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Il n'y aura pas de développement durable en l'absence de la femme
Allocution de Mme Leïla Ben Ali, épouse du Chef de l'Etat et présidente de l'OFA, à l'ouverture du 3e Congrès de l'OFA
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 10 - 2010

Brider le potentiel de la femme revient à se priver de la moitié du potentiel de la société
• L'objectif est d'améliorer davantage la condition de la femme arabe et de réaliser l'égalité des chances et l'égalité tout court entre les genres
• Accroître les opportunités d'intégration de la femme dans un monde qui connaît des défis sans précédent
• Promouvoir les aptitudes de la femme arabe et l'aider à bénéficier, sur un pied d'égalité avec l'homme, des chances d'accès aux biens et services
• Les divers indicateurs sanitaires, éducatifs et sociaux montrent aujourd'hui que la condition de la femme arabe a connu une évolution notable
• L'analphabétisme qui frappe une forte proportion de femmes représente l'un des plus grands défis
• L'accès de la jeune fille à l'instruction n'entraîne pas nécessairement pour elle l'accès à des opportunités d'emploi, d'insertion dans le processus de développement et de participation à la vie publique
Les travaux du 3e Congrès de l'Organisation de la femme arabe (OFA), qui se tient à Tunis du 28 au 30 octobre, sous le signe «La femme arabe, partenaire essentiel du processus du développement durable», se sont ouverts hier, en fin de matinée, sous la présidence de Mme Leïla Ben Ali, épouse du Président de la République et présidente de l'Organisation.
Participent à ce congrès, Mme Suzanne Moubarak, épouse du Président de la République arabe d'Egypte, la Princesse Sabeeka Bint Ibrahim Al-Khalifa, épouse du Roi de Bahreïn et présidente du Conseil supérieur de la femme, Cheikha Fatima Bint Mubarak, première présidente de l'Organisation de la famille arabe et présidente de l'Union générale de la femme aux Emirats Arabes Unis (EAU), Mme Wafa Suleïman, épouse du Président libanais Michel Suleïman, Mme Amina Abbès, épouse du Président palestinien Mahmoud Abbès, Mme Widad Babiker, épouse du Président de la République du Soudan, Cheikha Latifa Al-Fahd Al-Salem Al-Sabah, présidente de la délégation koweïtienne, ainsi qu'un grand nombre de personnalités féminines arabes et les présidentes des délégations des pays membres de l'OFA.
Ont également assisté à la séance d'ouverture du congrès, notamment le secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, le directeur général de l'Organisation islamique pour l'éducation, la culture et les sciences (Isesco), ainsi que plusieurs hauts responsables parmi les représentants des Organisations régionales et internationales et des pays africains frères.
Au cours de la séance d'ouverture, Mme Leïla Ben Ali a prononcé une allocution dans laquelle elle a souligné que le 3e Congrès de l'OFA constitue une excellente opportunité pour poursuivre l'examen des moyens d'améliorer davantage la condition de la femme arabe et de réaliser l'égalité des chances et l'égalité tout court entre les genres, de manière à consolider l'œuvre de réforme et de modernisation dans laquelle se sont engagés nos pays et à accroître les opportunités d'intégration de la femme.
«La présence de la femme arabe, aujourd'hui, aux côtés de l'homme dans les activités sociales, économiques et politiques, est un signal fort de sa détermination à être un acteur dynamique dans l'enracinement des attributs du développement intégral et durable dans la société qui est la sienne, a ajouté Mme Leïla Ben Ali, soulignant que «cela commande la mise en place de politiques et de programmes à même d'aider à tirer avantage des ressources et des richesses naturelles dont dispose l'humanité, conformément à une approche aux volets cohérents qui ne peut se concrétiser que par l'élimination des causes de la pauvreté, de la faim, de la discrimination et de l'insécurité».
La présidente de l'OFA a indiqué que le fait de ne pas permettre la participation effective de la femme à la vie sociale et économique et aux postes de décision et de responsabilité, du fait de la persistance de facteurs traditionnels qui consacrent encore l'inégalité entre la femme et l'homme, constitue aujourd'hui l'un des facteurs qui handicapent le développement.
