La violoniste Yasmine Azaïez est furieuse. Furieuse parce que, ayant décidé d'aider de jeunes violonistes à faire leur place au soleil, en organisant un concours, et en se produisant avec eux en concert, elle n'a obtenu aucun soutien. Tenace et déterminée, Yasmine ne baisse pas les bras. Le concours aura lieu, et elle invite les lauréats à se produire en concert avec elle, pour leur mettre le pied à l'étrier. Quand Yasmine joue, elle joue pour elle, pour nous, certes, mais aussi pour les enfants malades, les laissés au bord du chemin de la vie, les animaux abandonnés, et tous ceux que la vie a blessés. La violoniste au grand cœur, que nous suivons depuis son adolescence, n'a jamais dit non quand il s'agissait d'aider les autres, de se produire pour une œuvre caritative, une association, une action de bienfaisance. Aussi aujourd'hui, Yasmine est furieuse. Furieuse parce que, ayant décidé d'aider de jeunes violonistes à faire leur place au soleil, en organisant un concours, et en se produisant avec eux en concert, elle n'a obtenu aucun soutien. Si ce n'est celui d'un mécène… sud-coréen qui a accepté de financer les trois premiers prix du concours. «J'ai monté ce concours pour de jeunes musiciens qui, sans aucune formation académique, et souvent bourrés de talent, s'accrochent, en veulent, et sont prêts à tous les sacrifices. Ils viennent de Gafsa, Jendouba, Gabès, ont appris la musique sur Internet, et m'envoient des vidéos étonnantes. J'ai voulu les aider, monter ce concours, obtenir la salle du Mondial, inviter deux grands violonistes anglais comme membres du jury. Seul un mécène sud- coréen, rencontré alors que je donnais un concert pour la paix à la frontière entre les deux Corée, a souhaité soutenir le projet». Tenace et déterminée, Yasmine ne baisse pas les bras. Le concours aura lieu, et elle invite les lauréats à se produire en concert avec elle, pour leur mettre le pied à l'étrier. Tout comme elle ne baisse pas les bras dans la croisade qu'elle a entamée pour sauver les animaux en détresse. Nouvelle Brigitte Bardot — elle ironise, souhaitant avoir le dixième des moyens de la star —, elle consacre une partie de ses cachets à son association «Y a animal rescue». Elle va même jusqu'à vendre les robes de scène qu'elle a créées et portées dans des concerts à travers le monde pour sauver chiens et chats abandonnés et martyrisés, les soigner, et leur trouver des familles d'accueil. Elle raconte ceux qu'elle a envoyés en France ou même en Amérique, par des relais d'associations amies, mais aussi ceux pour lesquels elle n'a rien pu faire. Et puis parce que Yasmine travaille, et travaille beaucoup, elle sort, en 2019, un nouvel opus : «African Jasmine», une musique métissée, tunisienne et africaine. «Car nous oublions trop souvent notre africanité. J'ai travaillé sur des rythmes venus du Sénégal, du Mali, de Côte d'Ivoire, mêlés à nos rythmes».