Supérieure dans tous les secteurs de jeu et emmenée par son trio Karoui, Harzi et Chaouat, l'équipe sfaxienne a disposé d'une formation «sang et or» en méforme totale. Un CSS à deux visages, c'est comme cela qu'on pourrait juger l'équipe de Krol entre celle qui a fait un match nul fatal (2-2) face à l'équipe irakienne Al Naft et celle qui battu dimanche après-midi l'Espérance Sportive de Tunis par le score de 2-0. La différence était criarde. Certes, les «Sang et Or» ont laissé apparaître une faiblesse manifeste à l'entrejeu et en attaque, mais cela ne diminue en rien le mérite des jeunes joueurs du CSS. Les camarades de Moncer ont été clairvoyants et tactiquement au point. En effet, avec le 4-3-2-1, ils ont réussi à bloquer toutes les manœuvres espérantistes sans ligne directrice. Ben Yahia doit revoir ses choix, s'il veut assurer sa qualification en demi-finale de la Ligue des champions. Il a fallu 32 minutes aux Sfaxiens pour mettre l'équipe espérantiste K.-O. et gérer la suite des débats, à leur guise. Cela prouve que l'arrivée de Krol à la barre est de bon augure, même si l'équipe sfaxienne a raté son match en coupe arabe. Il semble que le groupe s'est vite adapté aux orientations et choix tactiques de Ruud Krol. Le match face à l'EST fut un repère. Avec une défense vigilante et bien en place avec le jeune gardien Dahmane, intraitable face aux attaquants, Khenissi, Mejri, Blaïli, Jouini et Badri, ces cinq joueurs n'ont pas été suffisamment menaçants pour l'arrière-garde sfaxienne. Hnid, Amamou, Mathlouthi et Jouini ont réussi à annihiler les rares attaques espérantistes, aidés par la méforme persistante de Khenissi, Badri et Blaïli. Le jeu fluide des Sfaxiens… Krol a-t-il aligné face à l'EST sa meilleure formation du moment? Peut-être, même si la présence de Moncer, des attaquants irakien et ivoirien va mettre tout le groupe sous pression. En fermant les couloirs et en bloquant les montées de Dhaouadi, l'équipe espérantiste paraissait paralysée. Elle donnait l'impression de jouer sans stratégie. L'option de Ben Yahia mettant Blaïli à l'entrejeu fut une faillite totale. Djelassi, Soukari, Kouakou, Moncer, Karoui et Harzi étaient clairvoyants tout au long du match. Le deuxième but marqué par Chaouat à la 92' était l'illustration du jeu en mouvement du CSS. Le triangle sfaxien a anéanti les initiatives désespérées des Espérantistes, incapables d'aller jusqu'au bout et de tromper la vigilance de Dahmane. Le mérite de Chaouat Maladroit face à l'équipe irakienne en Coupe arabe, le néo-international sfaxien, Chaouat, a été l'un des principaux artisans de la victoire du CSS. A la 32', l'attaquant a servi royalement son coéquipier Harzi pour battre Jeridi, impuissant. Il récidive en exploitant un centrage parfait de Mathlouthi pour doubler la mise à la 92' et signer le but de la victoire pour une équipe sfaxienne pimpante et efficace. Face à la furia sfaxienne, Ben Yahia a beau remplacer Coulibaly par Belarbi, Mejri par Bguir et Badri par Jouini, ce trio n'a rien fait de bon. La défaite de l'EST confirme que son jeu manque de clairvoyance et de joueurs en forme. Avec 4 points en trois matches, le bilan des «Sang et Or» est négatif. Il est urgent que Ben Yahia rectifie le tir avant la demi-finale retour en Ligue de champions face à l'équipe angolaise de Premeiro de Agosto. Le CSS a livré une prestation époustouflante. Avec 10 points au compteur, les Sfaxiens consolident leur position de coleader.