La Tunisie, pays membre de l'Accord de Paris sur le climat, est appelée à élaborer un Plan national d'adaptation aux changements climatiques. Parmi ses principaux objectifs, adapter l'activité agricole à la sécheresse pour pérenniser la sécurité alimentaire. Le changement climatique est-il inévitable ou ingérable ? En tout état de cause, les études qui ont été menées, à l'échelle mondiale, démontrent que les changements climatiques sont dus essentiellement à la continuité de l'augmentation de l'émission du CO2, qui affectera à coup sûr l'environnement, l'agriculture et l'écosystème de la planète d'une façon générale. En Tunisie, des études qui ont été menées en 2007 et en 2009, et qui portent sur les effets du changement climatique sur l'agriculture, ont mis au jour les divers impacts néfastes du changement climatique sur le secteur agricole, à savoir la dégradation de la qualité et de la quantité des ressources en eau, pouvant atteindre une sécheresse à l'horizon 2050, le risque élevé de feux de forêt, la dégradation de la biodiversité, la vulnérabilité des agrosystèmes. Selon le rapport 2016 de la FAO sur l'impact du changement climatique sur l'agriculture, les filières agricoles les plus touchées en Tunisie par les variations climatiques sont les foresteries et la pêche. Le rapport révèle, qu'à l'instar des autres pays de la région Mena, la diminution des pluies estivales entraînerait des pénuries d'eau affectant la croissance des forêts en Tunisie, outre la diminution du potentiel de capture des poissons qui pourrait atteindre un taux de 50%.Selon une étude intitulée «Evaluation de la vulnérabilité, des impacts du changement climatique et des mesures d'adaptation en Tunisie», qui a été publiée par le ministère de l'Environnement en 2012, les pertes de production agricole sont estimées à 81 millions de dinars par an. Ces pertes sont, essentiellement, dues à la submersion de terres agricoles et une perte du potentiel d'irrigation suite à la salinisation des nappes. Environ 10% du total de la superficie agricole irriguée serait perdue. S'adapter aux changements climatiques À l'instar des pays signataires de l'Accord de Paris sur le climat, la Tunisie est désormais appelée à élaborer un Plan national d'adaptation (PNA) aux changements climatiques. Ce Plan d'adaptation tunisien s'appuiera sur les analyses et les études qui ont été préalablement élaborées, à cet effet. C'est en août dernier que le ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche a lancé le coup d'envoi officiel de l'élaboration du PNA sectoriel relatif à la sécurité alimentaire et à l'adaptation du secteur agricole. L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a été sollicitée conjointement par le ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche et le ministère des Affaires locales et de l'Environnement en tant que «deliverypartner» qui permettra de mobiliser, à travers le programme "Readiness" du Fond Vert pour le Climat (FVC), les ressources financières nécessaires pour développer le plan national d'adaptation sectoriel relatif à la sécurité alimentaire pour un montant d'un million de dollars.Il est à rappeler que le Plan national d'adaptation (PNA) aux changements climatiques s'articule autour de quatre axes, à savoir la sécurité alimentaire, la protection du littoral et des ressources hydrauliques, la protection de la santé et le renforcement de l'infrastructure. Il est financé par le Fonds Vert à hauteur de 3 millions de dollars.