Près de 1.000 nouveaux radars automatiques de détection de vitesse vont bientôt être installés dans tout le pays, ce qui contribuera à réduire les infractions routières en termes d'excès de vitesse, selon l'annonce faite dernièrement par le ministre de l'Equipement, Mohamed Salah Arfaoui, sur les ondes d'une radio privée. Un projet d'installation de 200 radars a été déjà annoncé en 2017 et qui serait le fruit de la collaboration entre les ministères de l'Intérieur et de l'Equipement. Toujours dans le cadre des déclarations, une annonce a été faite en 2017 concernant la mise en place imminente de 40 nouveaux radars embarqués de nouvelle génération et qui peuvent être déplacés et positionnés n'importe où. La majorité des radars en panne Les déclarations se suivent et se ressemblent, mais la concrétisation fait toujours défaut. Du côté de l'Observatoire national de la protection routière, rien ne semble confirmer encore l'installation dans les plus brefs délais de ces 1.000 nouveaux radars, selon la déclaration de son président Hichem Khiari, qui nous a confirmé le projet, encore à l'étude, de 40 nouveaux radars embarqués de la nouvelle génération. Etant très vite repérables, les anciens radars fixes ont montré leurs limites en termes de contrôle et il faut bien s'aligner, tôt ou tard, sur les standards internationaux au niveau de sécurité routière. D'aucuns le savent, presque tous nos radars sont aujourd'hui hors service et ça dure depuis un bon bout de temps. Le président de l'observatoire nous a confirmé ce fait. On ne dispose actuellement que d'environ douze radars fixes, dont la majorité est en panne, ce qui est de nature à augmenter les risques d'accident en raison de l'excès de vitesse et prive la caisse de l'Etat de ressources financières issues des amendes. Investir dans la sécurité routière Les unités de police s'activent, tant bien que mal, à mettre en place des dispositifs classiques de radars mobiles embarqués au niveau des points noirs, mais c'est toujours insuffisant en termes de prévention, en raison d'un manque flagrant d'équipements à la disposition des unités de la police routière. On a toujours évoqué une profonde réforme sur le plan de la sécurité routière, mais on ne fait que renvoyer aux calendes grecques ce projet. Entretemps, notre pays est toujours en mauvaise posture en termes d'accidents et le nombre de décès potentiellement liés à l'excès de vitesse continue de grimper. Et pourtant, on a tout à gagner à relever le défi de la sécurité routière. En effet, une nouvelle étude publiée par la Banque mondiale en janvier 2018 met en lumière «les gains importants que générerait la diminution des accidents de la route dans les pays à revenu faible ou intermédiaire». En investissant dans la sécurité routière, c'est comme si on investissait dans le capital humain. Pour les pays qui n'investissent pas dans la prévention des accidents de la route, le manque à gagner s'élèverait entre 7 et 22 % du PIB par habitant sur une période de 24 ans. L'étude en question ajoute que le prix de l'inaction est extrêmement lourd. Avec plus de 1,25 million de décès chaque année dans le monde, la productivité diminue et les perspectives de croissance sont réduites.