Les plats traditionnels tunisiens qu'on avait l'habitude de préparer dans les foyers tunisiens ont cédé du terrain face à la malbouffe. Le danger est donc double: culturel et sanitaire. A l'occasion de la Journée mondiale de l'alimentation qui s'est tenue mardi dernier à la Cité des sciences ; l'Institut national de la consommation, en partenariat avec l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), vient d'organiser une rencontre sur le thème, l'obésité, plus facile à prévenir que guérir en Tunisie. L'obésité est une maladie en progression remarquable. Elle semble plus importante dans les pays industrialisés, mais elle est actuellement en augmentation préoccupante dans les pays en développement. Qu'est-ce qui a changé dans nos habitudes et nos comportements pour que l'obésité, qui n'était nullement tunisienne, devienne un phénomène qui nous interpelle ? Les habitudes culinaires faites de fast-food, de sodas… ont engendré le phénomène de l'obésité. Nous sommes au stade où l'on se nourrit pratiquement dans la rue, à partir d'aliments préparés, mis en boîte ou surgelés. Presque toute la famille mange dehors en raison des contraintes du travail et des études. Obésité rampante chez les enfants Certes, des parents donnent à leurs enfants de l'argent pour manger au restaurant. Puisque les mères travaillent tout le temps et n'arrivent pas à préparer le repas. Elles sont pressées par le temps. Leurs enfants sont mal nourris. Donc, ils deviennent obèses. On mange mal car la malbouffe est plus accessible, semble à tort moins chère. Elle fait gagner à tort aussi du temps. Ses raisons sont donc multiples lorsque nous voulons mettre en vedette ce type de consommation. Donnant son avis sur la malbouffe, un professeur de sport présent à cette conférence a expliqué que «la malbouffe est une alimentation qui représente un réel danger pour un enfant ou adolescent qui la consomme plus d'une à deux fois par semaine». De son côté, Mme Leïla Alouane, consultante en nutrition, a révélé que «si ces erreurs sont commises, le consommateur doit pratiquer une activité physique importante pour compenser cet apport en aliments pauvres sur le plan nutritionnel, mais riches en matières grasses néfastes pour la santé». Pourquoi avoir peur de l'obésité et du surpoids ? Parce que c'est le point de départ des maladies dites non transmissibles, à savoir le cancer, le diabète, les maladies cardiovasculaires. Donc, combattre la sédentarité en plus de l'instauration d'un mode de vie sain sans tabac, basé sur une alimentation équilibrée, variée et une activité physique régulière pourraient éviter plus de 60% des cancers (sein, côlon,rectum, poumon, prostate, œsophage) et diminuer le risque de diabète et de maladies cardiovasculaires et cérébrales. Et d'ajouter : «il faudra manger sain en consommant des fruits et des légumes. Outre l'impact positif sur la santé, cela revient moins cher que les produits surgelés et emballés. Il faudra aussi multiplier les parcours de santé afin d'encourager la pratique d'une activité physique. Les établissements scolaires et universitaires ainsi que les lieux de travail doivent être des lieux où l'on peut manger équilibré. C'est la volonté de chacun de nous pour améliorer la santé des jeunes et moins jeunes sinon l'avenir risque de ne pas être florissant sur ce plan», a-t-elle conclu.