Un nouveau système basé sur un terminal automatique embarqué doté d'un lecteur automatisé de plaques d'immatriculation sera bientôt mis en place pour mieux appréhender les contrevenants sur les routes. Il permettra d'accéder, à l'aide de l'immatriculation de la voiture, à toutes les données relatives à la voiture, afin de vérifier si la vignette est en règle et si la visite technique a été effectuée. L'excès de vitesse est la première cause des accidents dans notre pays. 1.993 accidents ont eu lieu, provoquant la mort de 410 personnes depuis le début de l'année en cours, dont 147 en raison de la vitesse, ce qui représente un pourcentage bien élevé de 35.9%, selon les statistiques publiées par l'Observatoire National de la Sécurité Routière. Implanter des radars fixes ou embarqués peut contribuer à atténuer le nombre des accidents, mais cette solution répressive ne peut en aucun cas changer les comportements des automobilistes téméraires et qui n'hésitent pas à enfreindre la loi. Seule une stratégie nationale de sécurité routière est à même de juguler ce mal endémique. De nouveaux radars embarqués sur les autoroutes «On ne dispose que de 12 radars fixes, dont quelques-uns sont actuellement en panne, ce qui ne peut aucunement contribuer à diminuer les accidents de la circulation», nous a déclaré le colonel-major Faycel Khemiri, directeur des études et des données au sein de l'Observatoire National de la Sécurité Routière. Il a ajouté que les radars fixes sont très vite repérables et le Tunisien a tendance à ne respecter la limitation de vitesse qu'à l'approche de ces radars. Le colonel-major Faycel Khemiri a prévu l'installation de 40 nouveaux radars embarqués de la nouvelle génération qui peuvent être positionnés n'importe où, mais ce nombre reste toujours insuffisant, a-t-il souligné. Interrogé sur les radars fixes qui sont en panne actuellement, il a confirmé qu'ils seront réparés très prochainement, notant par la même occasion le prix exorbitant d'un seul radar qui peut atteindre jusqu'à 100 mille dinars. En ce qui concerne les points noirs où a été enregistré le nombre le plus élevé d'accidents, notre interlocuteur a souligné qu'ils étaient au nombre de 155 depuis cinq ans, ajoutant qu'on ne compte actuellement que 79 points noirs grâce à l'intervention du ministère de l'Equipement, de l'Habitat et de l'Aménagement du territoire. A noter que ces points noirs se situent généralement en dehors des villes. Des tablettes informatisées pour verbaliser les contrevenants Bientôt, nos agents de la circulation n'auront aucun mal à détecter les contrevenants sur les autoroutes à l'aide d'un « terminal automatique embarqué » doté d'un lecteur automatisé de plaques d'immatriculation. Ce terminal peut être installé à l'intérieur des voitures de police pour traquer les contrevenants, et même les personnes recherchées, les voitures volées. Les données sont analysées par le terminal informatique embarqué. Autre nouveauté, nous explique l'un des représentants de la direction de la police de la circulation à l'avenue Habib-Bourguiba à Tunis, où s'est tenue une exposition consacrée à la sécurité routière la semaine dernière. Le terminal peut aussi accéder, à l'aide de l'immatriculation de la voiture, à toutes les données relatives à la voiture et vérifier si la visite technique a été faite ou non pour la voiture contrôlée, idem pour la vignette. A cet effet, nos agents de la circulation seront munis de tablettes connectées à ce terminal via Internet, à l'instar de leurs collègues en Europe pour verbaliser les contrevenants et mieux contrôler la circulation. Notre interlocuteur a, toutefois, signalé qu'il faudra avant tout promulguer les lois régissant les infractions à la circulation et les autorités chargées de constater ces infractions, ajoutant que les logiciels informatiques de ces tablettes sont onéreux. Ce n'est donc pas pour demain. Profonde réforme du système des permis de conduire Renforcer la sécurité routière pour éviter les accidents de la circulation demeure une demande incessante émanant de toutes les parties concernées. Dans ce contexte, le chef du gouvernement avait annoncé, à l'occasion du congrès de l'Organisation internationale de la prévention des accidents de la route organisé à Tunis du 4 au 7 mai, des mesures préventives à même de renforcer la sécurité routière, dont la mise en place d'une structure chargée de la sécurité routière, et d'une stratégie nationale de la sécurité routière couvrant la période de 2018 à 2025, ainsi que la disposition de son gouvernement à développer l'infrastructure de base et à étoffer la législation en vigueur . Pour réduire ces accidents, le chef du gouvernement avait aussi annoncé une révision profonde et globale du système des permis de conduire pour se mettre au diapason des mutations technologiques. Selon une certaine source, un nouveau permis de conduire biométrique est en phase d'étude, à l'instar du passeport et de la carte d'identité nationale. Les épreuves du Code de la route et de la conduite observeraient elles aussi une profonde réforme.