste à une prise de conscience générale selon laquelle il est temps de trouver un leader-fédérateur derrière qui et autour de qui les démocrates se mobilisent dès à présent en vue de préparer les grandes échéances de 2019. Et ces mêmes analystes n'hésitent pas à désigner Youssef Chahed comme le futur probable leader de la famille progressiste moderniste. Beaucoup de facteurs, soutiennent-ils, militent pour que cette mission lui soit confiée. D'abord, l'expérience qu'il a acquise au Palais de La Kasbah en tant que chef de gouvernement, le projet qu'il est en train de conduire, même si ses dividendes ne se font pas encore sentir, et enfin le capital confiance et crédit qu'il a remportés, samedi dernier, au Palais de Carthage, auprès des représentants de la famille démocratique dont plusieurs ont fini par comprendre que l'intérêt de la patrie est au-dessus des intérêts des partis et que leurs propres partis sont sur la voie de l'éclatement, voire de la perdition totale, au cas où ils ne saisiraient pas que les Tunisiens ne leur pardonnent plus leurs divisions, leurs dissensions et surtout leurs querelles de leadership. En tout état de cause, et même si les opposants irréductibles à Youssef Chahed poursuivent leur attachement à exiger son départ, lui et l'ensemble de son équipe ministérielle «dans les 10 jours à venir», oubliant que le pays accuse déjà des vacances ordinaires de deux mois puisque l'ARP ne laisse pas jusqu'ici évoquer la possibilité d'une session parlementaire exceptionnelle, il est significatif de relever que lancer l'idée de fédérer les partis appartenant à la famille démocratique autour d'un projet commun et d'un leader unique constitue un signal de maturité qui prouve que rien n'est encore perdu et qu'il est toujours possible pour les démocrates d'aller de l'avant à condition de placer les intérêts de la patrie au-dessus de toute autre considération.