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Le diable est dans les détails !
Aleca Tunisie-UE
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 10 - 2018

On négocie aujourd'hui des secteurs stratégiques, loin d'être compétitifs, en l'occurrence l'agriculture et les services. D'autant que l'Aleca ne compte pas s'intéresser aux questions de la migration, de la mobilité des personnes et de la suppression des visas d'entrée à l'espace Schengen. Donc, de quel libre-échange parle-t-on ?
Aleca Tunisie-UE et libre-échange en Méditerranée a fait hier l'objet d'une conférence internationale, organisée pendant deux jours à l'initiative du Ftdes, avec le concours de ses partenaires associatifs étrangers, à savoir Cncd, Friedrich Ebert Stiftung, ITPC Mena et autres acteurs sociaux euro- maghrébins. Sceptiques, ces fervents militants semblent ne plus croire aux intentions de négociations, et encore moins aux objectifs à peine dévoilés du côté européen. Prévoir un partenariat nord-sud gagnant-gagnant n'est qu'un vrai faux-semblant.
Dans cet ordre d'idées, le président du Ftdes, M. Messaoud Romdhani, a tenu, dans son allocution d'ouverture, à rappeler que le Forum n'a cessé, depuis le démarrage en 2015 des négociations de l'Aleca, d'alerter sur le déséquilibre des rapports de force économiques et les impacts directs et indirects d'un tel accord aussi asymétrique et à haut risque. Autant dire qu'on ne peut prévoir l'avenir sans regarder dans le passé. On entend par cela l'importance qu'il y a de procéder à l'évaluation du fameux accord d'association Tunisie-UE, signé en 1995 dans le cadre de ce qu'on appelle processus de Barcelone. Il y a maintenant 23 ans, sans rien de positif. La situation va, juge-t-il, de mal en pis : «Tissu économique en perdition, crédits odieux, Etat surendetté, disparités régionales, chômage endémique, immigration non régulière, tarifs douaniers assez réduits (2,5 du PIB), impôts affligeants… ». Bref, un accord d'association qui n'a jamais été dans l'intérêt du pays. D'après les spécialistes, l'Aleca serait contre-productif. Et d'ajouter qu'on négocie, aujourd'hui, des secteurs stratégiques, mais loin d'être compétitifs, en l'occurrence l'agriculture et les services. D'autant que l'Aleca ne compte pas s'intéresser aux questions de la migration, de la mobilité des personnes et de la suppression des visas d'entrée à l'espace Schengen. Donc, de quel libre-échange parle-t-on ?
Desseins non avoués ?
Cette même thèse fut tenue par les hôtes du Ftdes. D'ailleurs, certaines associations maghrébines et européennes sont unanimes sur le fait que l'Union européenne ne cherche que ses propres intérêts. A cause de ses projets non avoués, autant d'accords sont tombés d'eux-mêmes, ceux négociés avec la Chine et les Etats-Unis avaient déjà suscité de nombreuses manifestations populaires. Dans le cas tunisien, l'on se demande sur les conditions à remplir pour que l'échange soit un facteur de développement. Pour le Maroc, les négociations avec l'UE en matière de santé n'ont nullement abouti à un accès aux médicaments. Et là, une mobilisation massive contre pareil traitement injuste s'avère de mise. Par ailleurs, les expériences passées du libre-échange en Méditerranée ne sont pas qualifiées de succès. Ancien ambassadeur de Tunisie, M. Ahmed Ben Mustapha s'est étalé sur l'histoire des relations séculaires qui lient l'Europe à la Tunisie, et en particulier la France. Il s'indigne de la voir poursuivre, sans scrupule, ses desseins colonialistes, touchant ainsi à la souveraineté de la Tunisie moderne. Après la révolution 2011, dit-il, l'UE n'a point hésité de suivre la même politique d'exploitation et de domination économique. Pour lui, l'Aleca n'est que le prolongement de l'ancien accord d'association, voire deux faces d'une même pièce.
Qu'en est-il au juste ?
Qu'en est-il de l'étude faite par le Ftdes sur l'Aleca ? Surtout qu'il s'agit, selon les enquêteurs du forum, d'un sujet peu connu. Qu'en pense-t-on ? Que pourrait-on en attendre ? Autant des questions qui nous préoccupent encore. Selon l'étude, l'on retient cinq idées forces : libéralisation des secteurs de l'agriculture et des services, investissement direct sans barrières tarifaires, propriété intellectuelle en jeu, coopération régulière, développement durable et PME (enjeux environnementaux, droit du travail…). Cela dit, le besoin d'information sur ces détails se fait de plus en plus sentir. D'où, il faut séparer le bon grain de l'ivraie. En tout état de cause, l'Aleca avec ses exigences actuelles ne servira guère l'économie tunisienne. Quitte à rendre nos secteurs de moins en moins rentables et concurrentiels.
Ce non-dit révélé a enflammé la salle, sur fond d'un vif débat. D'ailleurs, tous les avis et positions convergent vers un rejet catégorique d'un tel accord largement controversé. Les participants n'ont pas manqué d'alerter sur la poursuite des négociations basées sur des profits à sens unique. De son côté, la société civile présente à la conférence a appelé tous les partis et les politiques à ne pas s'y tromper, les exhortant à ne pas céder à la tentation. Car l'intérêt du pays est au-dessus de toute autre considération.


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