Comme à l'accoutumée, les communiqués de la présidence de la République et les déclarations faites par les personnalités reçues par le chef de l'Etat comptent sur la perspicacité des citoyens et leur intelligence afin qu'ils comprennent par eux-mêmes ce que le parti de Slim Riahi peut apporter en vue d'accélérer la mise au point des réformes ou améliorer la situation économique et sociale du pays. La même observation s'applique également au parti Machrou Tounès dont le secrétaire général Mohsen Marzouk souligne, encore une fois, «l'importance d'unifier toutes les forces progressistes pour relever les défis auxquels le pays fait face». Il semble que la rentrée politique prévue début septembre prochain sera placée sous le sceau de la mobilisation des groupes parlementaires recomposés ces derniers jours avec les députés de Machrou Tounès qui ont fusionné avec les députés de Nida Tounès pour former le premier bloc parlementaire avec 71 députés d'une part et, d'autre part, la naissance, lundi, du groupe appelé «Coalition patriotique» composé de quelque 34 députés que l'on présente, bien qu'ils s'en défendent avec vigueur, comme étant les partisans de Youssef Chahed. Une autre donne marque déjà la rentrée politique bien avant son démarrage officiel. Il s'agit du retour des concertations politiques que le chef de l'Etat tient avec les responsables des partis politiques dans le but «d'examiner — comme le disent les communiqués officiels sanctionnant ces rencontres — les moyens de surmonter la crise politique actuelle». Et pas plus tard que lundi dernier, le chef de l'Etat a conféré successivement avec Slim Riahi, le président revenant de l'Union patriotique libre (UPL) et Mohsen Marzouk, secrétaire général de Machrou Tounès, qui semble renouer avec ses premières amours nidaistes d'autant plus que son propre parti vient de vivre un début d'implosion du fait de la démission de cinq de ses députés appartenant au bloc parlementaire Al Horra, une fronde qui pourrait s'élargir au cas où les députés formant «la coalition patriotique» coordonnée par Mustapha Ben Ahmed (un ancien fondateur de Machrou Tounès, révolté contre la mainmise de Marzouk) réussiraient à convaincre d'autres députés du Machrou de rejoindre les rangs de la coalition démocratique. Comme à l'accoutumée, les communiqués de la présidence de la République et les déclarations faites par les personnalités reçues par le chef de l'Etat comptent sur la perspicacité des citoyens et leur intelligence afin qu'ils comprennent par eux-mêmes ce que le parti de Slim Riahi peut apporter en vue d'accélérer la mise au point des réformes ou améliorer la situation économique et sociale du pays. La même observation s'applique également au parti Machrou Tounès dont le secrétaire général Mohsen Marzouk souligne, encore une fois, «l'importance d'unifier toutes les forces progressistes pour relever les défis auxquels le pays fait face». Sauf que Marzouk ne précise pas quelles sont ces forces qu'il qualifie de progressistes qu'il est plus que jamais urgent d'unifier. Il ne nous éclaire pas également la lanterne et ne nous dit pas sous la direction de qui ces forces vont être rassemblées. Et le plus important, sous quel programme ces forces vont coaliser et en prévision de quelles échéances. On se pose ces questions tout en ayant le courage d'affirmer que personne n'en possède pour le moment les réponses. Mais compte tenu de l'expérience accumulée par les Tunisiens et les Tunisiennes ces dernières années et compte tenu également de leur capacité à lire les communiqués officiels, on est en mesure de saisir qu'on est en train de tout faire dans le but de provoquer une reconfiguration du paysage politique national dans le sens de faire recouvrer à Nida Tounès (avec sa direction actuelle renforcée par les revenants modérés) son poids d'antan, l'objectif étant d'arracher, de nouveau, sa place de parti n° 1 représentant la famille démocratique centriste et moderniste, le parti que les autres partis d'obédience moderniste et progressiste sont appelés à courtiser. Pour être plus clair, il est à affirmer qu'au sein de Nida Tounès et probablement sous encadrement ou en application «des conseils stratégiques et tactiques» venus de Carthage, on est convaincu que la recomposition du grand Nida Tounès de l'époque de l'Union pour la Tunisie et aussi de l'époque du Front du Salut est possible même si certaines parties qui ont vécu l'expérience du sit-in d'Errahil, à l'instar d'Al Joumhouri, n'y croient plus et vont jusqu'à dénoncer la participation à cette œuvre de reconstruction du grand parti de la modernité et du progrès, (c'est-à-dire Nida Tounès renforcé par les petites formations qui s'en sont sorties), d'un parti comme l'UPL dont le président «a encore des problèmes avec la justice».