Elle s'est déclarée fermement persuadée que l'exercice par la femme arabe de ses droits dans la vie publique est indissociable de son droit à conduire comme elle l'entend ses affaires privées au sein de la famille et de sa participation, sur un pied d'égalité, aux côtés de l'homme, à l'édification d'une famille saine, unie et équilibrée. Mme Leïla Ben Ali a appelé, dans son allocution, à ce que soit étudiée la possibilité d'organiser un forum périodique des artisanes arabes dans les diverses spécialités et à la mise en place d'un réseau de commercialisation solidaire de leurs produits, de manière à leur ouvrir de plus larges perspectives d'insertion dans le circuit économique et dans la dynamique de développement global, solidaire et durable.
Elle a réaffirmé son engagement, dans le cadre de sa présidence de l'Organisation de la femme arabe, à dynamiser davantage les programmes propres à accroître les qualifications de la femme arabe et à lui conférer l'aptitude à assimiler les connaissances et les technologies modernes et à acquérir l'expérience nécessaire pour créer et gérer les projets.
L'épouse du Président de la République a souligné l'impératif d'approfondir la prise de conscience quant à la gravité des perturbations des phénomènes climatiques, de la multiplication des catastrophes naturelles et du déséquilibre écologique et leur impact économique et social sur la condition de la femme, en particulier.
Elle a appelé, à ce propos, à envisager l'institution d'un prix pour les études et les recherches dans les domaines environnementaux réalisées ou supervisées par des femmes arabes, ainsi que d'un prix pour la meilleure association féminine œuvrant dans ce domaine.
Mme Leïla Ben Ali a fait remarquer que s'affranchir de la trilogie de la peur, de la pauvreté et de la discrimination est l'un des principaux fondements du développement durable, ajoutant que la précarité, la violence, l'abandon et le démembrement familial qu'endure la femme dans certaines sociétés, du fait de la détérioration de la situation sanitaire, sociale et économique et de la prolifération des conflits armés, constituent une violation de sa dignité, une atteinte à son être et une grave entorse au concept de développement intégral, juste et durable auquel aspirent toutes les nations.
La présidente de l'OFA s'est interrogée sur le degré d'attachement de la communauté internationale à honorer les engagements définis par les référentiels de l'ONU en la matière, réaffirmant la solidarité avec les femmes dans toutes les zones de tension et de conflit de par le monde et l'attachement à ce que la Commission de la femme pour le droit international humanitaire contribue à sensibiliser les différentes parties aux dimensions de ce droit et à la nécessité d'en respecter les principes.
Elle a, également, réaffirmé le soutien indéfectible au peuple palestinien dans sa lutte pour le recouvrement de ses droits légitimes à la liberté et à la dignité.
La parole a été, ensuite, donnée aux Premières Dames et aux présidentes des délégations participant au Congrès, ainsi qu'au secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, au directeur général de l'Isesco et aux représentants des organisations régionales et internationales.
Les intervenants ont, notamment, salué le rôle joué par l'OFA dans la promotion de la condition de la femme et le renforcement de sa place dans les processus de développement et de réforme, se félicitant des efforts louables que déploie Mme Leïla Ben Ali, dans le cadre de sa présidence de l'OFA, en vue de promouvoir les aptitudes de la femme arabe et de multiplier ses apports au développement de la société.
Mme Leïla Ben Ali, épouse du Président de la République et présidente de l'Organisation de la femme arabe, a prononcé, hier matin, à l'ouverture du 3e Congrès de l'Organisation de la femme arabe, qui se tient à Tunis du 28 au 30 octobre, une allocution dont voici le texte :
«Au Nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux
Altesses,
Excellences,
Excellence, Monsieur Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue des Etats arabes,
Excellence, Dr Abdulaziz Altwaijri, directeur général de l'Organisation islamique pour l'éducation, les sciences et la culture,
Dr Wadouda Badrane, directrice générale de l'Organisation de la femme arabe,
Honorables hôtes,
Mesdames et Messieurs,
C'est pour moi un réel plaisir de vous souhaiter la bienvenue dans votre pays, la Tunisie, qui est fière d'accueillir le troisième Congrès de l'Organisation de la femme arabe. Je tiens aussi à vous dire combien nous flatte votre présence, aujourd'hui parmi nous, présence qui incarne les liens de fraternité et de coopération qui nous attachent et la volonté de hisser les structures de l'action arabe commune dans le domaine de la femme aux niveaux les plus élevés.
Notre Congrès constitue, en effet, une excellente opportunité pour poursuivre l'examen d'un ensemble de questions qui retiennent notre attention à nous tous, l'objectif étant d'améliorer davantage la condition de la femme arabe et de réaliser l'égalité des chances et l'égalité tout court entre les genres, de manière à consolider l'œuvre de réforme et de modernisation dans laquelle se sont engagés nos pays et à accroître les opportunités d'intégration de la femme dans un monde qui connaît des défis sans précédent dans tous les domaines.
