Le phénomène des accidents de la circulation a pris, ces dernières années, des proportions de plus en plus inquiétantes, amenant les pouvoirs publics à agir par un durcissement de la législation régissant le domaine de la sécurité routière, parallèlement à des actions de prévention et de sensibilisation. Nos routes tuent en moyenne 1485 personnes par an soit 4 personnes par jour. La Tunisie est classée 138ème sur 180 pays en terme de mortalité routière dans le monde, comme l'indique l'étude du cabinet de Consulting Targa. Nous enregistrons un taux de 24,5 pour 1000 de mortalité routière par habitant. Un triste record comparé à d'autres pays comme la France (5 pour 1000) ou le Canada (6 pour 1000) mais de loin meilleur que d'autres pays comme la Libye avec 73,5 pour 1000. L'observatoire nationale de la sécurité routière révèle 1806 accidents du début du mois de janvier jusqu'au 20 avril 2017 contre 2319 durant la période correspondante de 2016 soit une régression de 22%. Le nombre des décès a atteint 379 contre 375 en 2016 alors que le nombre des blessés a chuté passant de 3373 à 2738 de 2016 à 2017. Ces statistiques montrent la gravité de la situation même si les chiffres accusent une baisse. Les accidents sont dus à l'excès de vitesse (19,7%) la traversée de la route (19,4%) la non concentration (19%) le non respect de la priorité (10,4%) et la conduite agressive (6,6%) Le comportement du conducteur tunisien n'est pas toujours exemplaire. Et les entorses au code de la route sont nombreuses : feux rouges grillés (ou en panne), sens interdits non respectés, voitures garées en double file ou circulant sur les rails des tramways... Une situation que l'on retrouve dans de nombreux pays du monde ! Il faut aussi évoquer un parc automobile vieillissant. Ce qui n'est pas forcément rassurant sur le bon état des voitures en circulation... Les voitures légères, qui font les principaux moyens de transport des ménages, sont les premiers véhicules impliqués dans ces accidents, selon les données de l'Observatoire.. On récence 4 tués par jour, 30 tués et 240 blessés par semaine. Le nombre d'accidents le plus élevé est enregistré durant les mois d'avril, juin et août. Les accidents surviennent, généralement, les samedis et lundis, entre 18H00 et 20H00. Les responsables des accidents de la route sont d'abord les automobilistes avec 65,31%, les motos avec 31,95%, mais aussi les piétons qui y sont pour 35,95%. Un coût très élevé Les accidents de la route coûtent cher à l'Etat. Ces drames qui ôtent la vie et qui frappent et affligent, inopinément, les familles, taxent également l'économie nationale par des indemnisations estimées à 395,8 millions de dinars et d'autres pertes notamment matérielles évaluées à un milliard de dinars. Chaque année un nombre considérable de personnes, notamment, des jeunes risquent leur vie à cause d'un moment d'inattention futile. Pourtant de simples conseils préventifs peuvent éviter un accident de la route. L'Association tunisienne de prévention routière a axé essentiellement ses dernières campagnes de sensibilisation sur la prévention, prodiguant, dans les médias audiovisuels et écrits, des conseils aux piétons et aux usagers de la route. En traversant la chaussée, ces derniers doivent se montrer très prudents, en empruntant les passages pour piétons, en marchant sur le bas-côté et respectant la signalisation routière. La lutte contre l'insécurité routière, l'une des priorités nationales, sollicite l'intervention de tous les services de l'Etat et de la société civile pour faire progresser la sécurité sur la route et protéger notamment nos enfants. L'observatoire intègre l'éducation à la sécurité routière parmi les principales activités visant la redynamisation de la vie scolaire. Ainsi, un plan d'action comportant des sessions de sensibilisation et de formation a été planifié et mis en œuvre pour l'année scolaire et dont le principal objectif est l'acquisition par les enfants scolarisés de comportements sains et responsables dans l'espace routier.