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Il faut de la patience
Diplômés, employés bénévoles
Publié dans Le Temps le 12 - 11 - 2010

Travailler est devenu une nécessité de nos jours. Chaque personne a certes ses motivations personnelles, mais il n'en demeure pas moins qu'une motivation reste commune à tous : la rémunération.
En effet, plus qu'une activité et un épanouissement personnels, travailler est le seul moyen possible de gagner sa vie. Et si certains de nos diplômés préfèrent refuser certaines offres d'emplois pour leur rétributions inférieures à leurs attentes, d'autres sont prêts à travailler comme bénévoles pendant de longues périodes afin de s'assurer la possibilité d'être un jour recrutés.
Ils ne sont pas nombreux certes, mais il existe chez nous des diplômés du supérieur en cytomorphologie qui passent des mois à travailler à titre gratuit dans les mêmes conditions que les salariés, pour s'offrir « la priorité » de décrocher le poste, devenant un jour vacant.
La patience est leur mot clé, la volonté est leur arme et l'expérience acquise leur permet de se forger dans leur secteur.
Ils n'ont certes pas choisi de travailler comme bénévoles et ce n'est pas l'altruisme qui leur dicte ce choix, mais une fois ayant accepté le challenge, ils le respectent souvent jusqu'au bout, honorant leurs engagements et approfondissant leur expérience professionnelle.
Et ils sont également récompensés au bout du chemin. Seulement, il leur arrive de passer par des temps durs, surtout sur le plan financier. Comment arrivent-ils à joindre les deux bouts ? Quelle est leur position vis-à-vis du ministère de la santé publique et quels sont leurs droits ?
Nous avons fait cette enquête afin de parler de cette nouvelle génération de bénévoles dans nos hôpitaux.
Hajer AJROUDI
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Témoignages
Y. K, diplômée depuis 2004 : « Ma famille m'a soutenue »
J'ai obtenu mon diplôme en 2004 et après un an au chômage, j'ai décroché deux ans de contrat SIVP dans l'un des hôpitaux de la capitale. Le hasard m'y a conduit lorsqu'un jour j'ai entendu parler d'un concours qui serait organisé pour recruter des techniciens de ma spécialité. J'ai rencontré alors le chef service qui m'a conseillé de travailler comme bénévole en attendant de passer le concours et j'ai accepté.
J'ai ainsi passé un an dans un hôpital à travailler à plein temps dans les mêmes conditions que les autres. Certes, il y avait des jours où je me permettais de ne pas y aller, mais j'ai été assez assidu. Ma famille m'a un peu soutenu financièrement, mais j'ai aussi dû travailler les après-midi dans un laboratoire privé afin de m'assumer. Au départ, ce n'était pas facile, mais j'ai fini par m'y habituer. Le concours lancé, j'ai passé l'écrit et à l'oral, j'ai informé le comité de mon année de bénévolat. Ça m'a aidé à décrocher le poste vacant. Plus que l'habitude et la connaissance des lieux, j'avais acquis une certaine expérience professionnelle et aujourd'hui je suis titulaire du poste.
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L. S, diplômé depuis 2006 : « Il m'arrive de déprimer »
Diplômé en 2006, je ne suis resté que quelques mois au chômage pour entamer ensuite un stage avec un contrat SIVP pendant un an. J'ai normalement le droit à deux ans et six mois SIVP, mais une fois l'année terminée, on m'a conseillé de ne pas le renouveler et de travailler en tant que bénévole car un poste serait bientôt vacant. Cela fait trois ans aujourd'hui que je suis bénévole. Aucun poste n'a été « libéré » dans l'hôpital où je suis et je n'ai pas décroché les concours ouverts pour d'autres établissements de santé.
Il m'arrive souvent de déprimer et de décider de tout arrêter, surtout que mon seul revenu reste l'argent de poche fourni par mes parents. Mais ensuite, je me rétracte et je décide de continuer en pensant à ces années de sacrifices. D'ailleurs, mise à part la rémunération, mes années de bénévolat m'ont beaucoup apporté en terme d'expérience et d'apprentissage.
H.A
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R. S, diplômée depuis 2005 : « J'attends de rejoindre le secteur public »
Cela fait six ans que j'ai obtenu mon diplôme et j'ai passé cinq ans au chômage. Il y a un an j'ai rejoint un laboratoire privé où je travaille depuis.
Seulement j'ai été tentée durant ces années, et je le suis toujours d'ailleurs, pour travailler en bénévole. Toutes ces années d'attente pour rejoindre le secteur public et toujours sans y avoir été appelée, me découragent. C'est par le biais de mes amis et anciens camarades de l'école supérieure de santé que j'ai entendu parler de cette option.
La seule chose qui fait que je n'ai pas encore fait comme eux est que personne ne pourra me soutenir financièrement durant la période que je passerai à travailler comme bénévole. Je ne suis pas de Tunis et vivre et travailler dans la capitale exigerait de l'argent et je n'aurai pas de quoi m'assurer en cela.
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M. Noureddine Ben Nasser, Directeur des Ressources Humaines au Ministère de la Santé publique :« Nous évitons d'avoir recours aux bénévoles, car ils ne sont pas couverts en cas d'accident »
« Il est vrai qu'il existe un problème dans le recrutement des diplômés de cytomorphologie de l'école supérieure de santé car il s'agit d'une spécialité très pointue. Ils sont souvent appelés à travailler dans des services et laboratoires spécialisés au sein de centres comme celui de Salah Azaïz et le service anapathe de l'hôpital Rabta. Nous n'avons pas assez de besoin en cytomorphologie.
Les bénévoles, tout comme leurs camarades de la même spécialité sont sous la tutelle des ministères de la Santé publique et de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Ils sont classés sur une liste d'attente à la Direction Générale par promotion et par mérite au sein de la même promotion dans la procédure du recrutement.
Nous évitons d'avoir recours aux bénévoles car ils ne sont pas couverts en cas d'accident ou faute professionnelle, contrairement aux médecins couverts par un doctorat. D'ailleurs nous aurions déboursé une indemnité et une assurance si on était d'accord sur le principe.
Néanmoins, il existe vraiment certains besoins au sein des hôpitaux et c'est pour cela que les bénévoles y trouvent du travail. Seulement, le ministère des Finances nous donne chaque année le droit à 200 postes de techniciens supérieurs toutes régions et toutes spécialités confondues et il n'est alors pas possible de les recruter.
La priorité est accordée à la liste d'attente, sauf dans les cas de personnes handicapées.
H.A
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Chiffres
• 132 personnes ont été diplômées en cytomorphologie depuis 2005 jusqu'à 2009
• 76 personnes ont déjà été recrutées dans 16 unités médicales.
• La filière a été dans un premier temps arrêtée à l'école supérieure de santé de Sfax en 2001 puis arrêtée en 2009 à l'école supérieure de santé de Tunis


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