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Les carrières classiques ne font plus rêver
Emploi
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 08 - 2018

En ces temps de disette économique, les jeunes aspirent résolument de moins en moins à faire carrière dans une profession déterminée avec un « simple » salaire en poche. Embrasser une carrière professionnelle dans le monde de la finance, du commerce, design ou marketing n'est plus la panacée. Nombre d'entre eux vivotent en attendant des jours meilleurs. Qui en quête d'un projet novateur, qui en quête d'exil pour un meilleur eldorado.
La révolution du jasmin traînant comme un boulet les difficultés qu'elle trouve à donner un nouveau visage et un bel élan à la nation entière et ses citoyens n'est pas étrangère à cet état de fait. C'est en quelque sorte «une montagne qui accouche d'une souris» comme le dit l'adage. Les monts et merveilles promis à la suite du renversement de l'ancien régime un certain 14 janvier 2011 laissent place à beaucoup d'amertume et de désillusion des jeunes Tunisiens qui ne voient plus le bout du tunnel.
Un secteur public démesuré
Dès lors, l'éclosion spontanée d'un système plus libéral par la force des choses a fragilisé le secteur public et étatique qui a connu des recrutements massifs au-delà de l'entendement. Les salariés et fonctionnaires de l'Etat en 2011 et des années ultérieures ont gonflé de manière démesurée la masse salariale et pesé sur le budget de l'Etat de façon néfaste. Cela ne s'est pas fait sans dégâts collatéraux sur la productivité nationale désormais en berne. Un constat amer qui fait jaser encore aujourd'hui où l'on parle pour certaines compagnies nationales de centaines, voire de milliers de recrutements improductifs et sans besoin pour postes non vacants.
Comment les jeunes voient-ils leur avenir en Tunisie ou ailleurs ? Quels sont leurs désirs ? Enfin, comment surmontent-ils leur malaise et les obstacles d'un quotidien de plus en plus incertain et source d'angoisses permanentes ?
Révélations fracassantes en sourdine
Les jeunes diplômés et ceux qui n'ont pas dépassé le cap de la trentaine sont en ébullition permanente et pour cause, leurs aspirations ont radicalement changé, même pour les meilleurs et plus brillants d'entre eux pour des raisons purement matérielles et financières. La soif de travailler intelligemment et l'envie de tirer son épingle du jeu poussent plus d'un à revoir ses choix. L'impératif pour ces jeunes est de générer des gains satisfaisants, en conformité avec leurs besoins matériels et financiers.
Ceci au regard notamment du chômage lancinant et parfois volontaire qui frappe le contingent des jeunes diplômés du supérieur ... chômeurs et fiers de l'être. Ces derniers sont résignés parfois et vivotent reclus chez leurs parents tel Tanguy (personnage d'un film qui narre les frasques d'un homme qui s'oblige à vivre chez ses parents à un âge de vie très reculé)! En attendant de décrocher le graal dans le monde du travail, Omar est un étudiant qui vient de décrocher son master en finances dans une école privée internationale de renommée basée à Tunis.
Il n'en démord pas et fait un témoignage saisissant et symptomatique puisque ressenti par une lignée entière de jeunes avides d'une meilleure vie, faite de joie et d'émotions. «Actuellement, je poursuis un stage professionnel de six mois directement intégré dans la validation de mon diplôme de fin d'études universitaires. Je ne touche qu'une somme symbolique de deux cent cinquante dinars, ce qui me décourage un tantinet dans mon esprit à emprunter définitivement cette voie». En effet, l'entreprise située au Lac 2 de Tunis spécialisée dans l'audit et le conseil lui promet un recrutement direct en cas de stage concluant.
Une projection qui n'est pas de son goût pour des raisons personnelles liées à un salaire mensuel, qui ne le contente pas, de huit cents dinars. Ahmed, son compagnon de fortune qui gère avec ses sœurs aînées une pâtisserie héritée de leur père, connaît un meilleur sort. Il ne connaît pas l'ennui vécu dans un travail salarié et a un mode de vie plus festif et joyeux que ses camarades de route. Une autre manière de décourager ses amis à emprunter la voie du bureau et de l'isolement qu'il engendre. Un autre membre du groupe d'amis d'Omar a carrément choisi de s'exiler au Québec comme solution pour sortir de la crise de l'emploi en Tunisie.
Ces jeunes Tunisiens n'aiment pas voir leur vie défiler à la vitesse de la lumière. «Pointer sa journée de travail par une présence de huit à dix-sept heures ne revêt aucun attrait pour moi. Je trouve que parfois le temps est plus précieux que l'argent empoché en fin de mois. Je préfère m'investir dans la construction d'un projet lucratif et épanouissant grâce à la contribution ou l'aide de ma famille». Il envisagerait de créer un service gastronomique et de restauration sinon il s'exilerait vers d'autres cieux à la recherche d'un travail payé au mérite. Les études poussées, le chômage volontaire et le désir d'exil sont symptomatiques chez les jeunes.
Ces jeunes envoient un message à la communauté et à la société tunisienne pour faire part de leur ras-le-bol de ne pouvoir améliorer leur niveau sans que les gouvernants ne mettent en place des actions vigoureuses pour dynamiser l'économie et rendre possible l'accomplissement des rêves de la jeunesse, sans passer par la case émigration. Un appel pressant est fait au gouvernement afin de se pencher sur le dossier de l'emploi des jeunes qui voient leur avenir brisé avec la remise en cause de projets de vie. L'âge de mariage est devenu tardif chez les hommes et les femmes même si des exceptions existent ici et là. Comme pour confirmer la règle. Le nouveau-né tunisien représente un coût économique dans le projet de famille, ce qui nécessite une mûre réflexion chez les nouveaux mariés.


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