Le souhait pressant exprimé par le chef du gouvernement de tourner la page de la crise politique et la main tendue à toutes les forces politiques et sociales sont une invite sans équivoque à reprendre le chemin de la concertation sincère et de l'action commune pour dynamiser la reprise constatée et renouer avec le développement, plus spécialement dans les régions Il est important de songer à assouplir l'initiative réglementaire du chef du gouvernement sur les urgences de développement, ce que Youssef Chahed a formulé dans un projet de loi «des urgences» qui attend une sorte de «vote de confiance» Maintenant que le remaniement a eu lieu et que les pressions diverses qui s'exerçaient sur Youssef Chahed se sont estompées, le gouvernement va pouvoir se concentrer sur les multiples dossiers vitaux qui conditionnent la relance de l'économie nationale et des réformes connexes qui s'invitent à ce sujet. L'ambition du gouvernement Chahed 3 est d'accélérer la rentrée dans l'ordre des divers indicateurs de l'économie et des finances du pays, afin qu'à l'heure des prochaines élections, les partis politiques puissent mettre en concurrence de véritables programmes crédibles s'articulant sur des réalités objectives en mouvement. La tâche actuelle du gouvernement serait ainsi de concrétiser, en moins d'une année, le programme minimum commun dont pourraient se réclamer toutes les sensibilités politiques et sociales du pays, soit les préalables d'une reprise économique et de développement qui tienne la route. C'était d'ailleurs, en quelque sorte, l'objectif assigné au «gouvernement d'union nationale» imaginé par le président Béji Caïd Essebsi dans le cadre de l'accord de Carthage. Un programme dans lequel se reconnaîtrait l'essentiel de la classe politique, malgré les différences qu'elle recèle. Mais l'absence du groupe parlementaire nidaïste lors du vote de confiance au gouvernement ne manque pas d'inquiéter. Si ce boycott est ponctuel, l'Assemblée pourra effectivement mener convenablement sa tâche et s'acquitter des urgences relatives à la finalisation de la transition démocratique, mais Nida Tounès compte faire barrage systématique à l'initiative gouvernementale au sein de l'ARP, cela ne manquera pas de poser problème. Par ailleurs, un éventuel «absentéisme militant» de la part des 51 députés de Nida pourrait affaiblir considérablement l'aile moderniste de l'Assemblée et rendre certains textes de loi difficiles à adopter, sans compter que les majorités spéciales prévues par la Constitution deviendraient impossibles à obtenir. Cela dit, le souhait pressant exprimé par le chef du gouvernement de tourner la page de la crise politique et la main tendue qu'il a montrée en direction de toutes les forces politiques et sociales sont une invite sans équivoque à reprendre le chemin de la concertation sincère et de l'action commune pour dynamiser la reprise constatée et renouer avec le développement, plus spécialement dans les régions. A ce niveau, outre les questions relatives aux finances publiques, se pose l'urgence de lever les multiples blocages constatés qui freinent l'avancement de grands projets à effet d'entraînement qui traînent du fait de problèmes fonciers ou administratifs. Et c'est à ces niveaux bureaucratiques qu'il faudra s'attaquer désormais avec force détermination. D'où l'impératif de songer à assouplir l'initiative réglementaire du chef du gouvernement sur les urgences de développement, ce que Youssef Chahed a formulé dans un projet de loi «des urgences» qui attend une sorte de «vote de confiance».