Quand l'ombre de Don Quichotte et ses moulins à vent ressurgissent de l'histoire lointaine et prennent possession des espaces de la Cité de la Culture à Tunis, tout un monde se transforme autour de «L'ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche», œuvre de l'Espagnol Miguel de Cervantès. Le Théâtre de l'Opéra a inauguré avant-hier, mercredi 10 octobre, la manifestation «Don Quichotte à la Cité : La nécessité du rêve» avec la participation de l'ensemble des Pôles artistiques de la Cité de la Culture. Cette manifestation a été ouverte par une réception en l'honneur des participants tunisiens, arabes et étrangers, suivie d'une visite à la bibliothèque Béchir-Khraïef de la Maison du roman, qui contient 1.114 romans tunisiens et étrangers, 1.652 ouvrages arabes, français et anglais. A l'occasion de cette manifestation, la bibliothèque Béchir-Khraïef de la Maison du roman a été enrichie par la totalité des œuvres de l'écrivain algérien Wassini Laâraj. «Soldat #une vision du musée» Et c'était dans le hall «Samama Chikli» que le public a découvert les œuvres de l'artiste Halim Karabibène dans le cadre de son exposition thématique «Soldat # 1 une vision du musée». L'exposition propose une vision très singulière d'un musée d'art contemporain et moderne des années 2069 et qui aura la forme d'une cocotte. Le futur musée de Karabibène représente la Tunisie des années 2011 et évoquera la révolution tunisienne avec son cortège d'événements. Dans son exposition Karabibène est le soldat #1 qui a la charge de protéger les acquis de la révolution tunisienne et plus particulièrement les arts. Le tréteau des merveilles Les invités à la cérémonie d'ouverture de «Don quichotte à la Cité : La nécessité du rêve» et le grand public de la Cité ont visité, par ailleurs, le hall Sophie El Goulli où ils ont découvert les illustrations de Miguelanxo Prado et de David Rubin affichées dans le cadre d'une exposition à la Cinémathèque tunisienne. «Retablo de las Maravillas» ou le tréteau des merveilles, tel est l'intitulé de cette exposition qui rappelle que Miguel de Cervantes n'est pas seulement l'auteur du célèbre Don Quichotte, mais il a écrit aussi de nombreuses pièces de théâtre : drames, comédies et intermèdes. Ces derniers étaient des pièces courtes conçues pour être jouées et distraire les spectateurs entre les actes d'une œuvre dramatique plus longue. «Don quichotte à Dulcinée» Au cours de cette journée inaugurale de la manifestation «Don quichotte à la Cité : La nécessité du rêve», Les Cordes de l'orchestre symphonique tunisien, sous la direction de Mohamed Bouslama a présenté «Don quichotte à Dulcinée» avec la participation du baryton Bahaeddine Ben Fadhl, et ce, au hall central de la Cité. «Corps à corps avec Don Quichotte» Le Pôle ballets et arts chorégraphiques du Théâtre de l'opéra de la Cité de la Culture a, quant à lui, pris part à cette grande manifestation «Don Quichotte à la Cité : La nécessité du rêve» avec la performance/installation de Meriam Ferchichi : «Corps-à-corps avec Don Quichotte», écriture chorégraphique de Wael Merghni, voix de Nesrine Chaâbouni , costumes de Fatma Madani et musique de Moncef Ben Massaoud, Moetez Aouinti, Mokhles Aouinti et Malek Ben Halim avec la participation du Pôle musique et du théâtre de l'opéra. Cette performance/installation s'est déroulée à la Place des théâtres en présence de tous les invités du Théâtre de l'opéra, de la Maison du roman outre le grand public de la Cité qui a afflué de partout à la rencontre de Don Quichotte. «La révolte de Don Quichotte» La première journée de cette grande manifestation «Don Quichotte à la Cité : La nécessité du rêve» a été clôturée par la présentation de la pièce théâtrale «Netherworld», ou «La révolte de Don Quichotte», mise en scène par Walid Daghsni, présentée à 19h00 au Théâtre des régions. L'histoire est celle de ces êtres énigmatiques qui vivaient depuis de longues décennies en cachette et qu'on avait cru disparus. Se réveillant soudainement des déchets, ils se répartissent rapidement, pour détruire tout ce qui existe autour d'eux, pour contrôler et gouverner selon leurs désirs… Guidés par leur haine, refusant l'autre, cherchant à tout prix à imposer leur logique et à faire régner les ténèbres, ils ont détruit les musées, les théâtres, les espaces publics…