Les agriculteurs du Nord-Ouest pris dans la misère des temps ont fini par craquer et jeter l'éponge, non sans manifester leur indignation face au silence sur leurs revendications professionnelles. Les agriculteurs de Jendouba ont haussé le ton, hier, et manifesté leur colère grandissante face à ce qu'ils ont qualifié de péril en la demeure, tant ils n'arrivent plus à poursuivre leurs activités agricoles suite à la hausse des coûts de production et l'endettement excessif d'un grand nombre d'entre eux, au point que plusieurs systèmes de production seraient menacés de faillite, si des mesures, parfois simples, ne sont pas prises pour sauver le secteur dans son ensemble. Autant dire qu'à l'image de tout le pays, le secteur agricole est confronté, aujourd'hui, à une crise majeure qui affecte aussi bien les grandes cultures que les laitages ou encore les fruits et légumes sans négliger les cultures irriguées elles-mêmes en déperdition à cause d'un vieillissement des équipements d'irrigation ou du manque d'eau. Les présidents du syndicat des agriculteurs de Jendouba et de l'Union régionale de l'agriculture de la pêche évoquent à cet égard de mauvais jours pour les agriculteurs qui seraient au bord du gouffre, en mettant en garde contre les risques de banqueroute engendrés par un grand nombre de difficultés ayant affecté le secteur, notamment celles liées à la hausse des coûts de production. Les agriculteurs ont d'ailleurs organisé une marche imposante au cours de laquelle ils ont fait étalage de leurs misères en faisant circuler dans les rues de Jendouba des tracteurs et bien d'autres éléments propres au secteur agricole, et ce, pour montrer à quel point ils endurent des souffrances. Certains d'entre eux parlent de la fin proche des activités agricoles dans le pays et appellent à la révision des prix à la production des produits stratégiques comme ceux des laitages, de la pomme de terre, des céréales et même des volailles, expliquant qu'ils sont incapables d'assurer leur survie et celle de leurs activités d'autant plus que beaucoup d'autres sujets leur tiennent à cœur comme le traitement des semences sélectionnées, l'approvisionnement de la région en intrants agricoles et en plants arboricoles, mais aussi en aliments fourragers comme le son et le sorgho. A cela s'ajoute le problème de la dette qui représente le poids lourd des entraves à la bonne marche du secteur agricole. En attendant, d'autres structures régionales du secteur agricole se mobilisent pour rajouter de l'huile sur le feu sur une tension naissante dans un pays où tout marche à la baisse.