Le conseil central de l'Utap souligne la nécessité de créer un fonds pour la santé animale tout en facilitant les procédures pour que les agriculteurs puissent bénéficier des avantages d'une nouvelle loi d'investissement encourageante. Le conseil central de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap) s'est réuni les vendredi, samedi et dimanche derniers à Hammamet pour étudier la situation générale dans le pays et les dernières nouveautés dans le secteur agricole et de la pêche. Après avoir présenté ses condoléances aux familles des victimes des inondations qui ont touché nombre de régions et sa sympathie envers les agriculteurs sinistrés, le conseil central renouvelle son appel pour accélérer l'entrée en vigueur du Fonds des catastrophes naturelles tout en décidant des compensations appropriées au profit des agriculteurs dont les exploitations ont subi des dégâts. Il se désole, par ailleurs, du retard enregistré au niveau de l'attribution des attestations des dommages. Sur un autre plan, le conseil central souligne la nécessité de bien se préparer à la campagne des Grandes cultures et de valoriser les conditions climatiques favorables en fournissant tous les intrants et notamment les semences et les engrais en quantités suffisantes pour satisfaire les besoins de tous les agriculteurs. Il s'agit aussi de faciliter le financement des agriculteurs et de consolider les crédits saisonniers. Un préjudice pour la production agricole Toutes les conditions doivent être fournies en vue de réussir les campagnes agricoles et particulièrement celles des olives et des dattes. Le conseil central se dit préoccupé par les graves difficultés rencontrées par plusieurs filières de production et notamment celles du lait, de l'aviculture et des légumineuses. Il dénonce les décisions unilatérales prises par le ministère du Commerce, ce qui constitue un préjudice pour les maillons de la chaîne de la production agricole et une menace pour l'avenir et la durabilité des filières. Le conseil refuse les dispositions handicapant et interdisant l'exportation. Il prévient aussi qui de droit des risques qui planent sur notre sécurité alimentaire à cause du manque des eaux et des changements climatiques. Le ministère de tutelle est responsable de cette situation vu son incapacité d'anticiper et de gérer le dossier vital. Dans ce contexte, le conseil central de l'Utap soutient les mouvements de protestation des agriculteurs dans plusieurs zones irriguées pour demander leur droit en eau d'irrigation. Le conseil central appelle les autorités publiques à prendre en considération les suggestions de l'Utap dans le cadre du projet de loi de finances et notamment la proposition relative au traitement de l'endettement et de l'appui au carburant sans oublier la réforme du système d'assurance. Le conseil central de l'Utap souligne, de nouveau, la nécessité de créer un fonds pour la santé animale tout en facilitant les procédures pour que les agriculteurs puissent bénéficier des avantages de la nouvelle loi d'investissement qui comporte des encouragements. Couverture sociale Le conseil s'est dit navré de l'accumulation des difficultés rencontrées par le secteur de la pêche dont la pêche anarchique, la pollution maritime, l'augmentation du coût et la dégradation de l'infrastructure de base et des services aux ports, ce qui a un impact négatif sur le rendement des pêcheurs. On a enregistré, de même, un retard de la réforme du système de couverture sociale en leur faveur. Le conseil central appelle le gouvernement à tenir ses engagements et à concrétiser les conventions signées au cours des réunions conjointes 5 + 5. Il ne faut pas se précipiter, recommande le conseil, pour signer l'Accord de libre échange, global et approfondi avec l'Union européenne (Aleca) en 2019, et ce, le temps de mettre en place un programme global de mise à niveau du secteur agricole et une réadaptation des agriculteurs pour lui conférer une plus grande compétitivité. Enfin, le conseil rappelle la généralisation des difficultés et les problèmes auxquels sont confrontés les agriculteurs et les pêcheurs dont les revenus ont baissé sensiblement suite aux impacts de la crise politique par laquelle passe notre pays et qui a aggravé la situation économique et sociale. Le conseil central de l'Utap appelle, par conséquent, l'Assemblée des représentants du peuple à assumer ses responsabilités historiques et à effectuer son devoir en vue de trouver des solutions constitutionnelles de nature à faire sortir le pays de cette crise. Il appelle, en outre, les forces politiques et sociales à s'occuper davantage des vraies priorités du pays et à se pencher sur le traitement des dossiers de développement, de l'emploi et à améliorer les conditions de vie des citoyens tout en relançant l'économie et en identifiant des solutions pour les secteurs de l'agriculture et de la pêcheur. Face à cette situation humiliante pour l'agriculteur et le pêcheur, le conseil central s'est dit prêt, par le biais des structures de l'Utap, ses cadres et ses membres, à mener toutes les formes de militantisme et à multiplier les mouvements de protestation pacifique pour protéger les droits et intérêts des agriculteurs et des pêcheurs.