TUNIS, 12 août 2010- La Tunisie célèbre, comme chaque année, la Fête nationale de la femme. Une occasion renouvelée pour mieux apprécier la portée des réformes entreprises dans notre pays depuis 1956 et consolidées depuis l'avènement du 7 novembre 1987 pour assurer la promotion de la femme et conforter son rôle dans la société. Ce choix sociétal avant-gardiste procède de la spécificité de notre société et du souci de faire évoluer graduellement l'égalité entre les sexes au partenariat entre la femme et l'homme. Cette option puise ses fondamentaux à la fois dans une tradition jurisprudentielle authentiquement tunisienne qui appelle à honorer la personne humaine, le droit et la tolérance ainsi que dans les valeurs de la modernité qui conduisent à rompre avec l'obscurantisme. C'est là qu'il faut situer la double victoire de la modernité dans notre société. Certes, le code du statut personnel a instauré, à partir de 1956, un nouveau régime de la famille inspiré par une vision moderniste de la société tunisienne. Les réformes qui ont complété ce Code, ont permis tout au long des deux dernières décennies, de faire évoluer la situation des femmes et de leur permettre d'accéder à un meilleur statut social. Les décisions et mesures en faveur de la femme, de la famille et de l'enfant, ont constitué une avancée substantielle sur la voie de la cohésion sociale, généré une dynamique juridique et culturelle dans le sens du progrès et de la modernité et ont fait de nouveau de l'émancipation des femmes une question politique de premier plan. Dans ce sens, les mesures politiques et institutionnelles prises, au cours des deux dernières décennies, par la volonté politique pour une meilleure intégration de la femme dans le processus économique et le développement durable constituent un facteur fondamental dans le cumul des acquis en faveur du partenariat entre la femme et l'homme et de la citoyenneté des femmes. Les espaces citoyens ouverts aux femmes ainsi que les cadres de la solidarité entre femmes participent à ouvrir des perspectives et fructifier les expériences des femmes dans le pays. Les femmes mues par les valeurs de la modernité, de l'égalité et du partenariat cultivent une aspiration toujours renouvelée: pouvoir utiliser toutes ses capacités, pour s'investir dans sa condition humaine et conjuguer la modernité au féminin. En Tunisie, les réalités quotidiennes montrent chaque jour la force et la réalité en acte de l'idée que la personne humaine féminine peut et doit être, source et centre, sujet d'initiative de tous les aspects de la modernité. La célébration cette année de la Fête nationale de la femme coïncide avec la présidence tunisienne de l'Organisation de la Femme Arabe (OFA). C'est ce qui constitue une occasion pour montrer le rayonnement du modèle tunisienne en matière d'émancipation de femme et pour évoquer la dynamique d'action engagée par la présidence tunisienne de l'OFA sur la réalité de la condition de la femme arabe, à travers la mise en place d'une série de mécanismes et de programmes pratiques. En effet, la présidence tunisienne de l'OFA, en la personne de Mme Leïla Ben Ali, épouse du Président de la République , a donné un élan fort à cette organisation. La création d'une Commission de la femme arabe du Droit international humanitaire, d'un Observatoire des législations sociales et politiques se rapportant à la condition de la femme, la mise en place d'une Stratégie arabe pour protéger la femme contre toute forme de violence, l'institution d'une Journée arabe des personnes âgées et l'élaboration d'une Charte de la solidarité numérique humaniste donnent effectivité à cet élan. Tous ces mécanismes et mesures pratiques traduisent la volonté de Mme Leila Ben Ali, présidente de l'OFA, de promouvoir la condition de la femme arabe et de lui garantir les attributs de sa dignité. Dans ce même contexte, les idées développées par Mme Leïla Ben Ali à l'occasion de sa présidence de l'OFA cultivent la capacité d'une certaine volonté politique arabe à formuler un projet d'une modernité arabe cohérente de libération, de développement global, par-delà la seule dimension économique, adaptée aux conditions de notre temps et permettant à l'homme arabe de participer de manière active c'est-à-dire en tant que sujet de l'histoire au processus des grandes mutations de notre temps. Le projet de cette modernité exige sur le plan sociétal la promotion du statut de la femme dans toutes les sphères qui concernent l'existence et le développement des sociétés arabes. L'intégration de la femme à la vie politique, culturelle, économique et culturelle et sa mise en mouvement comme vecteur essentiel de modernité et de progrès, est une nécessité stratégique.