Je voudrais exprimer mes meilleurs remerciements et ma grande considération à nos honorables sœurs, Leurs Altesses et Leurs Excellences, pour avoir répondu à l'invitation et pour leur présence aux travaux de ce Congrès. Mes salutations s'adressent, aussi, aux membres des délégations officielles et à toutes les personnalités ici présentes qui représentent les Etats et les organisations internationales, régionales et arabes, ainsi qu'aux experts et expertes dans les affaires de la femme, saluant l'intérêt qu'ils accordent tous à notre Congrès et aux questions dont il aura à débattre.
Je félicite, également, les membres du comité d'organisation, de l'équipe scientifique et de la direction générale de l'Organisation de la femme arabe, sous la conduite de Dr Wadouda Badrane, pour les efforts louables qu'ils ont déployés en vue de la tenue de ce Congrès qui a pour thème «La femme arabe, partenaire essentiel du développement durable», et ce, pour l'approfondissement du débat et l'échange des idées sur les moyens d'ériger les questions du genre social en choix stratégique. Ce qui permettra de gagner l'enjeu de la promotion des aptitudes de la femme arabe et de conforter son rôle dans le développement, en tant qu'acteur et non pas un simple consommateur.
Brider le potentiel de la femme revient à se priver de la moitié du potentiel de la société.
On a beaucoup parlé, ces dernières années, du développement durable dans le contexte d'une conjoncture mondiale incertaine, et cela nous conduit à nous interroger sur les politiques les plus efficaces à adopter face à de telles circonstances pour assurer le progrès de l'ensemble des sociétés humaines, ainsi que sur les meilleures voies pour permettre à la femme arabe de contribuer à l'œuvre de développement durable à un rythme plus soutenu et dans le cadre d'une stratégie globale et plus exhaustive.
Le développement durable est un enjeu civilisationnel autant qu'une cause planétaire aux dimensions politiques, sociales, économiques, culturelles, technologiques et environnementales imbriquées les unes dans les autres. Il commande la mise en place de politiques et de programmes à même d'aider à tirer avantage des ressources et des richesses naturelles dont dispose l'humanité, conformément à une approche aux volets cohérents pour réaliser les objectifs de développement, tout en veillant à assurer une gestion judicieuse des ressources et des richesses aux fins de les protéger contre la surexploitation, de manière à garantir la vie décente et le bien-être à toutes les générations, aujourd'hui et demain.
Cette approche ne pourrait se concrétiser que par l'élimination des causes de la pauvreté, de la faim, de la discrimination et de l'insécurité et par l'instauration de la concorde sociale, l'accroissement du volume de l'investissement et l'épanouissement des facultés créatrices de l'Homme. Elle nécessite aussi l'amélioration de la qualité de la vie, dans le cadre d'une orientation équitable, globale et durable qui n'établirait aucune distinction entre la femme et l'homme, entre les générations, et entre les milieux urbain et rural.
Si le développement durable est un besoin vital pour la survie du genre humain, il ne se limite pas, cependant, à prémunir l'individu contre la faim et à le protéger des risques qui menacent sa vie. Bien plus, il consiste aussi à bénéficier des services des secteurs de développement de base comme l'enseignement, la santé, le logement et l'emploi et à s'affranchir des phénomènes de la marginalisation éducative et culturelle et de l'exclusion sociale et économique.
Promouvoir les aptitudes de la femme arabe et l'aider à bénéficier, sur un pied d'égalité avec l'homme, des chances d'accès aux biens et services, font partie intégrante de cet objectif stratégique. Mais, ceci ne serait possible qu'à travers des programmes judicieux et exhaustifs en matière de formation, d'apprentissage et de qualification et qu'en aidant la femme à tirer profit des résultats de la recherche et de l'innovation technologique dans les divers domaines, en la dotant de ressources économiques et en renforçant le rôle de la société civile pour ce qui est de sa prise en charge partout où elle se trouve, en milieu urbain, suburbain ou rural.
La présence de la femme arabe, aujourd'hui, aux côtés de l'homme dans les activités sociales, économiques et politiques, est un signal fort de sa détermination à être un acteur dynamique dans l'enracinement des attributs du développement intégral et durable dans la société qui est la sienne.
