Si pour beaucoup d'élèves kairouanais, la rentrée scolaire s'est passée dans de bonnes conditions, il n'en est pas de même dans certains établissements scolaires à cause de travaux inachevés ou pas encore commencés au niveau des salles, des dortoirs, des cantines, des blocs sanitaires et des clôtures. A titre d'exemple, les 500 élèves de l'école primaire de Dkhila (délégation de Sbikha) se sont rendus, le 17 septembre, à leur école et ont salué le drapeau national, aidés en cela par un parent d'élèves. Puis, ils ont eu la désagréable surprise de ne trouver ni directeur ni instituteurs! Seuls, 2 gardiens (ouvriers de chantier) étaient présents et ne savaient que faire face aux protestations des parents et à la déception des élèves dont certains se sont mis à pleurer. Etablissements sans eau potable ni blocs sanitaires Beaucoup plus loin, dans la délégation de Bouhajla où 5 établissements n'ont pas de directeur, les élèves du lycée secondaire, du collège et de l'école de la zone rurale Bir El Oussfane n'ont pu commencer les cours (jusqu'au 18 septembre), et ce, faute d'eau potable, de blocs sanitaires, de classes en bon état, de directeur et de clôtures. D'ailleurs, les parents ont observé des rassemblements protestataires et ont empêché leurs enfants de rejoindre les bancs de ces institutions où les travaux de restauration viennent à peine de commencer et où les salles risquent de s'écrouler à tout moment. Par ailleurs, les élèves de l'école de la zone rurale Essouden (Hajeb El Ayoun) n'ont pas d'eau potable sachant qu'un forage a été creusé l'année dernière et on attend jusqu'à présent l'installation d'une moto-pompe pour pomper l'eau. Décédée d'une hépatite C la veille de la rentrée des classes Toujours à Hajeb El Ayoun, une jeune élève âgée de 11 ans, Jawaher, hospitalisée depuis plusieurs mois pour une hépatithe C, est décédée la veille de la rentrée, sachant que d'autres élèves fréquentant la même école dans la zone Aouled Abbas, souffrent de cette maladie, et ce, à cause de l'absence d'eau potable et du recours à une jebbia polluée et pleine de détritus et de cadavres de chats. D'où l'importance d'assainir l'environnement de la plupart des écoles surtout celles situées à Gouiba et à El Manar (délégation de Hajeb El Ayoun). Plus de cinq kilomètres à pied A côté de cela, 4.500 élèves du gouvernorat de Kairouan font chaque jour plus de 5 kilomètres à pied pour atteindre leurs écoles, avec tous les risques que cela comporte, été comme hiver, avec la présence de chiens errants, de clochards et de sangliers. C'est ce que nous a confié Mme Radhouen Fatnassi, membre du bureau régional de la Ligue tunisienne des droits de l'homme, qui déplore le manque de ressources humaines (cadres enseignants et administratifs) et d'une infrastructure convenable, cela sans oublier le manque flagrant d'hygiène aux alentours des institutions éducatives entourées par des haies de cactus et de plantes sauvages. D'autres, tels que l'école primaire de Nassrallah-centre, n'ont que des suppléants comme instituteurs, d'où un fort taux d'absentéisme. Du côté des réalisations, il y a eu l'inauguration d'un 2e lycée à El Ala pour un budget de 2 milliards et qui vient d'accueillir 700 élèves, et puis d'un collège à Kssar Ellamsa (délégation de Oueslatia) pour un coût de 1 milliard et qui a accueilli 250 élèves. D'où la satisfaction de toutes les familles dont les enfants étaient contraints, soit d'abandonner les études, soit de faire 6 km par jour.