La BCT a mis en place une commission de modernisation des systèmes de paiement. Deux circulaires seront publiées prochainement sur le suivi et la stabilité des systèmes de paiement et sur le contrôle des établissements de paiement La question du decashing a été soulevée à plusieurs reprises, surtout avec l'approbation de la loi de finances 2019 par l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). Elle comporte une mesure pour la réduction de l'utilisation du cash, en limitant le montant maximal de paiement en espèces pour l'achat de véhicules ou de biens immobiliers à 10.000 dinars. Cette mesure serait un premier pas d'une série de mesures qui seront prises prochainement par la Banque centrale de Tunisie (BCT). « C'est un chantier à ciel ouvert », a lancé Faker Halleb, responsable à l'Observatoire de l'inclusion financière (OIF). Un chantier que la BCT compte attaquer en préparant un cadre juridique adéquat pour mener à bien ce processus. «Il s'agit d'une stratégie qui a commencé depuis 2017 avec une réflexion à laquelle nous avons fait participer toutes les parties prenantes dans le decashing. Mais pour réussir cette stratégie, il faut des préalables », a affirmé M. Halleb. En fait, la BCT a mis en place une commission de modernisation des systèmes de paiement qui travaille sur cette question. Deux sous-commissions travaillent sous ses auspices. Une première sur l'interopérabilité entre les plateformes, à savoir la Poste tunisienne, Monétique Tunisie et les opérateurs téléphoniques. Cette interopérabilité permettra à tout agent économique d'effectuer ces virements à tout compte bancaire à travers son téléphone. Suivi et contrôle Selon M. Halleb, le ministère des Finances a déjà commencé le processus dans le cadre de la stratégie nationale pour l'inclusion financière, qui a été approuvé par le Conseil ministériel du 25 juin 2015. Elle s'inscrit aussi dans les prérogatives de la BCT, qui est la surveillance et la stabilité des systèmes de paiement. Il a précisé qu'une circulaire réglementaire sera publiée dans les jours à venir sur le suivi et la stabilité des systèmes de paiement. « Nous sommes très avancés. Nous avons préparé un draft qui a été soumis aux parties prenantes. Nous voulons faire participer tous les intervenants et prenons en considération toutes les propositions et les points de vue. Les startup et les fintech ont été également impliqués », a-t-il assuré. Une autre circulaire en cours de préparation concernera la finance digitale et les établissements de paiement. Tarification Une deuxième sous-commission travaille sur la tarification des coûts. Ce travail vise à rendre attractifs les nouveaux produits de la finance digitale afin d'attirer les consommateurs et les opérateurs économiques. M. Halleb nous a expliqué que l'objectif est de mettre en place une tarification responsable et qui soit en adéquation avec les attentes des Tunisiens. En revanche, une autre sous-commission transversale, nous apprend-il, est chargée de suivre toutes les mesures et de poser les bases d'une éducation financière. Le responsable de l'OIF a signalé que le but est d'éduquer les Tunisiens sur les avantages de la non-utilisation du cash dans les opérations financières, essentiellement au niveau de la traçabilité et de la sécurité des transactions.