Les divers indicateurs sanitaires, éducatifs et sociaux montrent aujourd'hui que la condition de la femme arabe a connu une évolution notable que confirment l'augmentation de l'espérance de vie, l'amélioration de la santé de la mère, la réduction de la mortalité maternelle et l'élévation du niveau de l'éducation et de l'enseignement.
Ces réalisations et ces acquis, si importants qu'ils soient, demeurent, cependant, en deçà de nos ambitions car le niveau d'autonomisation de la femme demeure inférieur à celui de l'homme dans maints domaines sociaux, économiques et politiques.
C'est aussi parce que l'analphabétisme qui frappe une forte proportion de femmes, notamment dans les campagnes, représente l'un des plus grands défis qui se posent pour nombre de nos sociétés. L'attitude à l'égard de l'instruction et de l'octroi à la femme d'un emploi qui puisse meubler sa vie suscite encore la controverse dans nos pays.
En effet, l'accès de la fille à l'instruction n'entraîne pas, nécessairement pour elle, l'accès à des opportunités d'emploi, d'insertion dans le processus de développement et de participation à la vie publique. Cette situation procède d'une perception culturelle et sociale encore répandue dans certaines de nos sociétés arabes où l'on appréhende encore la question de l'instruction ou celle du droit au travail différemment selon qu'il s'agit d'un genre ou d'un autre.
Ne pas permettre la participation effective de la femme à la vie sociale et économique et aux postes de décision et de responsabilité, du fait de la persistance de facteurs traditionnels qui consacrent encore l'inégalité entre la femme et l'homme, constitue aujourd'hui l'un des facteurs qui handicapent le développement.
Nous sommes fermement persuadés que l'exercice, par la femme arabe, de ses droits dans la vie publique est indissociable de son droit à conduire comme elle l'entend ses affaires privées au sein de la famille, et de sa participation, sur un pied d'égalité aux côtés de l'homme, à l'édification d'une famille saine, unie et équilibrée, la famille étant le socle de tout changement éducatif et culturel et le pilier de toute évolution sociale et économique.
L'on peut dire, à ce propos, que les expériences enregistrées dans la plupart de nos pays arabes sont des expériences prometteuses dans la mesure où elles s'appuient sur des approches de développement équilibrées dans lesquelles les dimensions économique et sociale sont étroitement liées, où s'affirme l'égalité entre les deux genres en droits et en devoirs et où les mentalités évoluent dans le sens de l'avènement d'une culture familiale et sociétale qui conforte le partenariat entre la femme et l'homme dans tous les domaines de la vie.
La participation de la femme à la vie économique est l'un des principaux critères à l'aune desquels se mesure le degré d'évolution des sociétés et de l'enracinement des concepts de développement humain durable.
Les mutations économiques dans les pays arabes ont révélé des opportunités nouvelles et prometteuses en matière d'activités artisanales féminines qui, de simples occupations familiales traditionnelles, sont devenues des activités économiques innovantes fondées sur le savoir-faire, la création et la parfaite maîtrise des arts de la production et de la commercialisation.
C'est ce qui commande à la femme arabe de mieux connaître les modes de production et de commercialisation modernes et d'adhérer aux organisations professionnelles susceptibles de servir ses intérêts, afin qu'elle puisse améliorer sa condition sociale et économique et contribuer au progrès et à la prospérité de la société dans laquelle elle vit.
Nous appelons, à cette occasion, à ce que soit étudiée la possibilité d'organiser un forum périodique des artisanes arabes dans les diverses spécialités et à la mise en place d'un réseau de commercialisation solidaire de leurs produits, de manière à leur ouvrir de plus larges perspectives d'insertion dans le circuit économique et dans la dynamique de développement global, solidaire et durable.
Nous tenons, dans le cadre de notre présidence de l'Organisation de la femme arabe, à dynamiser davantage les programmes propres à accroître les qualifications de la femme arabe et à lui conférer l'aptitude à assimiler les connaissances et les technologies modernes et à acquérir l'expérience nécessaire pour créer et gérer les projets.
L'environnement étant l'un des principaux piliers de l'œuvre de développement durable, nous sommes appelés, face à l'acuité des perturbations des phénomènes climatiques, à la multiplication des catastrophes naturelles et au déséquilibre écologique, à approfondir la prise de conscience quant à la gravité de tels phénomènes et à leur impact économique et social sur la condition de la femme, en particulier.
C'est la femme, en effet, qui est davantage en prise directe avec les ressources naturelles et c'est elle qui représente la principale force de travail dans le secteur agricole dans la plupart des pays.
