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Un engagement pour la modernité arabe
Tribune
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 11 - 2010


Par Khira CHIBANI
La thématique du rôle des femmes arabes dans l'œuvre de développement durable débattue tout récemment à l'occasion du 3e Congrès de l'OFA interpelle les femmes et les hommes à plus d'un titre. D'abord, parce qu'elle suscite et nourrit par son questionnement propre une construction culturelle nouvelle. Ensuite et surtout parce qu'elle est venue répondre à l'horizon d'attente des hommes, des femmes, des jeunes et des élites qui œuvrent pour une meilleure condition humaine féminine à l'échelle des sociétés arabes. L'organisation de ce type de débat par l'OFA s'inscrit dans un processus de rénovation afin de mieux répondre au besoin qui existe d'une réflexion à la fois théorique et transdisciplinaire, attachée à une visée d'amélioration de la condition des femmes arabes et d'émancipation sociale.
Le diagnostic des facteurs qui bloquent l'insertion des femmes dans l'œuvre de développement durable établi par les participants aux travaux du Congrès conduit à mettre en place les conditions d'une nouvelle ambition pour la femme arabe et offre une vision en positif, dans tous les sens du terme, de ce qu'il faut engager comme réformes nécessaires. Dans ce sens, Mme Leïla Ben Ali, épouse du Président de la République et présidente de l'OFA, a démontré que l'affranchissement des femmes et par conséquent des sociétés arabes de la «trilogie de la peur, de la pauvreté et de la discrimination est l'un des principaux fondements du développement durable».
La peur, la pauvreté et la discrimination occupent une grande place parmi les facteurs qui freinent le processus d'émancipation des femmes et représentent, par conséquent, un obstacle devant les efforts qui visent le développement des sociétés arabes. Même dans les pays arabes les plus prospères, les inégalités flagrantes persistent et de nombreuses femmes vivent dans des conditions qui constituent un déni de leurs droits économiques, sociaux et culturels et affectent leur accès à la vie publique. L'inégalité a clairement un visage féminin dans le contexte de nombreuses sociétés arabes. En termes de conditions d'emploi et de niveau des salaires, les femmes sont plus susceptibles que les hommes d'être sous-employées ou sans travail, d'être sans protection sociale ou dépendantes du conjoint et d'avoir un accès et un contrôle limité aux ressources économiques. Toutes ces problématiques recouvrent à la fois le refus de toutes les expressions du nihilisme et du défaitisme qui peuvent guetter les femmes et l'engagement de toutes les forces vives dans les sociétés arabes contre les racines de la discrimination à l'encontre des femmes, qu'elles soient économiques, sociales, politiques ou culturelles. L'enjeu est de taille puisqu'il s'agit de parvenir à réconcilier égalité et différence et d'entretenir une réciprocité, une complémentarité entre homme et femme dans les esprits et les comportements. Le principal défi qui se pose pour promouvoir un réel partenariat entre les femmes et les hommes dans l'œuvre de développement est de rompre avec la culture de suprématie masculine et de la mentalité traditionnelle hiérarchisante des deux sexes pour réaliser, effectivement, l'égalité réelle et le partenariat entre l'homme et la femme pour un meilleur vivre ensemble à l'échelle des individus et des groupes.
Ainsi un autre type de développement humain et social est possible et nécessaire, un monde où la créativité féminine et le partenariat entre la femme et l'homme dans l'œuvre de développement durable sont une condition fondamentale de progrès, de modernité, de développement et de prospérité. Cette perspective a besoin, pour trouver consistance et réalité, de volonté arabe politique commune et, au-delà, d'un nouvel panarabisme ayant en son cœur l'émancipation de la société et de l'individu de toutes les formes d'archaïsme. C'est pourquoi, les réformes à mettre en œuvre ne peuvent pas ne pas reposer sur l'action de plus en plus lucide et informée des citoyennes et des citoyens arabes, sur le besoin impérieux de respect du droit de la femme seul garant contre la peur, la pauvreté et la discrimination. Ce combat concerne tous les citoyens arabes, femmes et hommes. Ce combat est déjà engagé depuis le 3e Congrès de l'OFA à Tunis.
Certes, ce combat n'est pas linéaire et les participantes aux travaux du 3e Congrès de l'OFA ont insisté sur la nécessité de préciser le référentiel auquel on doit avoir recours. Celui-ci doit être arrimé surtout aux valeurs fondamentales de l'égalité entre les sexes et la pleine citoyenneté. C'est pourquoi, ce référentiel se situe au-delà de tout relativisme culturel qui tenterait de légitimer la discrimination. De ce fait, les institutions de socialisation — l'école, l'université, les maisons des jeunes et de la culture, les médias, les partis politiques, les associations — sont appelées à plus d'effort pour traduire la lutte contre les stéréotypes et les clichés anti-femmes, en enjeux politiques, éducatifs et culturels. La nouvelle responsabilité qui incombe aux femmes, aux hommes, aux éducateurs et aux médias est d'investir davantage leurs capacités et leurs moyens pour lutter contre les clichés et les stéréotypes anti-féminins. Cette responsabilité est à partager entre les femmes et les hommes. Il y va du progrès et de la consolidation de la modernité dans les sociétés arabes. Le partenariat ou l'égalité entre hommes et femmes signifie, en fait, qu'ils possèdent un même attribut, au regard duquel ils doivent être traités identiquement. Cependant, ils peuvent être différents sur de nombreux points. Egalité ne signifie donc pas identité. Il convient de définir ces deux termes sous peine de les confondre, comme tend souvent à le faire un certain discours sur la parité.
Avec des rythmes et des contextes différents selon les spécificités des sociétés arabes, les réformes concernant les droits des femmes reposent surtout sur la détermination de celles-ci et sur elles-mêmes en premier. Les facteurs d'intégration de la femme dans le processus économique et le développement durable constituent un facteur fondamental dans le cumul des acquis en faveur de l'égalité et de la citoyenneté des femmes. L'échange, le dialogue et la solidarité entre femmes participent à ouvrir des perspectives et fructifier les expériences du combat des femmes dans chaque pays. La garantie des droits fondamentaux de la femme arabe à travers l'intégration continue des préoccupations de développement humain et social aussi bien sur le plan sectoriel que régional, d'une part, et la réalisation, par des moyens adéquats, d'un partage plus équitable des fruits de la croissance économique, d'autre part, constituent un vecteur essentiel de la mise en mouvement de la modernité et du développement dans les sociétés arabes. Et pour que nous puissions individuellement et collectivement prendre en main la destinée de l'histoire arabe, il faut faire du combat contre toutes les formes de discrimination à l'encontre des femmes une préoccupation majeure de l'action arabe commune au même titre que les questions de paix, de sécurité et d'économie. Il est temps d'organiser un sommet arabe qui traite exclusivement de la question de la femme par rapport aux choix de développement dans la région arabe. L'urgence de cette proposition trouve dans les recommandations du 3e Congrès de l'OFA une assise, sinon une légitimité intellectuelle et politique. L'aboutissement de cet engagement, c'est de voir la femme devenir réellement l'avenir de l'homme et de la société. C'est ainsi qu'on peut de nouveau entrevoir toute la richesse que nous pouvons retirer de la démarche inédite que la volonté politique arabe pourrait entreprendre pour la protection des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels des femmes. Pour faire vivre en permanence la bataille d'idées autour de la perspective politique et surtout sociale de la modernité avec une plus grande ambition culturelle, plus d'audace politique. L'histoire retiendra que les travaux du 3e Congrès de l'OFA a ouvert de nouvelles perspectives dans cette direction.


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