Placée sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, la troisième édition du Salon du Cheval d'El Jadida s'est tenue du 18 au 24 octobre à l'hippodrome Princesse Lalla Malika à El Jadida. Située à moins de 100 kilomètres au sud de Casablanca, El Jadida (que les Portugais avaient appelée Mazagan) est un port de pêche et une station balnéaire réputée. Elle est au cœur d'une région agricole où l'élevage des chevaux occupe une place prépondérante. La cité abrite un des «moussem» les plus courus du pays (Moulay Abdallah Anghar), qui rassemble chaque année plus de mille cavaliers, venus de toutes les régions du Royaume. Le Salon du Cheval d'El Jadida est organisé par l'Association du Salon du Cheval, présidée par SA le Prince Moulay Abdallah Alaoui. La Société Royale d'Encouragement du Cheval (gérante des courses et du P.M.U.) en est le principal sponsor. Les différents espaces et stands du Salon s'étendent sur une superficie de 9 hectares, dont une surface couverte de 20.000 m2. L'espace d'exposition est constitué de sept villages dédiés à l'institutionnel, aux sponsors, aux artisans, aux arts et à la culture, aux éleveurs, au commercial et à l'international. Le Salon a remporté un franc succès en enregistrant la participation de 80 exposants et plus de sept cents chevaux et en accueillant près de 250.000 visiteurs, dont de nombreux enfants qui ont profité de diverses animations, d'ateliers de découverte et d'espaces récréatifs. Pendant six jours, toutes les activités liées au cheval dans toute sa splendeur qu'il soit de pur-sang arabe, barbe, anglo-arabe… ont été explorées à travers des expositions, des conférences et des concours. Les métiers traditionnels liés à l'équitation, selliers, tisserands, bottiers, maréchaux-ferrants, fabricants de fusils de fantasia…, étaient largement représentés. Le Salon a pour but de sauvegarder et d'encourager ces artisans garants d'un savoir-faire du patrimoine équin. Toute cette économie secondaire est en train d'émerger avec la création de nombreux emplois directs et indirects. Le thème «Le cheval barbe au Maroc et à l'international» a été cette année choisi comme signature de l'évènement, en hommage à cette noble créature originaire de l'Afrique du Nord et connue pour sa rusticité, sa sobriété, sa docilité, son agilité et son endurance. En effet, de tout temps, le cheval barbe a fait partie de l'histoire et de la Culture du Maroc. Les cavaliers émérites du Royaume l'ont toujours honoré en l'associant jusqu'à nos jours à leurs activités socioéconomiques et culturelles, notamment avec la «tbourida» (fantasia) qui continue encore de représenter un moment phare dans la célébration des fêtes et des grands événements. Les meilleures confréries de «tbourida» de tout le Maroc (15 troupes), avec plusieurs centaines de chevaux remarquablement harnachés, se sont livrés à de belles exhibitions avec des salves nourries de «baroud». En marge du Salon, se sont tenues plusieurs conférences scientifiques portant sur des thèmes divers ayant trait à l'histoire, à la médecine vétérinaire et à la gestion du cheval, en particulier à la race barbe qui était cette année à l'honneur. Depuis la création du Salon, une grande dynamique s'est engagée autour du cheval dans le monde rural. L'augmentation très perceptible des prix des chevaux en est le premier indicateur. D'après les statistiques du ministère de l'Agriculture, le prix du cheval barbe a augmenté de 40% (une moyenne allant jusqu'à 70.000 DH , l'équivalant de 14.000 Dinars !). Le Salon est marqué par la participation de plusieurs pays arabes et européens, notamment le Royaume d'Arabie Saoudite, le Qatar, la Belgique et la Hongrie. Les organisateurs ont regretté l'absence de la Tunisie qui disposait pourtant d'un stand lors des deux premières éditions. La France était l'hôte d'honneur de cette 3e édition avec la participation pour la première fois du Régiment de la cavalerie de la Garde républicaine française qui a présenté son célèbre «carroussel» lors d'un magnifique spectacle nocturne, où figuraient également des artistes cavaliers de renom comme Guillaume Assiré Bécar, Jean Marc Imbert, Christophe Chaussy, Joël Chaçon, Sadek El Bahjaoui. Sur instructions royales, il a été décidé de construire un Parc d'Exposition d'une superficie de 46 hectares avec un investissement global de 390 millions de DH dont les travaux devraient débuter dans les mois à venir. Cet espace multifonctions sera réalisé à la sortie de la ville d'El Jadida. L'infrastructure servira pour l'organisation du Salon du Cheval mais aussi pour d'autres événements (automobiles, agro-alimentaire, tourisme…). Les travaux seront lancés en 2011 pour une durée de deux années. Après le succès fulgurant de cette 3e édition, avec sa programmation riche et variée, son excellente organisation et ses perspectives prometteuses, le Salon du Cheval d'El Jadida ambitionne de se positionner parmi les rendez-vous équestres incontournables à l'échelle régionale et internationale.