Prenant une part de plus en plus prépondérante dans le combat de tous les jours mené par l'Etat pour stopper la spirale du chômage qui plane encore sur le pays, l'Agence tunisienne de coopération technique (Atct), dépendant du ministère du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, continue allègrement de marquer des points. Pour en avoir le cœur net, référons-nous aux récentes statistiques officielles qui révèlent une évolution de 22,8% du nombre de Tunisiens «casés» à l'étranger. Selon ces statistiques annuelles arrêtées au 30 septembre dernier, quelque 1.982 candidats à l'émigration ont, en effet, été recrutés, contre 1.614 en 2017. Au hit-parade des pays d'accueil de ce flux, l'Arabie Saoudite caracole toujours en tête, avec 606 coopérants, soit un taux de 30,5% du total des recrutements réalisés. Elle est suivie de loin par le Qatar (338) et les Emirats arabes unis (264). Ainsi, les pays arabes auront bouffé la part du lion, avec pas moins de 1.395 recrues, soit 70,4% de la part du marché. Mais l'Atct, qui a décidément les bras longs, a également «frappé» ailleurs dans le monde. D'abord en Europe où elle a envoyé, toujours au 30 septembre dernier, un contingent de 276 coopérants, dont 175 en France et 60 en Allemagne. Plus loin, et plus exactement en… Amérique, l'Atct a réussi à conclure quelque 153 contrats de recrutement, dont 132 pour le seul Canada, nouveau grand consommateur de la main-d'œuvre tunisienne. Il est à préciser que toute opération de recrutement s'opère en symbiose avec l'équilibre entre l'offre et la demande dans le domaine de l'emploi à l'international. Pour ce faire, l'Atct a mis en place une CVthèque en ligne et un système d'accompagnement tout au long du processus de recrutement (présélection des dossiers, entretiens avec les candidats, formation complèmentaire, si nécessaire, des demandeurs d'emploi…), soit un travail de pro matérialisé par une offre de services complète. Des lendemains prometteurs Loin d'être fière de ses pourtant précieux acquis engrangés dans ce domaine depuis sa création en 1972, avec, à la clé, pas moins de 17.500 coopérants au 31 décembre dernier, 2.500 nouveaux recrutés par an et une certification ISO depuis 2003, l'Atct semble bien partie pour améliorer ces jolis scores. En ce sens qu'elle a centré ses efforts sur un créneau porteur, à savoir la coopération bilatérale et triangulaire avec les pays frères et amis. Et cela par l'envoi, rien qu'en 2018, de 30 experts tunisiens à l'étranger dans le cadre de missions d'assistance technique accomplies en collaboration avec les partenaires internationaux tels que la BID, la BAD, la FAO et la Fnuap, dans les domaines de la santé de la reproduction, la sécurité alimentaire, l'éducation et l'agriculture. En parallèle, l'Agence a organisé des sessions de formation au profit de 141 cadres africains et arabes dans les domaines de l'agriculture, la formation professionnelle, l'éducation, la coopération technique et la pêche. Dans la foulée, elle a reçu, cette année, la visite des représentants de pas moins de 52 commissions de recrutement étrangères. Venus pour des entretiens B2B avec les candidats tunisiens et pour prendre connaissance des ressources humaines disponibles, ces invités représentent l'Arabie Saoudite (21 commissions), le Qatar (8), le Koweït (10), le Canada (6), les Emirats arabes unis (3), la France (1), la Mauritanie (1) Oman (1) et Bahreïn (1). Le tout soldé par le traitement de 199 offres d'emploi devant générer pas moins de 2.564 postes de travail dans différentes spécialités. Autrement dit, et à ce rythme soutenu, l'Atct est en passe de trouver du boulot pour des centaines supplémentaires de nos candidats à l'émigration. De quoi faire énormément plaisir au… ministère de l'Emploi qui a transformé la lutte contre le chômage en cheval de bataille.