Quand on se crée des occasions sans marquer des buts, on finit toujours par en encaisser. C'est du moins la «morale» de cette demi-finale aller jouée par l'EST contre Primeiro de Agosto à Luanda. C e qui était fort redouté pour le compte du match aller de la demi-finale africaine livré par l'EST à Luanda contre Primeiro de Agosta eut, malencontreusement, lieu. Une défaite des «Sang et Or» sans pour autant que ces derniers ne parviennent à planter le moindre but dans les filets des Angolais. Et dire que, dans l'ensemble, l'Espérance n'a guère démérité dans ce match qu'elle aurait pu gagner et prendre option à Luanda même pour la finale de cette édition de la Champions League. Alors que l'on s'acheminait dare-dare vers un score final vierge, quelque chose qui ressemble à la douche écossaise survint avec le seul but de la rencontre marqué par le virevoltant remplaçant Pedro Bua en faveur de Primerio de Agosto à la 81'. Du coup, la mission de l'Espérance dans cette demi-finale est devenue compliquée et la pente difficile à remonter, même si la manche retour aura lieu le 23 courant à Radès. Compliquée certainement, mais loin d'être impossible car en football, les portes restent toujours grandes ouvertes à tous les scénarios et à toutes les éventualités. Nul n'est intouchable, normalement! On ne va pas mettre l'accent sur les tournures du match que tout le monde a vu. Ni même sur la recherche du bouc émissaire sur le dos duquel on collera la responsabilité de ce but encaissé en fin de match et dont les conséquences risqueraient de s'avérer fâcheuses. Ce qui compte maintenant, c'est d'analyser les points forts et ceux faibles de notre représentant qui ne semble pas encore au paroxysme de son art pour bien défendre ses chances dans cette édition et de s'adjuger haut la main la couronne africaine dans l'année de son centième anniversaire. Il y a, à peine quelques semaines, le talon d'Achille de l'Espérance était criardement sa défense. Mais quand Khaled Ben Yahia, après une longue tergiversation, a pris son courage à deux mains en apportant les changements qui s'imposaient, tout le monde a rapidement constaté la métamorphose du compartiment arrière. Lequel compartiment est redevenu le point fort de l'équipe. C'est qu'avec la titularisation tant réclamée de Rami Jeridi et de Aymen Ben Mohamed, le tir a magistralement été rectifié au compartiment arrière qui a retrouvé toute sa rigueur. Et ce n'est pas le but encaissé à Luanda suite à une triple faute individuelle commise, tour à tour, par Chamseddine Dhaouadi, Fusseïni Coulibaly et Rami Jeridi, que l'on s'amusera à remettre en question l'assurance retrouvée au sein du compartiment défensif. Le premier défenseur c'est l'attaquant Au fait, ce sont bien les attaquants de l'Espérance qui se trouvent désormais sur le banc des accusés. Et c'est dans ce compartiment que le timonier «sang et or» doit piocher pour trouver les solutions adéquates qui sautent aux yeux d'ailleurs. En effet, le match d'avant-hier nous a, encore une fois, prouvé que la meilleure défense c'est toujours l'attaque. Malheureusement, le sevrage des avants espérantistes, Yassine Khénissi à leur tête, a trop duré. La flamme de la paire Anis Badri-Youssef Blaïli, d'habitude très flamboyante, est devenue trop terne pour permettre aux supporters de l'équipe de Bab Souika de rêver et de chasser le doute. Et c'est suite à l'inefficacité manifeste et inquiétante de ce trio que le coach serbe des Angolais, Zoran Mnojlovic, par un grand coup de coaching, parvint à damer le pion à Ben Yahia. Mnojlovic, ayant constaté l'errance sans fin des attaquants de l'EST, incorpora judicieusement son deuxième valeureux attaquant Pedro Bua pour épauler la star de l'équipe, l'ailier droit Géraldo, qui donna du fil à retordre à la défense espérantiste tout au long de la rencontre. Résultat : un but qui vaut son pesant d'or. La défense et le milieu de l'Espérance ont sorti un match très honorable. Et c'est la ligne d'attaque qui doit assumer la responsabilité de la défaite. Désormais, il est devenu clair comme le jour que le «mutisme» du goléador Khénissi a trop duré. Ce dernier doit céder sa place à Bilel Mejri jusqu'à ce qu'il retrouve sa forme. Se plus, Blaïli et Badri sont tenus de se ressaisir rapidement et de recouvrer leur verve habituelle pour le match retour. C'est qu'il va falloir marquer deux ou trois buts au minimum devant les tombeurs du Tout-Puissant Mazembe qui ne comptent qu'une seule défaite sur une bonne trentaine de matches. Avouons que ce sera très corsé pour les «Sang et Or», mais jamais cause n'est perdue d'avance !