Nous appelons, à ce propos, à envisager l'institution d'un prix pour les études et les recherches dans les domaines environnementaux réalisées ou supervisées par des femmes arabes, ainsi que d'un prix pour la meilleure association féminine œuvrant dans ce domaine, qui se distinguerait par la qualité de son effort en matière d'incitation de la femme arabe à utiliser de façon optimale les ressources environnementales et à accroître son concours à la promotion de la conscience environnementale auprès des générations futures.
Emprunter des voies objectives et rigoureuses pour connaître le degré de contribution de la femme aux économies nationales et son implication dans la société civile permettrait de nous donner une image réelle et précise de sa condition.
C'est ce qui souligne le besoin qu'il y a de réaliser des recherches et des études sur l'égalité des chances en matière d'emploi entre la femme et l'homme et sur la prise en compte de la situation spécifique de la femme dans la répartition du temps de travail.
L'échange d'expériences et d'expertises en la matière entre nos pays est tout aussi indispensable, de manière à ce que nous puissions développer davantage notre œuvre et parvenir à nous doter de tout ce qui serait en harmonie avec notre réalité et nos spécificités, et en phase avec les impératifs de notre époque.
Nous gagnerions, aujourd'hui, à améliorer continuellement la condition de la femme arabe, dans le cadre d'une approche fondée sur la corrélation étroite entre les droits civiques et politiques, d'une part, les droits sociaux et économiques, de l'autre. C'est là un objectif que la femme arabe partage avec un grand nombre de femmes dans le monde et qui nous incite, dans le cadre de l'Organisation de la femme arabe, à consentir plus d'efforts en matière de relations avec notre environnement géographique et à réaliser une plus grande ouverture sur cet environnement afin d'établir une entente commune pour la sécurité, la paix et le développement.
S'affranchir de la trilogie de la peur, de la pauvreté et de la discrimination est l'un des principaux fondements du développement durable. La précarité, la violence, l'abandon et le démembrement familial qu'endure la femme dans certaines sociétés du fait de la détérioration de la situation sanitaire, sociale et économique et de la prolifération des conflits armés constituent une violation de sa dignité, une atteinte à son être et une grave entorse au concept de développement intégral, juste et durable auquel aspirent toutes les nations.
Nous sommes en droit, à cet égard, de nous interroger à quel point la communauté internationale honore les engagements définis par les référentiels de l'ONU en la matière, à l'heure où, dans bien des pays, la femme pâtit de la discrimination, de l'exclusion et de la marginalisation.
Nous estimons que notre réunion, aujourd'hui, constitue une opportunité pour réaffirmer notre solidarité avec les femmes dans toutes les zones de tension et de conflit de par le monde et pour souligner notre attachement à ce que la Commission de la femme pour le droit international humanitaire contribue à sensibiliser les différentes parties aux dimensions de ce droit et à la nécessité d'en respecter les principes.
C'est une opportunité pour confirmer, en même temps, notre soutien indéfectible à la lutte du peuple palestinien, à sa vaillante résistance, avec ses femmes, ses hommes et ses enfants, face à l'occupation et à l'agression et sa bravoure dans la défense de ses droits légitimes à la liberté et à la dignité.
Altesses,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Notre confiance est grande en l'aptitude de notre organisation et de celle de toutes les associations féminines arabes qui, par volontariat, ont choisi d'œuvrer, avec enthousiasme et dynamisme sur le terrain social, économique, éducatif, culturel et scientifique, à enraciner dans nos sociétés la conviction selon laquelle il n'y aura pas de développement durable en l'absence de la femme.
Je suis persuadée que les compétences présentes à ce Congrès nous aideront à aboutir à des recommandations pratiques à même de donner corps à un concept juste et cohérent du développement qui confèrerait à la femme la place dont elle est digne et ferait d'elle la partenaire à part entière de l'homme dans la réalisation du progrès dans nos sociétés.
Je tiens à vous souhaiter encore une fois la bienvenue et un agréable séjour parmi nous, et forme l'espoir que notre congrès sera couronné de succès. Puisse Dieu guider nos pas pour le bien de la femme arabe, ainsi que pour le bien, la croissance et la prospérité que nous souhaitons pour nos patries.
Merci de votre attention».
Un dîner en l'honneur des illustres hôtes
Mme Leïla Ben Ali, épouse du Président de la République, présidente de l'Organisation de la femme arabe (OFA) a offert, mercredi, un dîner en l'honneur des Premières Dames et présidentes des délégations participantes au troisième Congrès de l'OFA dont les travaux ont démarré hier à Tunis.


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