Un nouveau jour se lève, ensoleillé certes mais amer pour les citoyens du gouvernorat de Nabeul. Des dégâts matériels importants ont ravagé la région et ses environs. Le constat est alarmant : infrastructure délabrée encore plus qu'elle ne l'était, maisons inondées et des quartiers entiers fermés à la circulation… Autorités et citoyens se mobilisent afin d'y remédier Le 23 septembre 2018, une matinée bien triste pour des habitants qui essaient tant bien que mal de se mobiliser pour sauver ce qui reste à sauver. Des familles entières sont sous le choc : «Qu'allons-nous devenir ?», répétaient–elles. Magasins, commerces et foyers sont littéralement ravagés. Des boutiques et autres magasins d'alimentation et de vêtements doublement touchés par la catastrophe mais également par des actes de vandalisme qui se sont déroulés dans la nuit qui a suivi l'arrêt des pluies diluviennes. De Hammamet, en passant par Nabeul et Korbous, à l'unanimité, les habitants du Cap Bon s'accordent à dire qu'ils n'ont jamais vécu un déluge aussi fort… depuis les inondations mémorables qui ont ravagé la ville en 1986… dans une époque qu'ils croyaient révolue. Arrivé à Hammamet, troncs d'arbre, boue, fosses sceptiques ouvertes, fossés et traces flagrantes sont visibles sur les routes principales qui la relient à l'autoroute Tunis/Hammamet… De plus près, les plages sont totalement ravagées par les courants d'eau et des oueds qui ont tout emporté : plages privées, parasols, transats, bases nautiques, barques et petits bateaux… L'extérieur des hôtels est touché de plein fouet. N., propriétaire d'un centre de plongée à Hammamet-nord, a vu ses biens périr et son centre subir des dégâts irrémédiables… Un peu plus loin, à 3 kilomètres, un homme et sa femme ont failli mourir noyés chez eux. Les murs de leur jardin n'ont pas résisté à la force de l'eau qui a envahi toute la maison. Les voisins ont dû miraculeusement les évacuer. «Ils ont tout perdu !», certifie une voisine qui poursuit : «L'important, c'est de les avoir encore parmi nous». De Hammamet à Nabeul, des dégâts divers… Un peu plus loin, à Bir Bouregba, un pont qui relie la route GP1 et la délégation s'est effondré, bloquant le passage des piétons et des véhicules. Sur place, on déplore la mort d'un homme. Deux sœurs de 20 et 25 ans ont été emportées par les eaux à Bouargoub. Mais le véritable désastre s'est abattu sur le centre-ville de Nabeul, sans causer de pertes humaines. Les dégâts matériels, par contre, sont inestimables. «Chez mes parents, on a tout perdu, l'eau a tout emporté au rez-de-chaussée : meubles, frigo, bibliothèque… et le courant a démoli la porte de l'extérieur. Des voitures ont envahi le jardin. Il y a un risque que les murs se fissurent. C'est horrible !». A.B citoyenne d'une trentaine d'années, originaire de Nabeul, n'a jamais vécu des intempéries d'une telle violence dans la région. Tout comme le voisinage et la quasi-totalité des habitants dévastés de voir autant de dégâts. La protection civile est intervenue, les secours et les citoyens s'entraident pour y remédier. Mais autant de vigilance n'a pas empêché quelques individus d'en profiter pour piller et dévaliser un bon nombre de magasins. Youssef Chahed, le chef du gouvernement, s'est déplacé tôt dans la matinée pour soutenir les sinistrés et garantir la solidarité du gouvernement. Les cours dans les lycées et les établissements scolaires seront suspendus le lundi 24 septembre 2018 dans plusieurs délégations et les opérations de nettoyage et de reconstruction ont commencé : elles durent toujours, notamment sur les plages hier l'après–midi. La société civile de la ville d'Hammamet, avec l'aide des jeunes, lance une «opération nettoyage». D'autres initiatives sont prises dans tout le gouvernorat.